Cinéma post-apocalyptique, suite, avec deux séances du week end.
Avec tout d'abord un film qu'il ne viendrait jamais à l'idée de quiconque normalement constitué de voir une fois dans les années 80; alors pour ce qu'il en est de le revoir en 2015, je vous laisse imaginer !
Il s'agit de 2019, APRES LA CHUTE DE NEW YORK de Sergio Martino. Dans les années 80, le cinéma bis/z/d'exploitation italien vit ses derniers feux en pompant allègrement tout ce qui a du succès sur le continent américain. Et plus particulièrement la sainte trinité Mad Max 2 / New York 1997 / Terminator. On verra ainsi quantité de bandes complètement barrées, tournées avec trois lires et demi dans des terrains vagues de la banlieue de Naples, suçant honteusement les idées de Miller, Cameron et Carpenter, sans jamais en avoir ne serait-ce qu'un millième de l'inspiration.
Parmi ces trucs pitoyables, déjà à l'époque, ce 2019... se taille une jolie réputation de "film réussi". Ce qui, à l'époque, signifiait qu'il était seulement un peu moins mauvais que les autres. J'en avais le souvenir de quelque-chose de pas mal dans son genre, en effet. Et il y a toujours un certain plaisir coupable à revoir ces films matés sur des VHS pourries ou lors de soirées sur M6 ou La Cinq.
Mais bon... là, c'est quand même bien pourri ! Très drôle au quinzième degré, mais dans ce cas précis, ça ne compense pas la réalisation inexistante, les acteurs et actrices ridicules, les effets spéciaux amateur, les idées débiles, la musique atroce, la laideur de l'ensemble. J'avais envie de m'en refaire un ou deux autres (genre Atlantis Interceptors de D'amato, et/ou Les Nouveaux Barbares d'Enzo Castellari), mais je sens que ça va pas être possible (comme chante Zebda) !
Beaucoup mieux, même si c'est pas super, LE MONDE, LA CHAIR ET LE DIABLE est un des premiers films post-apo réalisé aux Etats-Unis, en 1959, en pleine guerre froide et avec le traumatisme d'Hiroshima encore bien ancré dans les esprits. Le film commence sur le schéma qui deviendra classique dans le genre du "dernier survivant" - ayant survécu à l'apocalypse nucléaire en étant enfermé dans une mine en profondeur. Et la première partie du film, où le personnage erre dans une ville déserte dévastée, est superbe. ça se gâte un peu lorsqu'il tombe sur une autre survivante, dont il va évidemment tomber amoureux. Et ça se transforme en trio lors de l'arrivée d'un troisième homme.
Le problème du film, est qu'une fois passé l'argument SF qui tient une demi-heure, il s'oriente ensuite vers un film à thèse(s) très démonstratif. Il faut dire que le personnage principal est incarné par Harry Bellafonte, célèbre acteur et crooner noir de l'époque. Producteur du film, il y voit surtout un véhicule pour exposer des idées progressistes sur l''émancipation des noirs, le racisme, l'amour interracial... Tant de sujets qui prennent le pas sur l'intrigue, illustrés par des dialogues parfois lourdingues et des situations appuyées. L'apocalypse ne servant alors que de prétexte à un film qui aurait très bien pu se dérouler pareil dans un environnement réaliste.
La conclusion du film parvient néanmoins à relier son côté SF et ses thématiques - et dans l'ensemble ça se regarde bien. D'autant plus que l'image en scope noir et blanc est superbe, et les trois acteurs très bien.