Bon, on est pas encore tout à fait à la fin de l’année, mais je devrais plus aller au ciné d’ici le 31, les DVD/Divx en attente ne devraient pas changer grand-chose à ce qui suit…
donc, ayé, je peux vous balancer
mon classement ciné de l’année 2014, ô joie et bonheur intense et immense de complétude infinie !
Autre tradition à laquelle je vous ai habitués depuis quelques années : celle des classements un peu bizarres qui ne se contentent pas d’aligner une liste de 10 films dans un ordre aussi subjectif qu’arbitraire. Pas de raison d’y déroger pour cette année qui touche à sa fin, tant la liste des films que j’ai piochés dans mon super tableau de suivi s’y prête encore une fois.
Déjà, si je devais faire un vrai top des meilleurs films que j’ai vus cette année au cinéma, ça donnerait ça (dans cet ordre) :
VIDEODROME de David Cronenberg
PIEGE DE CRISTAL de John Mac Tiernan
PHANTOM OF THE PARADISE de Brian de Palma
LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND de Sergio Leone
4 films exceptionnels (y’en a quand même 2 dans mon top ten général !). 4 reprises qui ont été l’occasion de voir (ou revoir, pour
Die Hard - quel pied, 26 ans après une des séances les plus mémorables de ma vie !) ces merveilles sur grand écran dans des conditions optimales.
Bon, après, évidemment, c’est pas le but du jeu. Donc, le voili le voilou, le top 2014.
Et pour la première place… ben y’a pas vraiment de première place ! Juste 4 films qui se détachent du lot, que je n’arrive pas à départager, dont je ne sais pas lequel je « préfère » aux autres. Chacun étant dans une optique, un style, un genre, totalement différents des autres, ça n’aide pas non plus. Tant pis, le podium de l’année 2014 aura une forme étrange, celle d’un bloc de 4 places à égalité – et par ordre alphabétique, du coup :
INTERSTELLAR de Christopher Nolan
https://thexphil.forumactif.org/t238-interstellar-la-nouvelle-bombe-cosmique-de-christopher-nolanSans surprise, le « space opera métaphysique d’anticipation avec de l’émotion dedans » de Nolan se place dans les tous meilleurs films de l’année. Quand on y repense à tête reposée, on se rend compte qu’il est plein de défauts, et on a parlé ici de son problème de « trop-plein explicatif ». Mais face au film, on s’en fout tellement on s’en prend plein la gueule !
MOMMY de Xavier Dolan
https://thexphil.forumactif.org/t103p75-xavier-dolan-le-chouchou-de-cyrille-et-phil-mais-pas-cedricOn pourra dire qu’on en aura bouffé du Xavier Dolan, alors que ça fait des années qu’on dit tout ça avec Cyrille, et que le film est quand même moins bien que
Laurence Anyways . Mais bon, ça fait aussi tellement plaisir que public, critiques et profession aient enfin vu la lumière… Et bon, hormis son côté un peu plus lisse que les précédents, c’est bien la tornade émotionnelle encensée partout. Et la force de Dolan éclate à chaque seconde d’un film à la maîtrise rare.
UNDER THE SKIN de Jonathan Glazer
https://thexphil.forumactif.org/t197-under-the-skin-de-jonathan-glazerOk, y’a Scarlett à poil… mais pas que ! Le film est surtout l’objet le plus étrange et expérimental qu’on ait vu au cinéma depuis bien longtemps ; tout en n’oubliant pas d’être un fascinant exercice de style sur un sujet rebattu (l’invasion extra-terrestre). Le genre de film qui fait s’interroger sur ce qu’on a vu en se disant qu’on n’a que trop rarement l’occasion d’assister à ça. Et dont les images incroyables et l’atmosphère poisseuse marquent de manière indélébile.
X MEN - DAYS OF FUTURE PAST de Bryan Singer
https://thexphil.forumactif.org/t210-x-men-days-of-the-future-past-apocalypse-de-bryan-singerJe l’ai déjà dit maintes fois : je suis pas objectif quand on parle des X-Men… Mais là, encore moins que d’habitude ! Il faut dire que Singer a vu les choses en grand, et en réussissant haut la main tous ses paris. Dont celui d’adapter un double épisode culte de l’histoire du comics – un des préférés des fans (dont moi). Tout en réussissant à faire rejoindre les intrigues et personnages de ses films avec le
First Class de Matthew Vaughn. Et en balançant un paquet de scènes iconiques qui laissent sur le cul. Le blockbuster mortel qui venge de tous les blockbusters pourris.
Viennent ensuite les autres très bons films de cette année, qui ne méritent pas d’égaler le quatuor de tête mais qui ont tout de même constitué des moments forts de l’année cinématographique. Et là, ça fait un « top 15 » en tout. Qui est à l’image de l’année : hors de ce lot de films et de quelques autres notables mais moins à mon avis (genre le grec
Xenia, Dallas Buyers Club,
The Lunchbox et quelques autres), le reste s’est un peu perdu dans un magma moyen un peu informe. En émergent donc (toujours par ordre alphabétique) :
Edge of Tomorrow de Doug Liman – cette version « SF destroy » de
Un jour sans fin est la grosse surprise de l’année ; un film qu’on n’attendait pas et qui se révèle particulièrement jouissif. Notamment parce qu’il pousse à fond son concept et s’avère alors particulièrement réussi.
Fury de David Ayer – réussir à faire en 2014 un film de guerre qui ne ressemble à aucun des milliards de films de guerre vus avant, c’était déjà un exploit. En faire un film aussi tendu et malaisant, c’est encore mieux.
Gone girl de David Fincher – c’est clairement un peu trop long et “malin”, mais c’est tout aussi clairement virtuose et sans cesse impressionnant. Quand je vois la gueule des « films mineurs » de Fincher, je me dis qu’il a même plus besoin de se fatiguer à en faire des majeurs !
Her de Spike Jonze – pour parler de l’aliénation dans notre société ultra-connectée, de la difficulté de l’amour, de la déshumanisation de l’homme moderne, Jonze donne à un ordinateur la voix de Scarlett Johansson. C’est l’idée de l’année, qui vaut tous les grands discours du monde, et aboutit à un film bouleversant et magnifique.
Maps to the Stars de David Cronenberg – ça faisait bien 15 ans que Cronenberg n’avait pas été autant Cronenberg, dans un film qui est pourtant une pure commande. En scrutant le cruel microcosme hollywoodien de son regard d’entomologiste, le canadien revient à son univers virtuel peuplé de freaks déjantés. Et nous offre une Julianne Moore hallucinante qui se donne comme jamais auparavant.
Night Call de Dan Gilroy – deux films en un : la critique acide des méthodes des chaînes d’actualité en continue et du voyeurisme du spectateur, et le portrait d’un sociopathe inquiétant génialement incarné par Jake Gyllenhaal. Comme les deux films sont très réussis, on en prend plein la gueule !
The Raid 2 de Gareth Evans – comme je l’ai dit à la sortie du film : comment résister à 2h30 d’action bourrine ultraviolente avec des combattants monstrueux qui se défoncent la tronche de toutes les façons possibles ? Cerise sur le gâteau, les bonus du DVD accentuent l’idée que cette fausse suite est bien un des films d’action les plus importants de ces dernières années.
Les Sorcières de Zugarramurdi d’Alex de la Iglesia – comme pour le Fincher, un « film mineur » de la part du plus fou des réalisateurs espagnols. Mais par rapport à ses collègues, un nouveau sommet de gros délire exacerbé et grand-guignolesque, violent et gore, particulièrement fendard.
Tom à la ferme de Xavier Dolan – le moins bon film de son réalisateur. Quand on voit le résultat, c’est dire le niveau des autres ! (voir un peu plus haut, déjà…)
Une nouvelle amie de François Ozon – le précédent film du réalisateur ne m’avait pas emballé… j’ai été plus que ravi de retrouver un Ozon en pleine forme ici. Qui plus est en découvrant un côté référentiel jamais aussi voyant dans son cinéma (à Hitchcock, Almodovar et plein d’autres). Qui plus est, surtout, avec ce formidable bras d’honneur envoyé à tous les réacs de la manif pour tous et leurs sbires infâmes via cette histoire troublante qui brouille les frontières du genre.
Wish I was here de Zach Braff – comme pour
Garden State il y a 10 ans, Braff continue de m’accompagner avec ce film de quadragénaire qui fait mouche et résonne à chaque réplique et à chaque scène. S’il est moins réussi que le précédent, il emporte néanmoins largement l’adhésion grâce à cette proximité, et avec son lot de scènes drôlissimes ou tristissimes !
Enfin, pour une fois, j’ai envie de traiter à part le cinéma d’animation, domaine dans lequel on peut parler de « grande année 2014 », dont se détachent nettement les films suivants - d’autres un cran en dessous venant renforcer les effectifs (
Boxtrolls, Kaguya, La Légende de Manolo).
Astérix et le domaine des dieux d’Alexandre Astier et Louis Clichy – hyper fidélité au matériau de base + esprit
Kaamelott = franche réussite.
Dragons 2 de Dean de Blois – meilleur que le premier (qui était déjà très bon), épique, drôle… et en plus, il y a un personnage qui meurt et ça fait chialer tous les gosses (et leurs parents) !
La grande aventure Lego de Phil Lord et Chris Miller – tout simplement le film d’animation le plus chtarbé du monde, et qui exploite son concept jusque dans ses derniers retranchements et dans une pirouette expérimentale qui laisse sur le cul. Et les chansons (« Tout est super génial », la chanson de Batman…) vrillent le crâne.
L’ile de Giovanni de Mizuho Nishikubo – on a beaucoup comparé ça au
Tombeau des Lucioles et, dans le genre, c’est (presque) aussi bon.
Jack et la mécanique du cœur de Mathias Malzieu – le déploiement du projet de Malzieu sur un nouveau support pourrait lasser et laisser penser à une simple opération commerciale. Mais en fait, quand on voit le film, ça prend tellement aux tripes qu’on ne pense plus à tout ça.
Le vent se lève de Miyazaki – le testament du maître est peut-être son film le moins « accessible »… il n’en est pas moins bouleversant et définitif.
Et évidemment, comme chaque année, c’est tout aussi réjouissant d’établir la liste des meilleurs films… que des pires !
Et dans ce domaine, au moins, on a été gâtés en 2014, même une fois écartés les films « pas bien, mais bon, ça passe ». Un peu comme dans le domaine de l’actualité, de la politique et du monde comme il va mal en général, l’année ciné nous aura proposé son lot de mauvaises nouvelles pathétiques. Faut dire qu’on pouvait faire confiance dans le domaine de la merde à une année ciné proposant un film de Lelouch, un retour de Besson derrière la caméra, un film d’horreur pour ados/délinquants/saccageurs de salle ridicule, un trio de comiques has been pas drôles… Et de la bébête géante, La Bible pour les drogués, du remake et de la suite merdou…
Que du bonheur, dans tout ce malheur !
Flop 12 : 1ers ex aequo :
Salaud on t’aime de Claude Lelouch
Annabelle de John R. Leonetti
Lucy de Luc Besson
4ème
Les trois frères, le retour des Inconnus
5ème
Godzilla de Gareth Edwards
6ème
Zero Theorem de Terry Gilliam
7ème
Transcendance de Wally Pfister
8ème
Robocop de José Padilha
9ème
Dark Touch de Marina de Van
10ème
Sin City, J’ai tué pour elle de Robert Rodriguez et Frank Miller
11ème
Expendables 3 de Patrick Hughes
12ème
Noé de Darren Aronofsky
Et il faudrait aussi que j’ajoute
Detective Dee 2 de Tsui Hark, une catastrophe absolue à tous les niveaux… sauf que j’ai pas tenu plus de 40 minutes (j’ai décroché quand ça se transforme en Biouman) !