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Le cinéma est plus harmonieux que la vie, il n'y a pas d'embouteillages dans les films. Les films sont comme des trains qui filent dans la nuit (François Truffaut)

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Shane Black kiss bang

2 participants

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1Shane Black kiss bang Empty Shane Black kiss bang Ven 20 Mai - 15:56

Phil


Admin

Shane Black kiss bang Ryan-Gosling-The-Nice-Guys-Poster-05

Après un Iron Man 3 que j’aime bien (si si !) mais dans lequel le réalisateur n’avait pas eu grand-chose à mettre de personnel, Shane Black revient aux fondamentaux (les siens) avec THE NICE GUYS (présenté hors compétition à Cannes). A savoir la comédie d’action référentielle et délirante, à l’image de son génial et culte Kiss Kiss Bang Bang. Et, donc, de ses débuts de scénariste sur L’Arme Fatale, Last Action Hero et autres Dernier Samaritain, qui ont fait sa renommée à la fin des années 80 / début des années 90.

J’attendais donc de pied ferme le film, notamment à l’aune de la comparaison inévitable avec KKBB. On peut dire que les deux films sont très proches, à la fois dans l’esprit et la lettre ; même si The Nice Guys est moins « méta » que son prédécesseur. Moins ouvertement, en tout cas : il n’y a plus cette fois de personnages qui s’adressent à la caméra et/ou qui décortiquent le processus du film en direct, la voix-off n’intervient qu’au début et à la fin... Mais l’esprit revival est bel et bien toujours présent. Reconstitution d’une époque (le Los Angeles de la fin des années 70) et d’un milieu (l'âge d'or du cinéma porno - on n'est parfois pas très éloigné de Boogie Nights, et plus généralement le petit milieu fermé de Hollywood). Mais aussi un film « à la manière de », comme pouvait l’être KKBB. En l’occurrence, il s’agit de « refaire » une comédie d’action comme dans les années 80, un vrai buddy movie à la fois drôle et violent, dans l’esprit de l’époque entièrement tourné vers un pur plaisir direct.

Et c’est la plus grande réussite du film, cette impression de visionner une vieille VHS sur le magnétoscope des parents (mais avec la patine visuelle du cinéma des années 2010). Et d’y prendre le même pied intégral. Shane Black est ici à nouveau associé au producteur Joel Silver – la paire étant responsable de certains des plus grands succès et des plus grandes réussites du cinéma d’action de la grande époque. Et ils retrouvent ici les recettes magiques qui faisaient le prix de leurs meilleurs films.
Pour continuer la comparaison avec le précédent grand film de Black, j’ai trouvé ce nouveau film un chouïa moins bon. Ce qui ne veut pas dire grand-chose : KKBB fait partie de ces films relativement récents qu’on ne cesse de revoir chez les DianoPhil et qui est chaque fois meilleur. Nul doute que celui-là atteindra le même niveau au fil des revisionnages futurs et constants !

L’histoire démarre de la manière la plus classique, autour de la mort d’une starlette du porno, d’un détective privé chargé de retrouver une jeune fille disparue, d’un autre mec un peu paumé qui se fait payer pour dérouiller des malfaisants ; l’enquête des deux héros (et de la fille du détective) les amenant à mettre au jour une machination bien plus importante qu’il n’y paraît. C’est à peine moins abracadabrantesque que le scénario de KKBB (disons que là, on comprend au moins à peu près ce qu’il en est à la fin !), mais on est dans le même type d’imbroglio et de révélations plus ou moins volontaires.

The Nice Guys est plus clairement orienté vers la comédie, et, de fait, on y rit énormément. L’humour y est aussi plus épais que dans les films écrits et réalisés par Black, plus « slapstick » et moins référentiel. On y rigole avec le détective qui n’arrête pas de se bourrer la gueule ou de tomber de partout – extraordinaire scène d’action finale où il marche au milieu des balles, se prend une voiture, tombe, se relève, repart, se prend un mec, se cogne dans les murs, se relève toujours… On y rigole avec son comparse qui distribue des beignes et des bons mots à tout bout de champ. On y rigole du regard biaisé sur l’industrie du porno et les habitants de Los Angeles qui vivent sur une autre planète. On y rigole aux quiproquos invraisemblables et aux péripéties délirantes qui jalonnent le parcours chaotique des deux losers en charge de l’enquête.
On y rigole parce que la fille de 13 ans qui s’incruste dans les aventures de papa est bien plus futée, intelligente et débrouillarde que ces deux crétins d’adultes qui sont censés veiller sur elle. J’ai lu sur le forum de Mad qu’elle faisait un peu penser au personnage de Sophie dans Inspecteur Gadget, et c’est exactement ça ! Jusque dans le fait que c’est finalement presque elle toute seule qui résout toute l’énigme du film.

Mais ce qui rend le film encore plus fort (et qui, là encore, était déjà présent dans KKBB – peut-être à une moindre échelle), c’est que l'aspect comique au centre du film est constamment contrebalancé par des scènes de violence sèche qui glacent le sang. Les fusillades et bastons du film, assez peu nombreuses, font toujours très mal (
Spoiler:
). Il y a aussi plusieurs scènes où des « victimes innocentes » au second plan prennent des balles perdues ; une manière pour la scénariste/réalisateur d’aborder en creux la responsabilité des « last action heroes » au cinéma.
C’est une constante dans l’écriture de Black depuis ses débuts : lorsqu’il s’agit de questions de vie ou de mort, plus question de rigoler. Qu’on se rappelle de la scène de son film précédent où Robert Downey Jr se mettait soudainement à tirer froidement sur un des méchants du film… La violence, ici, est sale et méchante ; tout en étant révélatrice de l’évolution des personnages tout au long de l’histoire. Elle a aussi une forte fonction narrative – voir par exemple
Spoiler:
.

Sur cette partition aux petits oignons, le duo Ryan Gosling / Russel Crowe fonctionne à merveille – surtout le premier, qu’on (re-)découvre dans un rôle bien éloigné de l’autiste énigmatique chez NWR et dans son propre film, ou du bellâtre banal. La jeune australienne Angourie Rice (quel prénom étrange !) est elle aussi excellente en fillette débrouillarde et délurée, à des années-lumière des gosses énervantes du cinéma américain. Et, comme le film se déroule en partie dans le milieu du porno, c’est aussi plaisir des yeux à plusieurs reprises (j’ai découvert ici l’existence de Murielle Telio ou Yvonne Zima, et j’en suis bien content Very Happy)

Si on y ajoute une direction artistique somptueuse (décors, costumes – tout concourt à nous immerger complètement dans la période de l'action), de la bonne musique qui pète (que ce soit la partition orchestrale de John Ottman ou les standards seventies de la bande-son) et une réalisation fonctionnelle mais carrée et efficace…
tout concourt à faire de The Nice Guys une petite bombe qui file la banane et sur-stimule le spectateur (comme Kiss Kiss Bang Bang, quoi, rien de bien original, et c’est tant mieux) !



Dernière édition par Phil le Jeu 18 Oct - 11:33, édité 1 fois

https://thexphil.forumactif.org

2Shane Black kiss bang Empty Re: Shane Black kiss bang Dim 22 Mai - 20:17

Cbyt



Excellent !

3Shane Black kiss bang Empty Re: Shane Black kiss bang Dim 22 Mai - 21:38

Phil


Admin

N'est-ce pas ! Laughing
Du coup, on se re-re-re-etc-refait KKBB ce soir...

https://thexphil.forumactif.org

4Shane Black kiss bang Empty Re: Shane Black kiss bang Jeu 18 Oct - 10:30

Phil


Admin

Je remonte ce sujet des limbes du forum... malheureusement pas pour parler de quelque-chose d'aussi bon que The Nice Guys (c'est peu de le dire) !

Je suis allé voir hier le nouveau film de Shane Black, qui n'est autre que le remake/reboot/suite du chef d'oeuvre de Mac Tiernan, THE PREDATOR.

Dès l'annonce du projet et sa production, j'ai eu des sentiments mitigés par rapport au film. Encore un remake inutile, qui plus est d'un classique inattaquable, après une série de projets qui puaient bien du cul (les Aliens vs Predator, le Predators de Rodriguez et Nimrod Antal...). Mais, d'un autre côté, un nom à l'écriture et derrière la caméra, celui d'un de mes chouchous (qui tenait aussi un petit rôle dans le film original); laissant penser que le film pourrait être plus intéressant que les sous-produits précédents. De fait, le film fini ressemble plus à un film de Black qu'à un produit de studio reprenant une franchise lucrative. C'est ça le plus douloureux, en fait.
Et puis, les rumeurs de production complexe, de réécritures, de reshoots, de coupes dans le montage final, ont fuité - première douche froide.
Et puis, les bande-annonces ont débarqué, assez nazes, avec une bonne musique de merde et un ton à côté de la plaque - deuxième douche froide.
Et puis les premières rumeurs, et un nouveau montage visant à éliminer un rôle complet suite à une sombre histoire de prison pour atteinte aux moeurs, et les projections aux résultats mitigés... énièmes douches froides.

Qu'importe, il fallait que je vérifie sur pièce.
Disons que c'est meilleur que Venom, que j'avais vu juste avant, et moins bien que Predator. Malheureusement, entre ces deux extrêmes, ça se situe plus vers le film de Ruben Fleischer que vers celui de McT !

Eliminons tout de suite les problèmes liés à la conception houleuse du film : oui, les coupes sont clairement visibles; oui, il y a de gros problèmes de structure; oui, le film part dans tous les sens du fait de mauvauses décisions prises au mauvais moment... Au mieux, ça aurait pu donner lieu à un film malade, charcuté par ses producteurs mais offrant la vision d'un auteur hissant le tout vers le haut.
Sauf que non : les problèmes principaux viennent de Shane Black lui-même; et ça, ça fait bien mal au cul ! Parce que, quand on connaît un peu le bonhomme, on voit bien tout ce qu'il a voulu faire ici : l'accent mis sur les personnages plutôt que la créature, le côté "méta", la façon de revisiter le mythe de l'extraterrestre chasseur, l'humour noir, le discours sur la parentalité, le détournement des clichés etc. Black tente plein de trucs (les chiens E.T., le Uber-Predator)... et se plante (quasiment) à chaque fois ! Presque tout sonne faux et forcé, pas grand-chose ne marche, le film se vautre souvent dans le ridicule.

Il y a pourtant quelques trucs à sauver; le fait que les personnages existent plus que dans n'importe quel blockbuster grand-public actuel par exemple. Et il est clair que le film est généreux, gore et violent - là encore à l'opposé de la plupart des films de studio frileux. Et Olivia Munn qui défouraille du Predator pendant une heure, c'est plutôt agréable à regarder (passons sur le fait que c'est totalement incompatible avec son personnage de scientifique au début du film) ! Les acteurs sont gloablement bons, d'ailleurs.

Quelques éléments de qualité, ajoutés aux punchlines toujours aussi bien écrites par Shane Black (pour les gags comme celui du "bras coupé", par contre, on repassera).
Mais qui ne font jamais oublié que le film ne comprend rien à une créature mythique du cinéma de science-fiction et est complètement à côté de la plaque (que ce soit sur le papier ou dans le produit charcuté à l'écran) !

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