Commençons par les points négatifs de Phil-le-râleur-pour-rien, histoire d'être débarrassé, et hormis le fait qu'on a eu super chaud (mais pas autant qu'au mythique concert de NIN le 22 juin 2005) parce que c'était pas la faute du groupe.
Concert trop court, donc - 1h45 - mais on s'y attendait de toute façon. Et ça n'a pas besoin d'être long pour être bon.
Surtout, concert limite "trop pro" :
Dead Can Dance déroule la même setlist sur toute la tournée, dans des shows hyper calibrés où rien ne dépasse. Ca permet d'avoir un spectacle rodé et techniquement parfait, mais ça enlève pas mal d'humanité à la chose. Ajouté au fait que
Lisa et
Brendan ont toujours la même voix qu'il y a 30 ans (ce qui est carrément impressionnant en soi !), on a vraiment l'impression d'assister à un concert parfois mécanique et "trop carré".
Après... c'était quand même absolument extraordinaire ! Comme je le disais à Diane : on voit en concert pour la seconde fois (troisième pour M'sieur Lubrick) un groupe qu'on n'aurait jamais pensé voir un quart de fois dans nue émission télé, on va pas se plaindre !
D'autant que l'humanité transparaissait régulièrement, au delà de l'efficacité scénique du groupe. Avec des bombes comme
Cantara,
Dreams made flesh,
Rakim,
Lovegrove,
Black Sun,
Nierika... qui dressaient les poils sur les bras. Avec les chansons du dernier album, surtout
Amnesia et
Opium, qui déchiraient tout. Quant aux grandioses
Sanvean ou
Song to the Siren - deux chansons pas vraiment de DCD, mais "appartenant" respectivement à
Gerrard et
Perry - elles s'écoutaient et se vivaient quasiment les larmes aux yeux. Je parle même pas de
The Host of Seraphim, meilleur moment du concert à des altitudes inateignables normalement pour de simples mortels.
Beau moment aussi,
Ime Prezakias, texte politique grec mis en musique par Brendan Perry et réactualisé sur cette tournée, avec une introduction "politique" appropriée. Brendan se sera d'ailleurs avéré plutôt chaleureux sur ce concert, échangeant pas mal avec le public. Lisa quant à elle sera restée murée dans son attitude de diva en robe et cape (elle devait avoir encore plus chaud que nous); c'est aussi ce qui accentue son aura auprès du public. Il y aura quand même eu ce moment sympa où elle chantera "Happy Birthday dear Brendan" (54 ans hier tout pile) avec tout le public, avant le dernier morceau.
Light show plutôt sobre et superbe. Musiciens excellentissimes secondant idéalement nu Brendan Perry plus virtuose que jamais à la cythare et une Lisa Gerrard à la tête d'une armée de synthés (il fallait bien ça pour retranscrire le plus fidèlement possible la complexité des morceaux sur albums).
Superbe moment, du genre qui rend l'humanité un peu meilleure (soyons lyrique, c'est Dead Can Dance, quoi, merde !).
(Lionel, on attend avec impatience les photos et vidéos
)