Je n'ai pas encore fini ce gros pavé de SF de 730 pages - mais si les 250 qui restent sont à la hauteur de ce que j'ai lu jusque là, c'est de la bombe nucléaire !
(même si ce n'est pas le cas, d'ailleurs, ça vaudra le coup quand même).
Le livre se situe 300 ans dans le futur, dans une pure dystopie comme on les aimes; c'est à dire que ça part d'une bonne idée au départ, sauf que tout s'est barré en couilles par excès de contrôle. En l'occurrence, l'humanité a trouvé un remède au vieillissement, et tout le monde est devenu immortel, sauf accident. Ce qui, évidemment, pose des problèmes d'accroissement de la population, que chaque continent a résolu différemment. En Europe, où les gens vivent dans des tours titanesques de plusieurs kilomètres de hauteur, il est devenu interdit de procréer. Les femmes enceintes doivent se faire avorter, et les couples contrevenants à la loi se trouvent face à un choix : un des deux parents se voit injecter un médicament qui relance le vieillissement et le fait mourir au bout de 10 ans. Quant aux enfants nés et non enregistrés, ils partent dans un internat où on les forme "à la dure" pour intégrer les phalanges qui feront plus tard appliquer la loi.
Le "héros" du livre (raconté de son point de vue, à la première personne) est un de ces phalangistes, qui va tomber amoureux de la compagne d'un rebelle du "Parti de la vie" opposé au gouvernement des immortels.
On s'imagine bien à la lecture de ce résumé que le livre suit des sentiers assez balisés dans le genre. C'est vrai, mais ce manque d'originalité (qui tient apparemment jusqu'à une fin négative, d'après des critiques que j'ai pu lire) n'est jamais gênant, tant le boulot est fait avec une efficacité exemplaire. C'est super noir, violent, oppressant. Sans pour autant avoir recours à l'action à tout prix, l'auteur maintient une tension et un suspense constants, et je reste scotché en ayant du mal à m'en décrocher lorsque c'est nécessaire.
Ajoutons à ça un personnage principal bien gratiné (robot appliquant les ordres - presque - sans rechigner, raciste, misogyne, facho, tout ce qu'il faut) et des flashbacks réguliers sur sa période de formation qui font froid dans le dos...
Décidément, après la SF allemande d'Eschbach, la collection La Dentelle du Cygne de L'Atalante nous offre encore une belle découverte "exotique" avec la SF russe de Glukhovsky.
Dernière édition par Phil le Ven 3 Mar - 10:24, édité 1 fois