Comme tout film fantastique espagnol de ces dernières années,
VERONICA mérite le déplacement, même s'il ne va pas trouver sa place dans le haut du panier de la production ibérique - aux côtés des
Del Toro et
Iglesia, de
L'Orphelinat ou les 2 premiers
Rec...C'est d'ailleurs un des réalisateurs de la franchise qui est au commande de ce film,
Paco Plaza. Mais bon, c'est celui qui a fait le seul naze du lot (le troisième) et le pas-terrible
Abandonnée...
Il se rattrape largement ici, avec ce qui est clairement son meilleur film en solo.
Tiré d'une histoire vraie, il extrapole sur les rapports de police ayant rendu compte du cas de possession le plus documenté en Espagne, survenu en 1991 dans la banlieue madrilène. Cette caution "histoire vraie" est ce qu'il y a de moins intéressant dans le film; et à lire l'interview de Plaza, il a de toute façon complètement extrapolé ce qui a pu se passer d'après les documents recueillis. De fait, toute la première partie du film en forme de "
Conjuring like" n'est pas exceptionnelle - bien foutue, mais absolument pas originale. La partie psychologique de l'histoire, s'attachant aux basques d'une adolescente contrainte de grandir trop vite, apporte un éclairage intéressant; mais on est loin de la force dramatique d'un
Juan Antonio Bayona. On a alors un modeste petit film d'horreur espinguoin qui fait bien plaisir, sans révolutionner le genre.
C'est dans son dernier tiers que ça devient bien mieux - et il est bien dommage que le film n'ait pas maintenu cette tension depuis le début. Alors que les phénomènes paranormaux s'accélèrent et que la jeune fille plonge de plus au sein d'un univers cauchemardesque, le film accumule les scènes choc, chope le spectateur pour ne plus le lâcher, multiplie les idées de scénario et de mise en scène.
La réalisation de Plaza prend alors une autre dimension, remplaçant les effets faciles à la
James Wan par des jeux d'ombres, l'invocation du hors-champs, les plans précis et simples qui foutent les jetons. Tout en n'oubliant pas quelques excès visuels bienvenus, comme par exemple ce panoramique à la
De Palma lors de la séance de ouija. S'en dégae une atmosphère à couper au couteau, une ambiance réellement angoissante, et une tension certaine.
à voir si, comme moi, vous êtes amateurs d'horreur espagnole... mais même si ce n'est pas le cas !