Pour répondre très précisément à ta question, Cédric, je t'invite à voir (ou revoir) le film du frère jumeau de Nicolas Hulot : "Le syndrôme du Titanic". Il dit clairement que rien n'est possible si on ne remet aps en cause le système capitaliste mondialisé. Je n'invente pas, je n’interprète pas, ce sont ses mots. Il dit même, en ce qui concerne la politique des petits pas dont il a longtemps été adepte (rappelons nous "fermer l'eau en se lavant les dents" etc...) qu'il s'est trompé. Il dit "Je me suis trompé".
Dans ces conditions, comment veux tu influer sur quoi que ce soit en participant à un gouvernement d'un président qui incarne le capitalisme mondialisé ? Et en plus, sans exiger une feuille de route publique ! Sans engagement précise sauf trois intentions vagues ?
J'ai beaucoup ri sur Twitter parce qu'il est impossible de développer une pensée en 280 caractères, mais faut être sérieux.
Le courage de Hulot en démissionnant, c'est une blague. Il a eu la proposition sur la table de faire la même chose avec Sarko et Hollande, à deux époques (5 et 10 ans), où la politique des petits pas auraient été encore mieux que rien. Mais là, il le dit lui même, il y a urgence. Et face à l'urgence, il a une attitude naïve comme ça ? Mais c'est plus de la naïveté, c'est de la connerie.
C'est le symptôme de l'époque. La politique est un gros mot, du coup, on fait mine que ça n'existe pas. Mais bien sûr que ça existe. Peser un rapport de force, anticiper ses forces et ses faiblesses, c'est de la politique.
Sans compter une composante d'orgueil terrible. Il y a encore quelques jours, la moindre critique, le moindre questionnement à son égard déclenchait de sa part les foudres. Et là, il dit quoi : "je ne veux plus me mentir, je ne veux plus servir de caution". Donc quand on disait qu'il se mentait et qu'il servait de caution, qui avait raison ?
Mais bon, on l'oublie, Hulot n'est rien d'autre qu'un animateur télé de TF1, à l'égo surdimesionné, avec en plus une composante mystico-christique. Il nous fait le coup de je me sacrifie pour réveiller les consciences. Mais va te faire mettre Hulot. Toi, tes états d'âmes, et tes dix bagnoles !
Hulot, c'est le Mitterrand de l'écologie. Je prends la Francisque, et quand le vent tourne, je joue au resistant.
Voilà, pourquoi il ne devait pas y aller (et on ne peu pas m'accuser de dire ça après coup, je le crie sur tous les toits depuis 16 mois).
Imagine-t-on Blum ministre des affaires Juives de Pétain (pour limiter les dégats ?) Je ne compare pas Pétain et Macron dans l'ensemble, mais d'un point de vue écologique, c'est EXACTEMENT ça ce que son acceptation voulait dire. La politqiue de Macron (comme celle de Hollande et de tous leurs prédécesseurs) est ONTOLOGIQUEMENT incompatible avec les enjeux écologiques du moment. c'est pas moi qui le dit, c'est Nicolas Hulot !