Il serait beaucoup plus facile et rapide de lister tout ce qui est bien dans le dernier TERMINATOR GENISYS (qui n'a rien à faire sur ce topic, à part se faire démolir par comparaison) : Emilia Clarke, toujours sympathique, et - par moments très brefs et ponctuels - le plaisir de retrouver Arnold dans son rôle le plus emblématique. Et... ben rien, c'est tout.
Après, comme je suis pas du genre à me laisser impressionner par un film de merde, je vais évidemment préférer balancer sur tout ce qui déconne dans cette daube insultant les deux grands films de Cameron ! Même Terminator 3 et Renaissance valent mieux, c'est dire le niveau...
Dans la grande veine des blockbusters américains de ces derniers temps, et en cette année 2015 de tous les retours (Avengers, les dinos, Star Wars, Mad Max...), Genisys souffre principalement du mal qui gangrène tous les reboots/remakes/fausses-suites, à savoir le fait d'être totalement inutile. Surtout dans sa première heure, qui se contente de recycler des pans entiers des deux premiers Terminator, en ne dépassant jamais le stade du clin d'oeil lourdingue. A chaque séquence, on pourrait croire qu'ils ont fait le tour des motifs, esthétiques et thèmes des deux films, mais non, ils trouvent toujours le moyen d'en rajouter. Au bout de 20 minutes, j'en avais ras le cul de ce digest "Terminator 1 et 2 pour les nuls"; au bout de 50, j'avais des envies de meurtres.
D'autant que c'est pas fin : après trois reprises du thème musical martial dès que Schwarzie prend un flingue, la réutilisation des logiciels de 1991 pour animer le robot en métal liquide à l'identique de Robert Patrick, les séquences de guerre dans le futur copiées/collées, et autres joyeusetés; on se demande bien ce qu'on fout encore là, à mater un film qu'on a déjà vu.
En moins bien. Parce qu'il faut alors parler du travail de sagouin d'Alan Taylor (pilier de Game of Thrones et réalisateur du déjà "magnifique" Thor 2), incapable de réalisé une scène autrement qu'avec ses pieds. En plus d'être con, le film est laid et mal branlé. Evidemment, vu le paquet de brouzoufs que ça a couté, ce jugement lapidaire ne s'applique pas à chaque seconde. Et il y a bien quelques trucs qui fonctionnent de temps en temps. Mais globalement, c'est quand même très mal torché - de la bouillie visuelle, pas réhaussée par un montage à la truelle. Surtout, là où les films de Cameron (en général) et ses deux Terminator (en particulier) sont forts, c'est dans le mélange habille entre le numérique et le mécanique. Un seul exemple qui dessert le film ici : la poursuite en hélicoptères, pathétique, une horreur visuelle incompréhensible et moche. On imagine bien ce que Cameron aurait pu faire de ça, avec notamment de vrais hélicos, de vraies explosions, et son sens de la mise en scène et du montage. Pas besoin d'imaginer, d'ailleurs : dans True Lies, il filmait une poursuite en avion de chasse au dessus de Los Angeles, ça avait 1000 fois plus de gueule que le gloubi boulga de Taylor - et c'était il y a 20 ans, putain !
Et sinon, on parle de la musique sous-zimerienne à chier, des acteurs mauvais comme des cochons, des tentatives d'humour débile, de la direction artistique ?
Non, parlons plutôt de la seconde moitié du film...
Pour être charitable, je pourrais dire que là, au moins, ils font l'effort de s'éloigner de l'existant, et on a moins l'impression de regarder un version light des films précédents. Voilà, le scénario s'aventure sur des pistes nouvelles et assez originales, le nouveau robot ne ressemble pas aux précédents, il y a un vrai travail sur la mythologie des films (Skynet, le voyage dans le temps, l'apocalypse telle qu'on la connaît, etc), tout ça. Le problème, c'est que ça devient à ce moment là complètement con !
Alors allez y, envoyez nous sur une nouvelle ligne temporelle totalement impossible puisque les scénaristes n'ont pas compris que le propre d'un paradoxe temporel était qu'on ne pouvait pas changer le passé (ce qui est quand même la base de la réussite de la saga jusque là - c'est cohérent et temporellement viable). Inventez des Deus ex machina quand ça vous arrange juste parce que vous savez pas comment vous en sortir autrement. Tordez toute logique pour essayer de raccrocher des wagons qui se sont barrés depuis longtemps.
De toute façon, arrivé à ce moment là, on n'en a plus rien à battre. Et comme c'est toujours aussi vilain, mal réalisé, joué n'importe comment (mandieu, JK Simmons...), plombé par un humour crétin, avec une musique qui écorche les oreilles et une image qui pique les yeux, c'est peine perdue.
Trois semaines après Jurassic World, voilà bien encore un pur produit du cinéma de grands studio américains du moment, dans ce qu'il a de plus boursouflé et pathétique. De la soupe pour amnésiques et ados pré-pubères sans culture cinématographique. Un naufrage de la société de consommation, vite bouffé, sans saveur, sans rien qui dépasse.