Personnellement, je me réjouissais du retour des Inconnus. Foin du snobisme habituel de Phil, du dénigrement classique d'une sous-culture beauf de masse franco-française, de vomissure de l'humour de prime time télévisé (et vice et versa) : Les Inconnus me font marrer.
Voilà, j'ai fait mon coming out.
J'aurais préféré qu'ils reviennent avec un nouveau spectacle, avec des sketches inédits et des classiques. Ou un nouveau show télé, même si la formule a été galvaudée après eux.
Mais une suite au film Les Trois Frères, je prends aussi. Sans être pour moi aussi énorme que La Cité de la Peur ou Le Père-Noël est une ordure - pour rester dans le registre de la comédie française culte - j'aime bien le film original. Qui, lui aussi, me fait marrer.
Ca sentait évidemment l'opération commerciale à plein nez, vu le carton du film dans les années 90. Carton qu'ils espèrent forcément renouveler même si les temps ont changé; et je m'inquiète pas pour eux, ça ne devrait être qu'un formalité. Souvenons-nous de la jurisprudence Bienvenue chez les Chtis, démonstration ultime que ce qui fait rire des millions de spectateurs dans les salles peut atteindre des profondeurs de nullité navrante. Et regardons la bande-annonce de ce retour, apte à refroidir les fans les plus endurcis.
Qu'importe, j'ai plus confiance a priori en la reformation de la triplette Campan/Bourdon/Legitimus qu'en Dany Boon ou à peu près n'importe quel autre français prétendant essayer de me faire rire en ce moment (à l'exception notable de Chabat, mais c'est là aussi générationnel).
Je suis donc allé voir le film ce soir en avant-première...
... et, comme on pouvait s'y attendre, LE RETOUR DES INCONNUS , ben c'est quand même pas bien ! Je ne suis pas sorti de la salle déçu, parce qu'au fond, je n'en attendais à peu près rien. Et parce que j'ai quand même ri par moments, à quelques gags ou répliques bien vus. Rien que le running gag sur les banques (commençant par la "Société Généreuse" ), ou la séquence dans la caravane de Joséphine Ange Gardien (qui aurait fait hurler de rire Cyrille... j'imagine que ça doit être à peu près le seul truc !), méritent qu'on voit le film. Si on y ajoute deux poignées de trucs tordants et quelques autres qui font un peu sourire, on ne peut pas dire que ce soit totalement raté. Il y a aussi la mécanique comique de la troupe, qui est grippée mais qui continue par intermittence de fonctionner à plein et montre qu'ils n'ont pas perdu la main. Parmi ces bons gags, il y a aussi 2-3 trucs assez méchants et bien réjouissants (le personnage raciste de Daniel Russo à la fin, par exemple, fallait oser dans la France d'aujourd'hui).
Mais la sympathie qu'on peut éprouver pour l'entreprise, et ces rares moments drôles ne peuvent sauver un film qui dans l'ensemble patine sérieusement dans la semoule.
Parce que, globalement, tout semble trop forcé pour être honnête. On sent constamment l'effort et les tentatives d'extorquer un sourire au spectateur, alors qu'une comédie devrait tout miser sur le rythme et couler toute seule. Et comme la plupart des gags tombent à plat, ces efforts finissent par paraître vains et pathétiques. Surtout, Les Inconnus qui avaient su apporter un vrai sang neuf dans l'humour en France sont ici paralysés à tous les niveaux par les tares de la comédies gauloise des années 2000. Trop de gags au ras des pâquerettes, trop d'humour débile qui ne fera rire que les ados attardés biberonnés à NRJ12, trop de clins d'oeil inutiles, du racolage jeuniste à tous les étages, des clichés mal employés... quand ce ne sont pas des gags franchement gênants, parce que pas drôles (les mimiques des 3 sous l'emprise de la drogue), ou parce que puant du cul (l'arrestation des frères accusés de viol collectif sur leur fille/nièce et Bourdon qui bande chez les flics à l'accent chantant du sud, keskons'marre). Toute la progression du film est vue et archi-vue; toute la fin pleine de bons sentiments et se terminant par un séquence chantée atroce fait pitié.
Sans compter que visuellement, c'est indigent; ça aussi, une tare bien de chez nous, où les réalisateurs de comédie pensent qu'il n'y a pas besoin de se casser le cul à bien réaliser le film, l'important c'est juste de poser sa caméra devant des gens qui font des gags.
Retour perdant, donc, même si on peut voir le film, pendant lequel on ne passe pas un mauvais moment, pour quelques bons gags. Mais de tout façon ils s'en tamponnent, ça va forcément leur rapporter plein de fois 100 patates quand même.
Note = 2/6
Voilà, j'ai fait mon coming out.
J'aurais préféré qu'ils reviennent avec un nouveau spectacle, avec des sketches inédits et des classiques. Ou un nouveau show télé, même si la formule a été galvaudée après eux.
Mais une suite au film Les Trois Frères, je prends aussi. Sans être pour moi aussi énorme que La Cité de la Peur ou Le Père-Noël est une ordure - pour rester dans le registre de la comédie française culte - j'aime bien le film original. Qui, lui aussi, me fait marrer.
Ca sentait évidemment l'opération commerciale à plein nez, vu le carton du film dans les années 90. Carton qu'ils espèrent forcément renouveler même si les temps ont changé; et je m'inquiète pas pour eux, ça ne devrait être qu'un formalité. Souvenons-nous de la jurisprudence Bienvenue chez les Chtis, démonstration ultime que ce qui fait rire des millions de spectateurs dans les salles peut atteindre des profondeurs de nullité navrante. Et regardons la bande-annonce de ce retour, apte à refroidir les fans les plus endurcis.
Qu'importe, j'ai plus confiance a priori en la reformation de la triplette Campan/Bourdon/Legitimus qu'en Dany Boon ou à peu près n'importe quel autre français prétendant essayer de me faire rire en ce moment (à l'exception notable de Chabat, mais c'est là aussi générationnel).
Je suis donc allé voir le film ce soir en avant-première...
... et, comme on pouvait s'y attendre, LE RETOUR DES INCONNUS , ben c'est quand même pas bien ! Je ne suis pas sorti de la salle déçu, parce qu'au fond, je n'en attendais à peu près rien. Et parce que j'ai quand même ri par moments, à quelques gags ou répliques bien vus. Rien que le running gag sur les banques (commençant par la "Société Généreuse" ), ou la séquence dans la caravane de Joséphine Ange Gardien (qui aurait fait hurler de rire Cyrille... j'imagine que ça doit être à peu près le seul truc !), méritent qu'on voit le film. Si on y ajoute deux poignées de trucs tordants et quelques autres qui font un peu sourire, on ne peut pas dire que ce soit totalement raté. Il y a aussi la mécanique comique de la troupe, qui est grippée mais qui continue par intermittence de fonctionner à plein et montre qu'ils n'ont pas perdu la main. Parmi ces bons gags, il y a aussi 2-3 trucs assez méchants et bien réjouissants (le personnage raciste de Daniel Russo à la fin, par exemple, fallait oser dans la France d'aujourd'hui).
Mais la sympathie qu'on peut éprouver pour l'entreprise, et ces rares moments drôles ne peuvent sauver un film qui dans l'ensemble patine sérieusement dans la semoule.
Parce que, globalement, tout semble trop forcé pour être honnête. On sent constamment l'effort et les tentatives d'extorquer un sourire au spectateur, alors qu'une comédie devrait tout miser sur le rythme et couler toute seule. Et comme la plupart des gags tombent à plat, ces efforts finissent par paraître vains et pathétiques. Surtout, Les Inconnus qui avaient su apporter un vrai sang neuf dans l'humour en France sont ici paralysés à tous les niveaux par les tares de la comédies gauloise des années 2000. Trop de gags au ras des pâquerettes, trop d'humour débile qui ne fera rire que les ados attardés biberonnés à NRJ12, trop de clins d'oeil inutiles, du racolage jeuniste à tous les étages, des clichés mal employés... quand ce ne sont pas des gags franchement gênants, parce que pas drôles (les mimiques des 3 sous l'emprise de la drogue), ou parce que puant du cul (l'arrestation des frères accusés de viol collectif sur leur fille/nièce et Bourdon qui bande chez les flics à l'accent chantant du sud, keskons'marre). Toute la progression du film est vue et archi-vue; toute la fin pleine de bons sentiments et se terminant par un séquence chantée atroce fait pitié.
Sans compter que visuellement, c'est indigent; ça aussi, une tare bien de chez nous, où les réalisateurs de comédie pensent qu'il n'y a pas besoin de se casser le cul à bien réaliser le film, l'important c'est juste de poser sa caméra devant des gens qui font des gags.
Retour perdant, donc, même si on peut voir le film, pendant lequel on ne passe pas un mauvais moment, pour quelques bons gags. Mais de tout façon ils s'en tamponnent, ça va forcément leur rapporter plein de fois 100 patates quand même.
Note = 2/6