Cbyt a écrit:Pour la première fois hier soir, j'ai assisté à une avant-première surprise afin de délivrer le label UGC. Pendant une demie-heure j'ai cru (avec une certaine angoisse) que c'était pour le dernier Malik qui passait en projection exceptionnelle mais ce fut finalement le dernier Cédric Klapisch, CE QUI NOUS LIE.
Pour le coup, ce fut une très agréable surprise car j'avoue que passionnante à ses débuts, intéressante par la suite, sa filmographie m'avait petit à petit un peu lassé.
C'est avec un film assez intimiste (tant au niveau de l'histoire que du décor) qu'il nous revient (et en partie autobiographique), dans un vignoble bourguignon (comme son titre l'indique) autour de 2 frères et une soeur qui doivent assurer la succession du domaine après la mort du père. Le vin n'est d'ailleurs pas qu'un prétexte au film, ni un fond d'écran, on sent une vraie passion derrière tout ça et c'est traité avec beaucoup d'intelligence. L'autre sujet bien entendu, c'est la relation frères-soeur / parent-enfant et aussi le passage à l'âge adulte, les deux premiers thèmes étaient déjà abordés (moins frontalement peut-être) dans Un air de famille, d'ailleurs on pourrait trouver pas mal de similitude entre les deux films, notamment sur la vision du père. Enfin le temps est l'autre caractéristique du film, car si paradoxalement l'histoire est intemporelle, Klapisch joue beaucoup sur cette notion du temps qui passe, qui repasse, jouant habillement sur les flashbacks, jusqu'à les faire cohabiter (la dernière scène avec Pio enfant et adulte qui discute à la fenêtre en écho à la scène d'ouverture est de toute beauté).
C'est à la fois sincère, touchant, drôle, émouvant, jamais dans la caricature. Klapisch signe une très belle mise en image avec de belles idées de mise en scène, mais surtout Ana Girardot, Pio Marmaï et François Civil (dans le rôle des enfants) sont exceptionnels. Le rôle de Pio aurait d'ailleurs pu être tenu par Romain Duris (je ne sais pas si le rôle n'a pas été écrit pour lui au départ) mais Pio amène une légèreté, une fraîcheur, une spontanéité qui a presque disparu chez Duris. Donc pas de regret de ce côté là.
Seule déception : Il manque une dégustation de vin en fin de séance.
Sortie prévue le 14 juin. On verra si comme le bon vin, il vieillira bien avec le temps mais pour l'instant je le conseille sans aucune modération.
Nous, on a dû attendre la sortie - donc, voilou, vu ce soir
Un très bon cru pour Klapisch, définitivement ressorti de son ventre mou (l'enchaînement
Paris/Ma part du gâteau, qui nous avait fait très peur !), et qui nous revient avec un film qui rassemble tout ce qu'on aime chez lui. De l'humour, de l'émotion, de belles images, des supers acteurs, de la nostalgie pas lourde... Une profondeur inédite chez lui, aussi. Ce qui m'a le plus impressionné, c'est à quel point le fil est du "pur Klapisch". Vu le thème de base, j'y allais un peu à reculons, en me demandant ce qu'il allait faire dans ce vignoble a priori très éloigné de son univers. Et, en fait, il amène totalement tout ça dans son monde - et le film est finalement très semblable à
Un Air de Famille, en effet, ou sa trilogie autour des aventures de Xavier. Même s'il s'intéresse au monde du vin, on voit bien que ce qui le botte le plus, ce sont bien ces histoires de filiation, de temps qui passe, de famille, de grandes réunions festives. Il y a toujours son côté social, aussi; et cette incroyable capacité à faire encore une fois un film ouvert au monde et cosmopolite, alors qu'on ne sort pas des vignes de Bourgogne.
On ressort de là avec cette sensation de légèreté propre aux meilleurs films du réalisateurs, en se disant que ça serait tellement plus simple si la vie ressemblait aux films de Klapisch...