"Quand Lost rencontre Matrix" et Cloud Atlas et Jupiter ascending, puisque Sense8 reprend un thème très cher aux Wachowskis et qu'on retrouve assez souvent dans leur filmographie, la connexion des personnages à travers le temps/les dimensions. Et puisqu'on parle de dimension, ils ont aussi pris la mesure de ce que leur permettait le format d'un 12x50 minutes et profiter de l'espace, déjà en s'installant aux quatre coins de la planète, car hommage à Benetton ou pas, l'histoire se déroule simultanément à Chicago, San Francisco, Londres, Berlin, Séoul, Reykjavík, Mexico, Nairobi et Bombay. Tous ces pays ayant servi de lieu de tournage, on peut imaginer la complexité à tourner certains plans où les sensitifs, se trouvent simultanément à deux, trois ou quatre endroits en même temps.
Les frangin/frangine ont largement profité du temps qui leur était offert pour développer à fond chacun de leur personnage, donnant au compte-goutte des éléments pour comprendre l'intrigue, intrigue qui n'est clairement pas dénouée dans cette première saison qui ne semble pas être leur but premier. L'exigence consacrées à l'écriture des personnages est particulièrement remarquable, bien au-delà de Lost. C'est plus du côté de 6FU qu'il faut aller chercher avec en plus Lana qui s'est fait plaisir en mettant en scène un/une transgenre.
La mise en scène, ce n'est que du bonheur et les acteurs sont tous impeccables.
Au final, même si il y a un côté un peu mégalo dans les moyens employés par les Wachowskis, on tient une très bonne première saison, très exigeante mais aussi très différente de ce qu'on peut voir habituellement et qui n'aurait certainement pas trouvé sa place sur les réseaux de diffusion habituel.