Bon ben c'est pas compliqué : MACHETE KILLS est à Machete ce que Expendables 2 était à Expendables. A savoir, exactement la même chose, mais en mieux.
Enfin, en pas beaucoup mieux quand même, et toujours pas exceptionnel. Il manque encore ce qui fait la différence entre le cinéma de Rodriguez et celui de son pote Tarantino - un regard, une intelligence du scénario et de la mise en scène... Rodriguez est toujours rigoureusement incapable de canaliser son côté sale gosse en quelque chose de suffisamment solide pour tenir la route pendant 1h45. Comme, en plus, il continue de cumuler tous les postes ou presque sur son film - tout en jouant à la console de jeux la moitié du temps - il peut pas tout faire bien non plus (n'est pas Kubrick qui veut, loin de là).
Et si le gros délire bourrin, les idées cinglées, les punchlines débiles, l'iconisation à outrance; fonctionnent bien un temps, au bout d'nu moment, ça lasse. Le film se traîne ainsi pas mal, réveillant le spectateur de temps en temps par un truc plus délirant que le reste qui relance un peu la machine.
Par exemple, Danny Trejo est toujours aussi génial dans le rôle principal, mais au bout du quinzième gag "Machete fait pas ci ou ça", on est un peu gavé. Sur ce gag précis, il y a à un moment Michelle Rodriguez qui le reprend en le variant, et d'un seul coup ça rebondit, et c'est plus intéressant.
Après, on ne va pas bouder le plaisir pris ponctuellement à ce cinéma débile et régressif. Les scènes d'action bordéliques fonctionnent souvent bien et son bourrés d'idées qui font mouche (la machete perfectionnée du héros, les super soldats clonés, le pistolet-désintégrateur-de-molécules...). La distribution délirante réserve de grands numéros de cabotinages : Mel Gibson s'éclate, Antonio Banderas et Demian Bichir surjouent à mort, Charlie Sheen est lui-même en président des Etats-Unis... même Lady Gaga est pas mal !
Côté filles, c'est là aussi comme dans le premier (même si on voit pas un pet de sein nu, argh), du fouyayaya à tous les étages.
Dans la pure tradition Grindhouse, le film s'ouvre sur la bande annonce de Machete Kills Again... In Space, où le personnage-titre se retrouve au milieu d'un space opera kitschouille à souhaits. et ce film là se termine par un genre de cliffhanger préparant cette suite dans l'espace. Qu'on attend, du coup, d'un pied pas trop ferme quand même, sachant que Rodriguez nous fera sûrement son Rodriguez là aussi. Et que tous les espoirs placés dans cette bande-annonce à mourir de rire seront en partie déçus...
Mais on ira le voir quand même, pour continuer à se marrer sans se prendre la tête et en matant des meufs - en zappant le fait que ça pourrait être tellement mieux, mais que c'est déjà pas si mal en l'état.
Note = 4/6