Phil a écrit:Souhaitez moi bonne chance : demain, je vais voir le remake de SUSPIRIA par Luca Guadagnino - remake d'un classique que j'aime pas, qui dure 2h30, par le mec qui a fait Call me by your name !
(en même temps, je dois être un des seuls à penser que ça a des chances d'être mieux que le film d'Argento)
Avant d'aborder le visionnage du remake, il faut m'arrêter trois secondes sur l'original :
Suspiria de Dario Argento est donc un classique adulé de la comunauté fantasticophile, porté aux nues par certains, assurément culte... et que, donc, perso, je n'aime pas. Pour être plus précis, on peut même dire que je n'aime pas le cinéma de Dario Argento (je dis souvent "pour rigoler" que ce que je préfère chez lui, c'est sa fille). Et je n'ai jamais compris ce prestige dont il jouit auprès de cette même communauté amateur de cinéma d'horreur, qui le place aux côtés de Romero ou Carpenter au pathéon des grands cinéastes du genre dans les années 70 et 80. Même si tout le monde est d'accord pour dire qu'il a viré vers le cinéma de merde à un moment - en ce qui me concerne, sa "grande période" des giallos et de la trilogie Suspiria/Inferno/Ténèbres est déjà toute merdique (bon,
Ténèbres, ça va; enfin, j'avais aimé quand je l'ai vu il y a 30 ans).
Et, donc, j'avais bon espoir que la nouvelle version de son film emblématique et tant adoré par d'autres soit meilleure, vu que j'étais à l'abri du crime de lèse-majesté.
Eh bien, il me suffirait de dire que j'aurait préféré revoir l'original plutôt que de m'infliger cette bouse intégrale, pour donner une idée de l'effet que m'a fait ce remake !
C'était horrible, un vrai calvaire.
Dû notamment au fait que ça dure 2 putains de longues heures et 30 putains de minutes inutiles en bonus !
Outre le fait qu'on s'emmerde sévère, cette durée excessive n'est jamais justifiée. Pire, toute la sous-intrigue courant autour du médecin octogénaire campé par Tilda Swinton sous un maquillage outrancier (pourquoi ? on ne le saura jamais !) n'a rien à voir avec l'histoire de base, et ne sert à rien. Cet aspect occupe environ 40/45 minutes du film; je vous laisse faire le calcul de ce que ça aurait pu donner si on l'avait supprimé. On a par exemple droit à 10 minutes de conclusion de cette histoire
après le climax, alors qu'on n'en a rien à foutre, et que ça aurait été plus fort de terminer sur la grosse scène gore du film et ses conséquences.
Enfin, peut-être... Parce que même ce qui touche à l'histoire de base est bien foireux.
On a l'impression que Guadabidule n'en a rien à battre du fantastique - il est clair en tout cas qu'il n'y a rien compris. Ce qui l'intéresse, lui, c'est de faire un film prestigieux pour les festivals, comme son précédent
Call me by your name. Un truc bien prétentieux et outrancier, qui fera parler de lui. En témoigne son intérêt visiblement plus prononcé pour les tourments psychologiques de son héroïne, la description de la situation politique de l'Allemagne de 1977 ou le souci de belles images sur-signifiantes, au détriment de l'ambiance ou des scènes d'horreur. Ces dernières au nombres de trois, la première au bout de 45 minutes interminables, et toutes faites sur le même moule.
Bref, je ne vais pas m'étendre plus sur ce désastre. Juste réussir à en sauver deux choses, qui ne relèvent pas le niveau global du film, mais permettent à peu près de supporter le visionnage sans se tirer une balle :
- la musique, signée
Thom Yorke et qui rappelle parfois le meilleur de
Radiohead.
-
Dakota Johnson, très bien dans le rôle principal - agréable à regarder (on le savait depuis la série
50 nuances de merde; elle vient de rajouter une nouvelle nuance avec ce remake, d'ailleurs), et plutôt bonne actrice (ça, par contre, on ne le savait pas à l'issue de son truc soft SM pourri).