Pour être sûr de bien commencer l’année (au moins en matière littéraire), je l’ai entamée par la relecture de DREAMCATCHER de Stephen King. Livre dont je me souviens parfaitement des circonstances dans lesquelles je l’ai lu la première fois (notamment le fait que je l’ai terminé la veille de rencontrer ma chère et tendre ). Et dont j’ai un excellent souvenir… en terme de qualité, parce que je me suis rendu compte à la relecture que j’avais zappé au moins un truc super important ; que j’hallucine encore d’avoir oublié !
Après mon histoire personnelle, un peu d’histoire Kingienne…
Dreamcatcher est le premier livre complètement écrit par King après l’accident qui a failli lui couter la vie en juin 1999. Après la fin de son essai Ecriture (voir ici : https://thexphil.forumactif.org/t294-ecriture-de-stephen-king) et en même temps que le retour au format de la nouvelle, la rédaction de ce premier roman complet a donc été fondamentale dans le processus de reconstruction de l’auteur. Ce qui se sent à la lecture - de manière évidente dans le fait qu’un des personnages est victime d’un accident similaire ; dans le ton très sombre, aussi (même si c’est très loin d’être exceptionnel chez l’auteur). Et plus profondément dans la façon de revisiter son style, ses tics, ses thèmes et ses romans passés dans une sorte de nouveau départ.
Surtout, 15 ans après l’accident, on peut maintenant regarder cet événement de manière rétrospective et voir précisément comment il a influencé l’œuvre de l’auteur. Et les bouleversements ont été – évidemment ! – d’une importance phénoménale. Du point de vue du lecteur fan de son œuvre, loin des souffrances endurées et de la peur ressentie, on pourrait même dire que l’accident a « libéré » le King et a abouti à la période la plus passionnante de sa carrière depuis ses débuts (qui se poursuit encore aujourd’hui).
Depuis le début des années 90 et la destruction de Castle Rock dans Bazaar, l’auteur se cherchait en effet un peu ; et même s’il nous avait livré quelques bonnes choses (Insomnie, La Ligne Verte…), c’était globalement pas top – voire merdou comme Désolation ou les derniers parus alors, Sac d’Os et La petite fille qui aimait Tom Gordon.
La conséquence principale du fait d’avoir regardé la mort dans les yeux sera évidemment sa décision de terminer enfin le cycle de La Tour Sombre. Mais les années qui suivent directement l’accident sont aussi celles où il publie une poignée de romans rarement vraiment réussis (Diane pense même que Cellulaire est une grosse merde ), mais toujours intéressants en ce sens où il cherche à se réinventer en introduisant de nouveaux éléments dans ses schémas classiques. Roadmaster, Cellulaire donc, Histoire de Lisey ou Duma Key ressemblent alors à du King qui se serait amusé à tout déconstruire, à casser ses jouets pour les remonter dans un sens différent, bancals mais fascinants.
Cette période de recherches aboutit aux grands livres de ces dernières années, où l’auteur enchaîne sans pitié les merveilles comme Dôme, Nuits Noires Etoiles Mortes, 22/11/63, Docteur Sleep, Revival…
Par rapport à tout ça, Dreamcatcher est encore à part, puisqu’il s’agit d’un excellent bouquin écrit au milieu de livres pas terribles, et d’un King des plus classiques dans une période expérimentale !
que j'ai pas encore fini de relire... donc j'y reviendrai en début de semaine prochaine pour la partie critique (waow, ce sens du cliffhanger !)
Après mon histoire personnelle, un peu d’histoire Kingienne…
Dreamcatcher est le premier livre complètement écrit par King après l’accident qui a failli lui couter la vie en juin 1999. Après la fin de son essai Ecriture (voir ici : https://thexphil.forumactif.org/t294-ecriture-de-stephen-king) et en même temps que le retour au format de la nouvelle, la rédaction de ce premier roman complet a donc été fondamentale dans le processus de reconstruction de l’auteur. Ce qui se sent à la lecture - de manière évidente dans le fait qu’un des personnages est victime d’un accident similaire ; dans le ton très sombre, aussi (même si c’est très loin d’être exceptionnel chez l’auteur). Et plus profondément dans la façon de revisiter son style, ses tics, ses thèmes et ses romans passés dans une sorte de nouveau départ.
Surtout, 15 ans après l’accident, on peut maintenant regarder cet événement de manière rétrospective et voir précisément comment il a influencé l’œuvre de l’auteur. Et les bouleversements ont été – évidemment ! – d’une importance phénoménale. Du point de vue du lecteur fan de son œuvre, loin des souffrances endurées et de la peur ressentie, on pourrait même dire que l’accident a « libéré » le King et a abouti à la période la plus passionnante de sa carrière depuis ses débuts (qui se poursuit encore aujourd’hui).
Depuis le début des années 90 et la destruction de Castle Rock dans Bazaar, l’auteur se cherchait en effet un peu ; et même s’il nous avait livré quelques bonnes choses (Insomnie, La Ligne Verte…), c’était globalement pas top – voire merdou comme Désolation ou les derniers parus alors, Sac d’Os et La petite fille qui aimait Tom Gordon.
La conséquence principale du fait d’avoir regardé la mort dans les yeux sera évidemment sa décision de terminer enfin le cycle de La Tour Sombre. Mais les années qui suivent directement l’accident sont aussi celles où il publie une poignée de romans rarement vraiment réussis (Diane pense même que Cellulaire est une grosse merde ), mais toujours intéressants en ce sens où il cherche à se réinventer en introduisant de nouveaux éléments dans ses schémas classiques. Roadmaster, Cellulaire donc, Histoire de Lisey ou Duma Key ressemblent alors à du King qui se serait amusé à tout déconstruire, à casser ses jouets pour les remonter dans un sens différent, bancals mais fascinants.
Cette période de recherches aboutit aux grands livres de ces dernières années, où l’auteur enchaîne sans pitié les merveilles comme Dôme, Nuits Noires Etoiles Mortes, 22/11/63, Docteur Sleep, Revival…
Par rapport à tout ça, Dreamcatcher est encore à part, puisqu’il s’agit d’un excellent bouquin écrit au milieu de livres pas terribles, et d’un King des plus classiques dans une période expérimentale !
que j'ai pas encore fini de relire... donc j'y reviendrai en début de semaine prochaine pour la partie critique (waow, ce sens du cliffhanger !)