Voilà, c'est (à nouveau) fini...
C'était assez étrange de relire ce dernier volume; le plus gros de tous. J'avais finalement assez peu de souvenirs de ce qu'il s'y passait, sauf tout ce qui concerne les éléments importants de la résolution de l'histoire. Et, comme pas mal de trucs précédents, me fixait plutôt sur mon ressenti quant à la fin de la saga; et tous les commentaires qui ont pu être faits à droite ou à gauche.
à la relecture, il apparaît que le début du livre, précipité et chaotique, est loin d'être satisfaisant. Pendant 200 pages, en gros, on a l'impression que King ne sait pas quoi faire de son récit - voire par exemple la précipitation avec laquelle il expédie
Callahan, ou encore les multiples répétitions inutiles.
Par contre, dès qu'il trouve son rythme de croisière, ça déchire. Il se lâche alors complètement, à la fois dans le côté fantasy/aventures de l'histoire, et dans ses aspects les plus méta (encore une fois, le passage où les personnages viennent sauver la vie de leur créateur pour qu'il écrive la fin de l'histoire, c'est vertigineux !).
Et tout ce qui était apparu comme problématique ou inabouti avec les années prend en fait tout son sens.
L'intervention de plusieurs "Deux ex machina" à la fin ? Brillant; notamment parce que King s'est mis en scène dans sa propre création et justifie totalement le procédé.
La mort du
Roi Pourpre "effacé" par
Patrick Danville ? Idée de génie, qui achève de lier tout l'univers de King à celui de Roland. Et arrive très logiquement, alors que dans mon souvenir ça tombait comme un cheveu dans la soupe.
La double fin dont King lui-même dit dans la dernière partie du livre et la postface qu'elle n'est là que pour contenter une certaine frange des lecteurs qui ne seraient pas contents sans ça ? La preuve que l'auteur n'est pas toujours le mieux placé pour comprendre sa propre œuvre - tant les dernières pages sont cohérentes avec l'ensemble et s'avèrent bien plus satisfaisantes que si ça s'était terminé par le chapitre "Susannah à New York".
Au delà du bonheur de lecture immense et des émotions qui ont accompagné cette relecture-intégrale-dans-la-continuité, l'impression de redécouvrir cette incroyable saga de
LA TOUR SOMBRE fait tout le prix de l'expérience.
(d'autant que je me disais que je relirai probablement ça (non, pas
It - que je relirai certainement encore aussi !
) une fois, peut-être, à la retraite ou sur mon lit de mort, uniquement...)