Top Films 2022

Incessament sous peu, en cours d'écriture tout ça....
J'ai la liste - le premier va vous surprendre (c'est faux) !

Retour à une année de cinéma « normale », après 2 années covidesques compliquées !
Enfin, il y a fort à parier que plus rien ne sera normal dorénavant, entre les changements d’habitude liées aux confinements, la difficile reprise, les chaînes de streaming qui en ont profité pour s’imposer…
Personnellement, même, sans bouleversement fondamental, j’ai quand même un peu modifié mes habitudes. Avec notamment une frénésie de cinéma, qui ramène cette année « de reprise » à un nombre de films vus en salle au niveau des meilleures années auparavant (parfois même avant la naissance des nains). Tout en ajoutant les nouveautés en streaming et directement sorties en vidéo, toujours plus nombreuses (cf l’intro).

Du coup, un bon paquet de films à étudier lors de l’établissement du traditionnel classement.
Un casse-tête ? Eh ben, pas trop, en fait ! Le top 10 s’est assez facilement dégagé, les films supplémentaires aussi ; et même les flops. Parce que, globalement, plein de films vus, mais plein de films qui ne resteront pas dans les annales – ni bons, ni mauvais, juste oubliables.
Un top facile à établir, donc – sauf que je suis « embêté » pour la première place. Qui revient de manière évidente (pour moi) au film le plus attendu de l’année, et même depuis longtemps (je vais pas encore reparler de Fury Road et Pacific Rim )… Sorti en décembre et qui dégage du coup celui qui s’était imposé jusque-là. Or, le film indien de Rajamouli (qui se retrouve donc à la deuxième place) ne démérite pas en soi – mais surtout a été un déclencheur fondamental dans ma vie de cinéphile ; qui peut donc encore évoluer à mon âge avancé. Connaissant vaguement le cinéma indien de loin, j’ai plongé dedans en 2022, notamment grâce à ce film, qui m’aura alors fait découvrir des plaisirs insoupçonnés.
On parlera donc de 2 premiers ex-aequo sur le podium – le film qui s’impose, et la palme du cœur.
(d’ailleurs, je me dis en écrivant que mes trois premiers présentent un panorama intéressant du cinéma de divertissement en 2022 – en faisant désespérer aussi que ce type de réussite ne soit que l’exception, finalement).


AVATAR – LA VOIE DE L’EAU – James Cameron (USA)



Je parlais d’évidence, oui : parce que Cameron revient 13 ans après le premier film avec un film-monstre qui redéfinit la notion de blockbuster, et plus généralement de Cinéma, avec un grand « C ». Techniquement, bien sûr. Mais aussi dans la manière de lier la façon de raconter les histoires à la technologie. Dans son idée de ce que peut être une suite et un pan central d’une franchise, au milieu d’un cinéma sclérosé par le système Disney. En 2022, Cameron redevient le roi du monde, et ça redonne (un peu) confiance en l’avenir du cinéma.


RRR – S.S. Ramajouli (Inde)



Quelques mois avant Cameron, un réalisateur indien s’imposait comme une nouvelle figure centrale du blockbuster, mettant à l’amende n’importe quel américain – non seulement sur son propre terrain du gros films spectaculaires et bourrins, mais aussi avec une folie et une démesure inédites dans le cinéma occidental. Totalement barré, blindé de visions démentes, de scènes qui font bondir le spectateur sur son fauteuil, d’émotion, d’humour, de personnages attachants… Là aussi, après avoir vu RRR, plus rien ne peut être comme avant.


EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE – The Daniels (USA)



Dernier représentant du trio de blockbusters de tête en 2022, côté « méta », cette fois. Une tendance souvent énervante, propice aux petits malins qui se la pètent mais n’apportent rien au spectateur… Tout le contraire des Daniels, qui, certes, proposent un film très référentiel, aux multiples niveaux, clins-d’oeil etc… Mais, surtout, n’oublient pas d’en faire un spectacle enthousiasmant, drôle, épique, bourré d’idées géniales, et même émouvant sur la fin ! On y gagne sur tous les tableaux.


FREAKS OUT – Gabriele Mainetti (Italie)



Un petit détour par l’Europe, avec le second film du réalisateur du déjà super On l’appelle Jeeg Robot. Comme dans son premier opus, Mainetti réinterprète le cinéma de superhéros, ici plus tendance X-Men. En y apportant un supplément d’âme qui manque trop souvent au genre. Et un grain de folie –un côté très Del Toro, foisonnant. Comme son compère mexicain, il mêle son histoire fantastique à l’horreur de la guerre et à la grande histoire, pour aboutir à un film hybride qui part dans tous les sens, et touche directement au cœur.


THE INNOCENTS – Eskil Vogt (Norvège)



On reste en Europe, et du côté du film de superhéros traité par le biais. Plus question de rigoler ici, plus de fantaisie, mais une histoire bien glauque et plombante. Qui part des clichés des histoires d’initiation héroïque pour les détourner en les mêlant à un côté très réaliste et terre-à-terre. La vision de l’enfance, ni idéalisée, ni martyrisée, apporte son sel à une expérience éprouvante mais indéniablement fascinante.


PINOCCHIO – Guillermo del Toro (USA)



Alors que son film de début d’année au cinéma m’a déçu (voir plus bas), son film de fin d’année sur Netflix m’a complètement saisi. Del toro sort d’une période un peu compliquée à mes yeux avec brio, en se réinventant tout capitalisant sur ce que j’aime chez lui. Il réinvente le conte de Collodi en en faisant un film dans la lignée du Labyrinthe de Pan ou L’Echine du Diable. Et on n’a jamais vu cette histoire que l’on connaît bien, traitée de cette façon là (noire, triste, hantée…)


AS BESTAS - Rodrigo Sogoroyen (Espagne)



Un peu en dessous de mes attentes; un ventre mou aux deux tiers (après un certain événement que je vais pas spoiler) avant que ça reprenne après une séquence ahurissante... Mais surtout des scènes de tension d'autant plus incroyables qu'elles reposent sur des petits riens, magnifiés par la mise en scène de Sogoroyen (décidément un très grand de notre époque). Et une atmosphère étouffante qui laisse sur le cul. Et des acteurs grandioses.


THE NORTHMAN – Robert Eggers (USA)



Le film a pas mal partagé à sa sortie – par la façon dont le réalisateur traite du cinéma d’aventures épique. Evidemment, le gars qui a fait The Witch et The Lighthouse, n’allait pas nous balancer un truc bourrin-con à la Michael Bay. C’est donc très cérébral, assez poseur, grandiloquent, lent… mais en ce qui me concerne, ça fonctionne parfaitement ! Parce que c’est tout autant barbare et viscéral ; lorsque ça se lâche, on en prend vraiment plein la gueule. Et le casting bute.


LA NUIT DU 12 – Dominik Moll (France)



Ce sera mon seul représentant français dans le top 10 en 2022 – petite année pour notre cinéma national, mais qui nous aura au moins offert cette perle noire. Dans un registre très réaliste et proche des polars qui fleurissent couramment chez nous (comprenez qu’on est clairement pas ici pour rigoler), Dominik Moll (pour son meilleur film depuis Harry…) colle aux basques de ses flics désabusés et de son fait divers sordide, nous attrape par le col, et ne nous laisse pas respirer pendant presque 2 heures. C’est dur, on n’a pas forcément envie de voir ça, mais c’est du pur cinéma.


DON’T WORRY DARLING – Olivia Wilde (USA)



Encore du wokisme, encore du féminisme, encore du bobo-gauchiasse :lol : ! Oui, bien sûr, mais surtout de la bonne vieille SF d’ambiance, à l’atmosphère détonante, portée par des actrices et acteurs incroyables (le phénomène Florence Pugh à son apogée). Le twist rappelle le courant de SF « fin de siècle » de Truman Show à Matrix – en le ramenant à des considérations très actuelles. Là encore, on pourra débattre sur le fond et la manière de l’asséner à la truelle ; reste que la forme est flamboyante.



+ Mention spéciale "il était dans le top ten mais il en est sorti" :

MEN – Alex Garland (Royaume Uni)



Autre film “problématique” à l’accueil divers… certains ayant même commencé à la citer comme une des grosses bouses de l’année. Oui, Garland n’est pas fin, et son woko-féminisme est asséné avec la délicatesse d’un pachyderme dans un film indien. Moi, ça ne m’a pas gêné. De toute façon, au-delà du fond, son film est un objet de cinéma incroyable, un méta-film-d’horreur qui emprunte successivement à tous les courants du genre, et parvient à générer une angoisse et une gêne rares au cinéma.



Comme chaque année, un petit topo rapide sur les autres films qui valaient le coup en 2022 – parce qu’il fallait bien faire un choix et que je ne peux pas mettre 30 films dans les 10 films (comme je disais quand j’étais jeune et vaillant).


ALERTE ROUGE– Domee Shi (USA)
Pixar de retour au niveau d’excellence qui est le sien, pour un film sacrifié sur Disney+.

LES BAD GUYS – Pierre Perifel (USA/France)
Dreamworks qui tutoie Pixar, techniquement et au niveau de l’histoire et des personnages.

THE BATMAN – Matt Reeves (USA)
Pas aussi monumental qu’on a voulu le dire, trop long et lent – mais le projet de cinéma derrière est fascinant.

BROS – Nicholas Stoller (USA)
J’aime pas les comédies romantiques, je suis pas gay – et cette comédie romantique gay m’a emballé. C’est que ça doit être vraiment réussi.

LA CONSPIRATION DU CAIRE – Tarik Saleh (Egypte)
Du polar solide, plongé au cœur d’une intrigue complexe dans une institution religieuse. Tendu et étouffant.

COUPEZ – Michel Hazanavicius (France)
En ajoutant son humour « Canal grande époque » au film original, le français fait encore mieux que les japonais, et offre un des films les plus drôles de l’année.

LES CRIMES DU FUTUR – David Cronenberg (Canada)
Le grand retour de Cronenberg, en forme de best-of ; y compris dans ses côtés les plus lourdingues.

DECISION TO LEAVE – Park Chanwook (Corée du Sud)
Park abandonne la violence et les provocations, déchaîne sa mise en scène, et se fait plus hitchcockien que jamais.

EGÖ – Hanna Berholm (Finlande)
Comme dans The Innocents (en moins bien), des figures classiques du cinéma d’horreur revues sous le prisme de l’Europe du nord.

EN CORPS – Cédric Klapisch (France)
On sait qu’on tient un bon Klapisch quand il arrive à nous choper comme à son habitude alors qu’on en a rien à foutre du sujet du film (ici, la danse).

INU-OH – Massaki Yuasa (Japon)
Un anime très expérimental, dont la partie centrale en forme de long concert de rock est un morceau de bravoure assez incroyable.

LE MENU – Mark Mylod (USA)
Encore un film qui a divisé ; personnellement, sa bizarrerie et son côté bordélique (ainsi que ses acteurs/trices) m’ont bien embarqué.

NOPE – Jordan Peele (USA)
Certainement le Peele le plus ambitieux et abouti à ce jour… et en même temps, il lui manque un petit quelque-chose qui le rendrait totalement génial.

PREY – Dan Trachtenberg (USA)
Un spin-of de Predator qui a l’intelligence de proposer autre-chose tout en restant dans la continuité de l’œuvre originale.

L’OMBRE D’UN MENSONGE – Bouli Lanners (Belgique)
Le film le plus bouleversant de l’année, avec des interprètes au top ; mais un peu trop aride pour emporter complètement l’adhésion.

TOP GUN MAVERICK – Joseph Kosinski (USA)
J’y allais en me marrant d’avance, vu que je déteste l’original… et ai été cueilli par un blockbuster moderne et efficace, rare dans le paysage du divertissement actuel.

VAILLANTE - Laurent Zeitoun, Theodore Ty (France)
De l’animation française de qualité, qui sait lorgner du côté de l’efficacité Disneyo-dreamworksienne sans pour autant perdre son âme.

LES VEDETTES – Jonathan Barré (France)
J’aime bien les gars du Palmashow, en ayant conscience de leurs limites… qu’ils explosent ici en livrant enfin un film qui se tient. Et qui est très drôle.

VESPER CHRONICLES - Bruno Samper, Kristina Buozyte (France)
Le genre de petit projet de SF original et périlleux au sein du cinéma européen, qu’on a envie de défendre. Et pour une fois, ce n’est pas une sinécure !

X – Ti West (USA)
De l’horreur old school crade et tordue; et un film particulièrement osé dans le paysage actuel, entre provocations et cul.


Avant d’aborder les flops, petit détour par les déceptions de l’année : pas des mauvais films, donc, mais des films que j’attendais, qui ne m’ont pas spécialement emballé :

NIGHTMARE ALLEY – Guillermo del Toro (USA)
THE TRAGEDY OF MACBETH – Joen Coen (USA)
TROIS MILLE ANS A T’ATTENDRE – George Miller (Australie)

3 grands réalisateurs, 3 projets attirants sur le papier, 3 propositions de cinéma alléchantes… et un film beau mais trop éparpillé, un film beau mais chiantissime, un film beau mais qui peine à raconter quoi que ce soit.
Un des réalisateurs s’est tout de suite relevé à mes yeux de ce semi-échec, j’ai toujours confiance dans les 2 autres.



Et bien sûr, parce qu’on ne peut pas toujours voir de bonnes choses, et qu’il faut se taper des daubes pour apprécier les bons films, on termine par les bouses de 2022.
Sans classement spécifique, juste par ordre alphabétique… Mais même comme ça, Lelouch finit à la première position ; je dis ça, je dis rien ! (Il est fort, ce Claude – vivement la suite de sa trilogie entamée de si belle manière )


L’AMOUR C’EST MIEUX QUE LA VIE – Claude Lelouch (France)
Du Lelouch porn pour les fans hardcore ; Claude sait toujours nous offrir ce qu’on attend de mieux dans le nanar ultime, merci !

BLACK ADAM – Jaume Collet-Serra (USA)
Le plus drôle, dans ce film poussif et lourdaud, n’est-il pas finalement qu’il serve de bande-annoce géante à un film qui ne se fera probablement jamais ?

BLACK PANTHER – WAKANDA FOREVER – Ryan Coogler (USA)
Le premier était un des rares films à sauver presque intégralement du MCU. Logiquement, Kevin Feige ne pouvait pas laisser cette anomalie impunie : le second est donc une des plus grosses daubes du studio.

CHŒUR DE ROCKERS – (France)
Je serais jamais allé voir un film avec Mathilde Seigner qui motive une chorale de vieux, tellement prévisible que tu peux dormir pendant 2 heures en sachant quand même tout ce qui va se passer. Merci au Label UGC, donc.

FIRESTARTER – Keith Thomas (USA)
La première adaptation de King dans les années 80 n’était pas terrible… Le remake moderne arrive à faire encore pire. Et à trahir une nouvelle fois Stephen dans un film-contresens. Bravo.

JURASSIC WORLD – LE MONDE D’APRES – Colin Trevorrow (USA)
Qui aurait pensé que Trevorrow pouvait faire encore plus con, mal branlé, moche, débile et nul que le premier ? J’avais un petit doute, que le film a bien réussi à effacer.

MORBIUS – Daniel Espinosa (USA)
Ah, mince : con, mal branle, débile et nul, ça colle parfaitement ici aussi ! Bon, alors, on ajoutera la performance hallucinante de Jared, pour distinguer cette daubasse de la précédente.

MORT SUR LE NIL – Kenneth Branagh (Royaume Uni)
Pffff, j’ai rien à dire sur ce truc ; c’est juste à chier.

PETER VON KANT – François Ozon (France)
François, je t’aime bien ; je serai toujours le dernier à te défendre dans beaucoup de cas… Mais là, non, c’est pas possible.

SCREAM V - Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett (USA)
C’est pas bien, mais pas si nul que ça (2/3 trucs à sauver)… il me fallait un dixième, ça tombe sur lui, tant pis. Ça les punira d’avoir fait un film pour de très mauvaises raisons.

Vus depuis, dans le début de mon rattrapage des films loupés en fin d'année :

Glass Onion de Rian Johnson (Netflix) - assez différent du premier film, mais tout aussi réjouissant et partant dans tous les sens

Les Banshees d'Inisherin de Martin McDonagh (ciné) - Super, avec un Colin Farrell au top


+ Violent Night (divx) - pas mal, marrant et trash; on passe un bon moment, mais l'ensemble paraît tout le temps forcé à force de clins d'oeil (à Die Hard et Maman j'ai raté l'avion surtout) et de coups de coude.

Bon, je remplace Men dans le top ten (j'avais hésité à le mettre - plein de qualités et l'envie de le défendre face à certaines attaques, mais voilà) par un film enfin rattrapé hier