On sait que je suis fan de Judd Apatow dont je vois au ciné ou ailleurs tous les films et toutes les productions (même quand ils ne sortent pas chez nous, ou une semaine dans trois ciné type Get him to the greek) - alors quand en plus il sort un film intitulé 40 ANS MODE D'EMPLOI (dont on peut largement préférer le titre original beaucoup plus proche du "concept" THIS IS FORTY) à 3 semaines de l'échéance en ce qui me concerne, je peux pas louper ça !
Le réalisateur n'était pas passé lui-même derrière la caméra depuis son Funny People de 2009, film-monstre de 2h30 assez expérimental, son "2001 de la comédie" qui avait été un relatif flop commercial. Il revient là au coeur de son cinéma avec un spin-off de son Knocked Up (En Cloque, Mode d'emploi chez nous, on voit l'intelligence des titreurs français) articulé autour du couple Paul Rudd/Leslie Mann qui apparaissait dans ce premier film comme soeur et beau-frère du personnage féminin principal.
Enfin, il revient "presque" au coeur de son cinéma : parce que ce dernier film s'apparente plus à une chronique d'un couple à un moment charnière de leur vie qu'à une comédie pure et dure. Il reste encore le côté geek de Judd Apatow, notamment avec toutes les références hilarantes à Lost ou à la musique. Il reste encore l'humour pipi-caca-bite-couilles-poil, qui va parfois très loin et surtout frappe toujours juste (inexplicablement, quand Paul Rudd pète au lit, c'est plus drôle qu'un pet chez Dany Boon). "Où est mon étoile de mer ?" et toute la scène du week end en liberté du couple, le viagra, les scènes avec Megan Fox, Jason Segel en coach sportif, la copine "insensible du bas", le numéro à se tordre de rire de Melissa Mac Carthy (+ le bonus sur le générique final), Jodi la vendeuse psychopathe... et bien d'autres scènes qui seront amenées à rejoindre les grands moments comiques du cinéma d'Apatow et consorts lors des visions futures; tout ça concourt à faire du film un nouveau sommet de rire.
Mais ces aspects du film ne sont clairement pas ce qui intéresse le plus Apatow. Comme je l'ai dit plus haut, il s'attache ici à la chronique au quotidien de ce couple, avec ses problèmes relationnels, financiers, familiaux, dans l'éducation de leurs enfants, etc. Evidemment, ce couple de cinéma pourra paraître un peu trop "parfait" (ils sont beaux, drôles et intelligents; ils ont des problèmes de riches bien portants; leurs parents sont des boulets mais en creusant bien ils sont pas si mauvais que ça...). Il n'empêche qu'on s'y attache et on s'identifie à eux. Et la manière dont Apatow décrit leurs (més)aventures parlera aux spectateurs.
A tous les spectateurs, à mon avis : ça tombe bien en ce qui me concerne, puisque le film arrive au moment où je me pose le même type de questions que ses personnages. Mais j'imagine que même quand on n'est pas concerné, on peut prendre le film tel qu'il est et en apprécier la vision du couple et de ses personnages qu'il propose.
Du noyau dur de sa bande d'acteurs habituels, Apatow ne fait ici appel qu'à Jason Segel et Chris O'Dowd dans des seconds rôles savoureux. Il concentre surtout son attention sur sa famille nucléaire principale, autour de sa femme - l'actrice Leslie Mann, et ses deux filles. Paul Rudd (un habitué de la bande) apparaît alors de manière évidente comme son alter ego. Il est excellent, comme la plupart du temps, au premier abord uniquement tourné vers la comédie pure, mais révélant au fur et à mesure une certaine profondeur. Leslie Mann, souvent énervante - notamment à cause de sa voix haut perché stressante - est ici très surprenante, donnant une densité à son jeu qu'on ne lui connaissait pas (même s'il reste encore quelques scènes où elle gave). Megan Fox a été embauchée surtout pour sa plastique, mais elle s'en sort pas mal quand même. Les autres sont très bien, de Richard Brooks à John Lithgow ou Richard Smigel.
Et, bien sûr, un soin particulier a été apporté à la musique, y compris quand elle est employée exprès pour être "mauvaise" (la chanson que les filles écoutent dans la chambre, la scène géniale ou Mann et Fox dansent en boîte de nuit...).
Note = on peu préférer le Judd Apatow potache qui se prend moins le chou, mais c'est quand même du bon 5/6
Dernière édition par Phil le Mar 15 Mar - 19:14, édité 1 fois