Petit résumé des épisodes précédents.
Je craignais donc ce concert de DM au Stade de France principalement pour deux raisons : concert dans un stade gigantesque pour les footeux, soit la négation de la musique live. Et énième concert de DM avec une setlist sans imagination et un groupe en mode "fonctionnaires de la musique" peu soucieux de faire vibrer les vieux fans.
(au moins, j'aime le dernier album, ce qui m'enlevait une troisième épine du pied - si en plus ils avaient dû défendre un disque tout pourri à mes yeux...).
De fait, au début, j'ai eu très peur que ça corresponde à mes pires craintes. Me suis même dit : "voilà, j'ai attendu 40 ans pour me faire mon premier concert en stade, et maintenant je sais pourquoi, et je jure bien qu'on m'y reprendra plus". Si je ne suis plus aussi catégorique sur le fait qu'on ne m'y reprendra plus, il est clair que ce type de concert n'est vraiment pas ma came. Je me demande même si c'est celle de Depeche Mode, finalement, tant j'ai trouvé que le groupe n'avait pas l'air à sa place, par rapport à un concert "chez eux" à Bercy par exemple.
Déjà, commencer un concert en plein jour, très mauvaise idée ! En plus, en tribune est, on avait le soleil en plein dans la tronche jusqu'à Black Celebration, merci bien. Evidemment, on ne peut rien contre la nature et la météo, mais au moins en salle, on n'est pas soumis à ces aléas .
Ensuite, autant Welcome to my World et Angel sont très bien pour débuter l'album, autant comme intro de concert, on aura du mal à trouver pire (ah, si : In Chains !). Que ce soit dans les tribunes ou sur la pelouse, on aura eu du mal à rentrer dans le bain, apparemment... Il faudra attendre Walking in my Shoes pour que ça commence enfin à se motiver dans le public. Après, il y aura bien quelques passages à vide, mais la plupart des gros morceaux attendus ou des chansons les plus énergiques du dernier album seront accueillis par un public hyper motivé.
Mais surtout, c'est le concept même du concert dans un endroit gigantesque et inhumain qui diminue la force de l'exercice. Depeche Mode, c'est les mecs que tu vois en petit tout là bas, que tu regardes sur les écrans géants (super, autant rester à la maison devant un DVD), qui font leur truc dans leur coin en essayant de créer une alchimie impossible vu le gigantisme du truc. Et je passe les aller-retours constants à la buvette, les éléments extérieurs qui attirent l'attention sur autre chose que la scène (les piafs qui passent, le vent qui se lève, le soleil qui fait chier...), l'impression de devoir faire un effort pour vivre la communion habituelle avec le groupe, etc.
Sur la setlist, par contre, pas grand-chose à redire. Evidemment, ça fait chier qu'ils ne prennent aucun risque, d'entendre toujours les mêmes chansons - parfois dans des versions rigoureusement identiques, de savoir par avance ce que Dave ou Martin vont nous faire parce que ça ne change jamais, de ne pas ressentir le grand frisson de la chanson obscure inattendue. En gros, de voir se dérouler un grand spectacle calibré et trop carré.
Après, c'est quand même dur de faire le difficile - non seulement parce que ces chansons qu'on se tape à chaque fois sont excellentes, mais en plus parce que les versions en live son surpuissantes. ok, A Question of Time, I Feel You, ou Policy of Truth, y'en a marre (je parle même pas de Just Can't Get Enough... mais quelles putains de chansons, et que c'est bon de se les prendre en pleine face quand on est dedans.
Là dessus, les chansons du nouvel album s'intégraient très bien aux autres. A l'exception peut-être de Secret to the End, certainement mal placée dans le set. Et évidemment de Heaven, que je préférerais toujours voir remplacée par n'importe quelle autre tant je l'aime pas (j'en ai profité pour faire une micro-sieste pendant le concert, ça a rechargé les batteries pour la suite ).
Quelques grands moments sur les versions jouées : Precious, pourtant pas une grande chanson, était plutôt agréable, avec un pont à la guitare assez sauvage par Martin. Le duo de Gore dans le set principal, superbe (Home ensuite était plus convenue et trop attendue). Black Celebration, énormissime; de même que l'impitoyable enchaînement Enjoy the Silence / Personal Jesus. La version inspirée du remix de Jacques Lu Cont de A Pain I'm Used to était aussi superbe; là où le Goldfrapp mix de Halo était quant à lui raté (je me réjouissait de retrouver cette chanson - pas ma préférée de Violator, mais au moins ça change - ça a été la douche froide). Et évidemment, la fin sur Never Let Me Down Again et ses champs de blé dans le public à perte de vue, était fabuleuse.
Dans les limites du concert en stade, le groupe a donné le meilleur de lui-même pour créer la chaleur et emporter l'adhésion du public. Dave s'est (très légèrement) calmé sur ses jeux de scène qui commençaient à devenir sérieusement fatigants. Martin était visiblement dans un de ses soirs de grande motivation (ce n'est pas toujours le cas). Même Fletch a bien fait semblant de jouer, et a connu sa minute de gloire sur la ligne de basse à la fin de JCGE. Comme d'hab, Eigner et Gordenno ont appuyé le trio avec efficacité et savoir-faire.
Un bon concert, donc, contre toute (mes) attentes.
Mais pas non plus la soirée subliiiiiiiiiime et énoooooooooooorme du siècle. Je pense toujours que le retour à des proportions plus modestes ne feraient pas de mal au groupe, si ce n'est à leur melon (d'autant qu'ils étaient loin d'avoir rempli le stade hier alors qu'ils n'auront aucun problème à gaver Bercy jusqu'à saturation). ça ne sert pas à grand-chose de rêver à un groupe qui ne serait plus une grosse machine à la U2, mais il paraît que l'espoir fait vivre...
Je craignais donc ce concert de DM au Stade de France principalement pour deux raisons : concert dans un stade gigantesque pour les footeux, soit la négation de la musique live. Et énième concert de DM avec une setlist sans imagination et un groupe en mode "fonctionnaires de la musique" peu soucieux de faire vibrer les vieux fans.
(au moins, j'aime le dernier album, ce qui m'enlevait une troisième épine du pied - si en plus ils avaient dû défendre un disque tout pourri à mes yeux...).
De fait, au début, j'ai eu très peur que ça corresponde à mes pires craintes. Me suis même dit : "voilà, j'ai attendu 40 ans pour me faire mon premier concert en stade, et maintenant je sais pourquoi, et je jure bien qu'on m'y reprendra plus". Si je ne suis plus aussi catégorique sur le fait qu'on ne m'y reprendra plus, il est clair que ce type de concert n'est vraiment pas ma came. Je me demande même si c'est celle de Depeche Mode, finalement, tant j'ai trouvé que le groupe n'avait pas l'air à sa place, par rapport à un concert "chez eux" à Bercy par exemple.
Déjà, commencer un concert en plein jour, très mauvaise idée ! En plus, en tribune est, on avait le soleil en plein dans la tronche jusqu'à Black Celebration, merci bien. Evidemment, on ne peut rien contre la nature et la météo, mais au moins en salle, on n'est pas soumis à ces aléas .
Ensuite, autant Welcome to my World et Angel sont très bien pour débuter l'album, autant comme intro de concert, on aura du mal à trouver pire (ah, si : In Chains !). Que ce soit dans les tribunes ou sur la pelouse, on aura eu du mal à rentrer dans le bain, apparemment... Il faudra attendre Walking in my Shoes pour que ça commence enfin à se motiver dans le public. Après, il y aura bien quelques passages à vide, mais la plupart des gros morceaux attendus ou des chansons les plus énergiques du dernier album seront accueillis par un public hyper motivé.
Mais surtout, c'est le concept même du concert dans un endroit gigantesque et inhumain qui diminue la force de l'exercice. Depeche Mode, c'est les mecs que tu vois en petit tout là bas, que tu regardes sur les écrans géants (super, autant rester à la maison devant un DVD), qui font leur truc dans leur coin en essayant de créer une alchimie impossible vu le gigantisme du truc. Et je passe les aller-retours constants à la buvette, les éléments extérieurs qui attirent l'attention sur autre chose que la scène (les piafs qui passent, le vent qui se lève, le soleil qui fait chier...), l'impression de devoir faire un effort pour vivre la communion habituelle avec le groupe, etc.
Sur la setlist, par contre, pas grand-chose à redire. Evidemment, ça fait chier qu'ils ne prennent aucun risque, d'entendre toujours les mêmes chansons - parfois dans des versions rigoureusement identiques, de savoir par avance ce que Dave ou Martin vont nous faire parce que ça ne change jamais, de ne pas ressentir le grand frisson de la chanson obscure inattendue. En gros, de voir se dérouler un grand spectacle calibré et trop carré.
Après, c'est quand même dur de faire le difficile - non seulement parce que ces chansons qu'on se tape à chaque fois sont excellentes, mais en plus parce que les versions en live son surpuissantes. ok, A Question of Time, I Feel You, ou Policy of Truth, y'en a marre (je parle même pas de Just Can't Get Enough... mais quelles putains de chansons, et que c'est bon de se les prendre en pleine face quand on est dedans.
Là dessus, les chansons du nouvel album s'intégraient très bien aux autres. A l'exception peut-être de Secret to the End, certainement mal placée dans le set. Et évidemment de Heaven, que je préférerais toujours voir remplacée par n'importe quelle autre tant je l'aime pas (j'en ai profité pour faire une micro-sieste pendant le concert, ça a rechargé les batteries pour la suite ).
Quelques grands moments sur les versions jouées : Precious, pourtant pas une grande chanson, était plutôt agréable, avec un pont à la guitare assez sauvage par Martin. Le duo de Gore dans le set principal, superbe (Home ensuite était plus convenue et trop attendue). Black Celebration, énormissime; de même que l'impitoyable enchaînement Enjoy the Silence / Personal Jesus. La version inspirée du remix de Jacques Lu Cont de A Pain I'm Used to était aussi superbe; là où le Goldfrapp mix de Halo était quant à lui raté (je me réjouissait de retrouver cette chanson - pas ma préférée de Violator, mais au moins ça change - ça a été la douche froide). Et évidemment, la fin sur Never Let Me Down Again et ses champs de blé dans le public à perte de vue, était fabuleuse.
Dans les limites du concert en stade, le groupe a donné le meilleur de lui-même pour créer la chaleur et emporter l'adhésion du public. Dave s'est (très légèrement) calmé sur ses jeux de scène qui commençaient à devenir sérieusement fatigants. Martin était visiblement dans un de ses soirs de grande motivation (ce n'est pas toujours le cas). Même Fletch a bien fait semblant de jouer, et a connu sa minute de gloire sur la ligne de basse à la fin de JCGE. Comme d'hab, Eigner et Gordenno ont appuyé le trio avec efficacité et savoir-faire.
Un bon concert, donc, contre toute (mes) attentes.
Mais pas non plus la soirée subliiiiiiiiiime et énoooooooooooorme du siècle. Je pense toujours que le retour à des proportions plus modestes ne feraient pas de mal au groupe, si ce n'est à leur melon (d'autant qu'ils étaient loin d'avoir rempli le stade hier alors qu'ils n'auront aucun problème à gaver Bercy jusqu'à saturation). ça ne sert pas à grand-chose de rêver à un groupe qui ne serait plus une grosse machine à la U2, mais il paraît que l'espoir fait vivre...