Bon, commençons par les points positifs :
- Ce quatrième tome très opportuniste (qui sort jour pour jour 10 ans après le premier, pour couronner le tout) n'est pas une aberration honteuse destinée à pomper la moelle qu'il reste dans les os de Stieg Larsson. C'est un bon polar nordique, dans la lignée des autres.
- On est bien content de retrouver les personnages de la trilogie originale et d'assister à la suite de leurs aventures.
- L'auteur quasi-débutant a su capturer l'essence de la saga
Millenium en y intégrant la plupart des grands bouleversements survenus depuis 10 ans.
Mickael Blomqvist,
Lisbeth Salander et les autres se frottent toujours aux grands maux du monde, sur fond d'exploitation et de violence. La NSA, le piratage à grande échelle, la concentration des médias aux mains de grands groupes, la recherche de l'intelligence artificielle, la guerre économique - tout y est, parfaitement intégré dans la philosophie et le style des livres précédents.
Après, il y a quand même des trucs gênants.
Le principal est bien que le livre semble souvent "forcé". Non seulement il y manque le naturel de ceux écrits par Larsson, mais on sent bien par moments que l'auteur fait des efforts surhumains pour s'inscrire dans ses pas. C'est notamment très clair au niveau du "fan service" - Lagercrantz s'engouffrant dans toutes les scènes "à faire" et les développements attendus des personnages.
On le voit aussi dans la progression du récit, qui a trop souvent recours à des Deus Ex Machina ou des hasards qu'on qualifiera au mieux de "un peu gros".
C'est donc un livre assez inutile dans le fond, mais qui en même temps fait bien plaisir à la lecture.
De quoi attendre les inévitables suites à venir (le livre est évidemment un carton mondial) sans aucune impatience, juste avec une envie de savoir ce qui va arriver aux personnages ensuite.