Vu hier l'adaptation pour Netflix de
GERALD'S GAME (
Jessie, en français) par Mike Flanagan (
Ouija,
Before I wake up et autres merdasses d'horreur dans le même genre).
Le bouquin est loin d'être un grand King à mon avis, tout juste bon. Handicapé par des problèmes de structure : 100 premières pages chiantes, 200 pages très bien, 100 dernières pages nazes. Et un gros défaut qu'on retrouve parfois chez lui : dans ces 100 dernières pages nazes, une surcharge d'explications inutiles et de digressions qui parviennent à tuer le concept du livre, pourtant très fort. Ce concept, c'est un huis-clos dans la tête d'un seul personnage, la Jessie du titre, attachée aux barreaux du lit suite à un jeu sexuel avec son maris, qui a mal tourné.
Double gageure pour le film, donc : réussir à retranscrire à l'écran une matière totalement non cinématographique, et parvenir à gommer les défauts du livre.
Sur le premier point, il s'en sort très bien. Le film trouve un moyen ingénieux d'incarner les monologues du personnage et s'avère tout le temps inventif dans sa mise en scène, tout le temps prenant. Il n'hésite jamais à rentrer dans le lard, et ne zappe pas le malaise des souvenirs de Jessie liés à son père et à l'éclipse, ni, surtout, la scène de libération, aussi crade que dans le livre. Et réserve quelques bonnes scènes d'angoisse et des visions d'horreur saisissantes.
De l'autre côté, s'il parvient à entrer directement dans le vif du sujet, on ne passe pas à côté de l'épilogue lourdement explicatif, complètement foiré (à l'image du livre, donc).
Dommage, car on passe à côté d'une superbe réussite; mais en l'état, le fil est parfaitement convenable. Mon conseil : arrêtez après l'accident de voiture, et ça sera très bien
.
Et le duo
Carla Gugino /
Bruce Greenwood est impeccable.
(reste à venir dans quelques semaines, toujours sur Netflix, l'adaptation de
1922, nouvelle bien dark tirée de
Nuit Noire, Etoiles Mortes, qui promet beaucoup)