Comme je le disais sur un des sujets consacré au maître, Mad a sorti un hors série détaillant toutes les adaptations de Stephen King au cinéma et à la télé :
Comme presque toujours avec leurs hors séries (qui valent bien mieux que la merdasse qu'est devenue le magazine), c'est vachement bien, très intéressant...
... et ça donne envie de revoir plein de films ou de jeter un oeil à quelques oeuvres ratées jusque là.
On va donc dans les mois qui viennent se refaire quelques adaptations du King. En se concentrant non pas sur les films qu'on a en DVD et qu'on revoit déjà couramment en temps normal (exit les Shining, Dead Zone et autres Evadés, donc), mais sur des trucs pas vus depuis longtemps ou de modestes séries B (voire Z) et téléfilms. Bon, on va pas se taper toutes les merdes inregardables, la tripotée d'adaptations de nouvelles et les dizaines de suites et remakes opportunistes non plus...
C'est parti ce soir avec SALEM'S LOT de Tobe Hooper (1979 - pas vu avant), vu dans sa version téléfilm de 3 heures (une version ciné était sortie en Europe en 80, raccourcie à 1h50 avec des effets plus gores mais forcément une histoire moins ample).
L'avantage du (télé)film, en soi et en comparaison de la palanquée de trucs exploitant honteusement le nom de King qui suivront, c'est que là au moins, c'est hyper fidèle au livre. Le problème, c'est que le livre est un mauvais King. Donc, logiquement, le film est mauvais. M'enfin, d'autres que moi pourraient être moins catégorique : je me sens un peu seul quand je dis que je n'aime pas Salem, King lui-même le citant dans ses livres préférés - jusqu'à reprendre le personnage du Père Callahan dans les derniers tomes de La Tour Sombre. Il est clair que le bouquin ne manque pas d'ambition, cherchant à s'imposer comme le seul successeur valable du Dracula de Stoker. Jusque dans sa structure et son traitement du mythe du vampire. Sauf qu'il n'a jamais réussi à m'intéresser plus qu'épisodiquement et au cours de 3-4 scènes remarquables, les deux fois où je l'ai lu.
Au delà de ce qu'on pense du livre et de son adaptation, cette transposition souffre de toute façon du fait que ça a terriblement vieilli. Bien plus que les autres films Kingiens qui lui sont contemporains. Il faut dire que Tobe Hooper n'est pas De Palma, ni Carpenter, ni Cronenberg, ni Kubrick... Sous prétexte de son coup d'éclat Massacre à la Tronçonneuse, on lui a longtemps accordé le droit de figurer aux côtés des grands du cinéma fantastique, avant de se rendre à l'évidence qu'il n'avait toujours fait que des films au mieux regardables (et il est pas souvent au mieux de sa forme). Là, il nous sert en plus un téléfilm à la réalisation plate, aux scènes fantastiques pathétiques, rythmé n'importe comment au rythme des coupures pub, mou du genou et aseptisé. On s'emmerde quand même sévère pendant 180 longues minutes, et les rares fois où il se passe quelque chose, au son d'une musique grandiloquente ridicule, on hésite entre se marrer ou sombrer dans le plus sombre dépit.
Tout n'est pas à jeter, l'interprétation de David Soul (alias Hutch) dans le rôle principal est honorable, tout comme la présence discrète du grand James Mason. Comme dans le livre, il y a quelques bonnes idées autour du traitement du mythe du vampire. Quelques scènes de meilleure facture dans la dernière partie.
Mais globalement, on a quand même l'impression de s'infliger un vieux Columbo de fond de tiroir (mais les enquêtes de Peter Falk sont quand même bien plus captivantes), une plongée dans le pire des années 70 faisant passer le récent Under The Dome pour un chef d'oeuvre télévisuel.
Note = 2/6
(à noter qu'on l'a pas fini - Diane était crevée. Si jamais la dernière demi-heure contredit ça, j'y reviendrai !)
Comme presque toujours avec leurs hors séries (qui valent bien mieux que la merdasse qu'est devenue le magazine), c'est vachement bien, très intéressant...
... et ça donne envie de revoir plein de films ou de jeter un oeil à quelques oeuvres ratées jusque là.
On va donc dans les mois qui viennent se refaire quelques adaptations du King. En se concentrant non pas sur les films qu'on a en DVD et qu'on revoit déjà couramment en temps normal (exit les Shining, Dead Zone et autres Evadés, donc), mais sur des trucs pas vus depuis longtemps ou de modestes séries B (voire Z) et téléfilms. Bon, on va pas se taper toutes les merdes inregardables, la tripotée d'adaptations de nouvelles et les dizaines de suites et remakes opportunistes non plus...
C'est parti ce soir avec SALEM'S LOT de Tobe Hooper (1979 - pas vu avant), vu dans sa version téléfilm de 3 heures (une version ciné était sortie en Europe en 80, raccourcie à 1h50 avec des effets plus gores mais forcément une histoire moins ample).
L'avantage du (télé)film, en soi et en comparaison de la palanquée de trucs exploitant honteusement le nom de King qui suivront, c'est que là au moins, c'est hyper fidèle au livre. Le problème, c'est que le livre est un mauvais King. Donc, logiquement, le film est mauvais. M'enfin, d'autres que moi pourraient être moins catégorique : je me sens un peu seul quand je dis que je n'aime pas Salem, King lui-même le citant dans ses livres préférés - jusqu'à reprendre le personnage du Père Callahan dans les derniers tomes de La Tour Sombre. Il est clair que le bouquin ne manque pas d'ambition, cherchant à s'imposer comme le seul successeur valable du Dracula de Stoker. Jusque dans sa structure et son traitement du mythe du vampire. Sauf qu'il n'a jamais réussi à m'intéresser plus qu'épisodiquement et au cours de 3-4 scènes remarquables, les deux fois où je l'ai lu.
Au delà de ce qu'on pense du livre et de son adaptation, cette transposition souffre de toute façon du fait que ça a terriblement vieilli. Bien plus que les autres films Kingiens qui lui sont contemporains. Il faut dire que Tobe Hooper n'est pas De Palma, ni Carpenter, ni Cronenberg, ni Kubrick... Sous prétexte de son coup d'éclat Massacre à la Tronçonneuse, on lui a longtemps accordé le droit de figurer aux côtés des grands du cinéma fantastique, avant de se rendre à l'évidence qu'il n'avait toujours fait que des films au mieux regardables (et il est pas souvent au mieux de sa forme). Là, il nous sert en plus un téléfilm à la réalisation plate, aux scènes fantastiques pathétiques, rythmé n'importe comment au rythme des coupures pub, mou du genou et aseptisé. On s'emmerde quand même sévère pendant 180 longues minutes, et les rares fois où il se passe quelque chose, au son d'une musique grandiloquente ridicule, on hésite entre se marrer ou sombrer dans le plus sombre dépit.
Tout n'est pas à jeter, l'interprétation de David Soul (alias Hutch) dans le rôle principal est honorable, tout comme la présence discrète du grand James Mason. Comme dans le livre, il y a quelques bonnes idées autour du traitement du mythe du vampire. Quelques scènes de meilleure facture dans la dernière partie.
Mais globalement, on a quand même l'impression de s'infliger un vieux Columbo de fond de tiroir (mais les enquêtes de Peter Falk sont quand même bien plus captivantes), une plongée dans le pire des années 70 faisant passer le récent Under The Dome pour un chef d'oeuvre télévisuel.
Note = 2/6
(à noter qu'on l'a pas fini - Diane était crevée. Si jamais la dernière demi-heure contredit ça, j'y reviendrai !)