Vu deux films ayant pour points communs d'être des biopics de gens liés au monde du porno. Ce qui, outre l'avantage d'offrir au spectateur/voyeur un défilé de filles dénudées, est parfois aussi l'occasion de parler de choses plus profondes (sans jeu de mot). A part ça, pas grand-chose de commun entre les deux films, que ce soit dans l'approche adoptée, ou dans le résultat - avec un très bien et un moyen.
THE LOOK OF LOVE de Michael Winterbottom est sorti au cinéma chez nous il y a quelques mois sous le titre "français" pourri de A Very Englishman. En fait, ce titre correspond presque mieux au film, portrait de Paul Raymond, qui a commencé sa carrière dans les années 50 comme organisateur de spectacles dénudés avant de finir "homme le plus riche d'Angleterre" dans les années 90. Le film suit le parcours balisé du biopic, en survolant 40 ans de la vie du bonhomme de façon linéaire. Si Steve Coogan est assez génial (comme toujours) dans le rôle principal, si certains aspects de sa vie sont assez intéressants (notamment sa relation avec sa fille, qui finira par mourir d'une overdose), et si la ponctuation musicale de l'ensemble avec quelques tubes de chaque époque est bien vue; l'ensemble peine à être captivant. On a déjà vu 1000 fois ce type d'histoire, raconté de cette manière là, et le fait que ça se passe dans le monde des spectacles érotiques n'apporte en fait pas grand-chose. Mieux vaut (re)voir le Larry Flynt de Milos Forman, qui avait des choses à dire, au moins.
LOVELACE de Rob Epstein et Jerry Friedman sortira quant à lui le 8 janvier au cinéma, mais est déjà disponible en DVD chez nous amis canadiens. Les réalisateurs sont surtout connus pour l'excellent documentaire The Celluloid Closet, qui décryptait l'homosexualité refoulée ou visible dans le cinéma américain, et reste célèbre pour son analyse de Ben Hur comme icône du cinéma gay. Son titre l'indique clairement, mais pour les moins obsédés que moi, je précise quand même : le film raconte l'histoire de Linda Lovelace, célèbre pour avoir tenu le rôle principal de Gorge Profonde et être devenue l'icône du cinéma porno naissant des années 70, avant de devenir une passionaria féministe et anti-pornographie dans les années 80. Le film s'attarde sur le début des années 70, le tournage du film, et ses conséquences immédiates - avec une structure qui fait tout son sel : la première moitié décrit l'ascension de l'actrice, s'achevant pile au milieu par son triomphe lors d'une séance privée de Deep Throat organisée par Hugh Heffner. La seconde moitié revient sur les événements qu'on vient de voir, en se concentrant sur l'envers du décor; et montrant comment la jeune femme a été manipulée par un mari violent et abusif. Les scènes qu'on a vues dans la première partie sont montrées sur la longueur, avec des détails importants en plus, ou sous un autre point de vue. Loin d'être moralisateur, le film se concentre plus sur le cas spécifique de Lovelace - et se révèle alors une violente charge féministe, et notamment sur le droit à disposer de son corps.
Dans le rôle principal, Amanda Seyfried est très bien (et aussi très fouyaya, mais ça on le savait). Dans la grande tradition du cinéma indépendant américain, les seconds rôles sont aussi fouillés et supportés par des acteurs au top (Peter Sarsgard, Hank Azaria, la mère jouée par une Sharon Stone méconaissable et le père par Robert Patrick, etc). La reconstitution du milieu et de l'époque fait penser au (très) grand Boogie Nights de Paul Thomas Anderson. Si le film d'Epstein et Friedman n'est pas aussi bon (il n'est pas aussi ambitieux non plus, c'est clair), il n'en reste pas moins très réussi, malgré quelques facilités tire-larmes.
THE LOOK OF LOVE de Michael Winterbottom est sorti au cinéma chez nous il y a quelques mois sous le titre "français" pourri de A Very Englishman. En fait, ce titre correspond presque mieux au film, portrait de Paul Raymond, qui a commencé sa carrière dans les années 50 comme organisateur de spectacles dénudés avant de finir "homme le plus riche d'Angleterre" dans les années 90. Le film suit le parcours balisé du biopic, en survolant 40 ans de la vie du bonhomme de façon linéaire. Si Steve Coogan est assez génial (comme toujours) dans le rôle principal, si certains aspects de sa vie sont assez intéressants (notamment sa relation avec sa fille, qui finira par mourir d'une overdose), et si la ponctuation musicale de l'ensemble avec quelques tubes de chaque époque est bien vue; l'ensemble peine à être captivant. On a déjà vu 1000 fois ce type d'histoire, raconté de cette manière là, et le fait que ça se passe dans le monde des spectacles érotiques n'apporte en fait pas grand-chose. Mieux vaut (re)voir le Larry Flynt de Milos Forman, qui avait des choses à dire, au moins.
LOVELACE de Rob Epstein et Jerry Friedman sortira quant à lui le 8 janvier au cinéma, mais est déjà disponible en DVD chez nous amis canadiens. Les réalisateurs sont surtout connus pour l'excellent documentaire The Celluloid Closet, qui décryptait l'homosexualité refoulée ou visible dans le cinéma américain, et reste célèbre pour son analyse de Ben Hur comme icône du cinéma gay. Son titre l'indique clairement, mais pour les moins obsédés que moi, je précise quand même : le film raconte l'histoire de Linda Lovelace, célèbre pour avoir tenu le rôle principal de Gorge Profonde et être devenue l'icône du cinéma porno naissant des années 70, avant de devenir une passionaria féministe et anti-pornographie dans les années 80. Le film s'attarde sur le début des années 70, le tournage du film, et ses conséquences immédiates - avec une structure qui fait tout son sel : la première moitié décrit l'ascension de l'actrice, s'achevant pile au milieu par son triomphe lors d'une séance privée de Deep Throat organisée par Hugh Heffner. La seconde moitié revient sur les événements qu'on vient de voir, en se concentrant sur l'envers du décor; et montrant comment la jeune femme a été manipulée par un mari violent et abusif. Les scènes qu'on a vues dans la première partie sont montrées sur la longueur, avec des détails importants en plus, ou sous un autre point de vue. Loin d'être moralisateur, le film se concentre plus sur le cas spécifique de Lovelace - et se révèle alors une violente charge féministe, et notamment sur le droit à disposer de son corps.
Dans le rôle principal, Amanda Seyfried est très bien (et aussi très fouyaya, mais ça on le savait). Dans la grande tradition du cinéma indépendant américain, les seconds rôles sont aussi fouillés et supportés par des acteurs au top (Peter Sarsgard, Hank Azaria, la mère jouée par une Sharon Stone méconaissable et le père par Robert Patrick, etc). La reconstitution du milieu et de l'époque fait penser au (très) grand Boogie Nights de Paul Thomas Anderson. Si le film d'Epstein et Friedman n'est pas aussi bon (il n'est pas aussi ambitieux non plus, c'est clair), il n'en reste pas moins très réussi, malgré quelques facilités tire-larmes.