Avec la geekette de 6 ans bien partie pour devenir aussi monomaniaque que son père, on l’écoute tous les jours, « le nouvel album de Skip ze Iouse ». J’ai donc eu l’occasion de m’en faire une idée plus précise. Et confirme donc mes premières impressions : c’est plus varié dans les styles et les influences, encore plus travaillé musicalement, assez surprenant au premier abord mais on s’y habitue très bien. Tellement bien que je me demande même si je vais pas préférer cet album au précédent ; justement grâce à sa richesse et sa diversité.
Little Armageddon contient en fait 12 titres – c’est la version « Deluxe » en digipack qui en a trois de plus. Mais comme 2 de ces 3 titres sont excellents, et l’autre très bien – et même mieux que les chansons les plus faibles de l’album – c’est cette version qu’il faut avoir de toute façon.
Comme je le disais, l’album ne fait pas « nouveaux riches », mais pour autant, le groupe profite bien de l’accueil commercial, critique et public, du précédent. En s’offrant une grosse production signée
Dimitri Tikovoi, notamment. En peaufinant les morceaux et en jouant avec les rythmes, les ambiances, les formats. En faisant appel à des instruments et des personnes extérieures. Et surtout, donc, en ne freinant jamais son inspiration ou son envie, pour explorer d’autres territoires et en s’aventurant partout où ils ont envie d’aller.
Second to noneUne intro accrocheuse amène vite un morceau pop-rock qui ressemble à s’y méprendre à du
Blur de la grande époque, d’autant que la voix de Mat Bastard sur cette chanson se rapproche carrément de celle de
Damon Albarn. Première influence inattendue pour le groupe, qui nous plonge immédiatement dans l’ambiance foisonnante et folle du disque. Quand Skip the Use s’essaie à la brit-pop la plus énergique, ils n’ont pas à rougir du résultat.
30 YearsLa seconde chanson est dans la lignée, en plus « agressive » et dure. Sur une rythmique martiale, le groupe déroule une mécanique parfaitement huilée. Et parvient encore à bien accrocheur l’auditeur en l’amenant dans son monde.
Nameless WorldLe premier single extrait de l’album avait étonné avec ses couplets au rythme reggae et son refrain plus rock. Une fois la surprise passée, il reste une nouvelle chanson redoutable, merveille d’efficacité dont le groupe a le secret.
(et le clip est excellent).
The TasteLe rythme se calme avec ce premier morceau lent de l’album, ses guitares funky et ses synthés disco. Sympa sans plus pendant un bon moment, qui a surtout du mal à décoler véritablement. Sauf que… à la moitié de la chanson, après un petit passage chanté, le groupe nous ressort le coup de la chorale d’enfants qui avait si bien réussi à leur
Ghosts. Et la chanson part alors complètement ailleurs et se termine dans une explosion superbe – qu’on imagine reprise en chœur par le public en concert. Et ca va donner.
Birds are born to flyC’est la première chanson à ressembler carrément à ce que le groupe nous avait offert dans son phénoménal album précédent. Soit du gros rock qui pète, avec un gimmick obsédant, une instrumentation déchaînée, un chanteur qui s’éclate… Monstrueux.
The Wrong ManRetour au calme, à une ambiance un peu reggae (toujours mâtinée de rock) pour une chanson un peu anecdotique – qui calque le single, en moins bien. Ca se laisse écouter – et plutôt bien – mais bon, y’a bien mieux par ailleurs avant et après.
The Story of Gods and MenChanson assez indescriptible, qu’on pourrait essayer de rapprocher d’un
Phoenix, mais en (très) bien – si ce n’était pas faire insulte au groupe
. Vais donc pas essayer de décrire cette petite merveille pop qui donnerait même envie de danser à un balai-dans-le-cul comme moi.
Little ArmageddonLa chanson donnant son titre à l’album est loin d’être une des meilleures, elle est même assez banale en fait. (mais bon, le titre en soi en jette pas mal, donc ça va). Elle se distingue quand même par l’apparition fugace de trompettes sur le refrain. Sinon, ce rock solide passe bien mais ne fait pas d’étincelles.
Gone AwayLà encore, retour aux fondamentaux du groupe avec cette chanson sur laquelle il n’y a rien à dire. Non pas parce qu’elle ne serait pas bonne, mais justement au contraire parce que c’est du pur STU comme on l’aime qui décarcasse bien les oreilles ! (et qui cette fois va chercher du côté du grunge amerloque à la
Foo Fighters).
Etre HeureuxVoilà donc la première (et seule pour l’instant) chanson du groupe dans sa langue natale. On fait donc forcément plus attention aux paroles, qui respirent bien sûr la joie et la bonne humeur
. C’est une balade lyrique dans laquelle
Bastard s’amuse de ses effets de voix, sur un tapis de violons, de piano et de guitare sèche. On est logiquement plus sur le terrain de la « chanson française ». Et même si ça ne vaut pas les spécialistes dans le domaine, le groupe s’en sort là encore très bien.
Lust for YouEncore plus que le
…Gods and Men précédent, ce
Lust for You est LA grosse bizarrerie de l’album ! Cette fois, on dirait du
Daft Punk (tendance
Get Funky) réussi, et là encore c’est insulter Skip The Use. Ca donne encore envie de s’éclater tant c’est entraînant, marrant, frais et chtarbé. On peut (on doit, même, je dirais…) préférer quand le groupe nous envoie son gros rock qui tâche, mais ce genre de chanson sortant de nulle part fait vachement de bien !
We are BastardsEt l’album dans sa version officielle se termine dans une débauche d’énergie et de décibel sur le morceau le plus punk du disque. Ca va vite, ça gueule, ça fait du bruit, ça déménage et c’est bon !
Les morceaux bonus, dont il serait donc dommage de se passer :
Hollywood – morceau classique du groupe, ravageur ;
No Hero – une bombe nucléaire, un des meilleurs morceaux du disque à mon avis, et qui (comme par hasard !) est celui qui ressemble le plus (c’est même du clonage) à du
Bloc Party;
In for the Kill – fin d’album en apothéose histoire de laisser tout le monde sur le cul.