Bulle Caisson, mon réalisateur préféré

Ça commence à vraiment sentir le sapin et si on met de côté l'aspect artistique, je pense également qu'on est pas prêt de revoir un "gros" studio de cinéma à la française.

Phil a écrit:Mandieu, on a commis l'irréparable (avec Cyrille)...
On a vu Taxi 5...
Ma vie ne sera plus jamais la même...

En attendant un avis circonstancié (ou pas !), mes tweets sortie-de-salle :

Vous imaginez un monde où un abruti congénital parviendrait à l'exploit inimaginable de faire passer les 4 premiers Taxi pour des bons films ???
Ça existe, c'est une séance de ciné devant #Taxi5 !
(ou alors, je suis vraiment trop vieux pour ces conneries)

Nan, mais les Taxis, c'était des moments tellement hallucinants de connerie qu'on arrivait toujours à en rigoler au cinquantième degré.
Et ça me fait mal au cul, mais ça arrivait à être mieux construit que ce truc - notamment au niveau des persos (pourris mais cohérents)

Là, #Taxi5 c'est la franchise rebootée dans la France de 2018 : des personnages ultra cons; des gags racistes, sexistes, fachos, grossophobes, anti-nains; des clichés jeunistes et racoleurs. Ne manquait que l'homophobie, ouf, on nous en chie à la fin !
J'ai eu peur...

Comme les autres, vous me direz ? Non, pire !
Parce que tout est appuyé et tombe à plat dans une construction merdique et jamais tenue.
Bouse ultime.

Même Monsieur Poulpe (que j'adore) et Ramzy (que j'aime bien) n'arrivent pas à sauver l'ensemble du naufrage.

+ en réponse à Cyrille :
Et après on va encore nous traiter de snobs et méprisants. "Ouais, mais c'est de la comédie, c'est pour rire". Ça t'autotise pas à torcher ton scénario, à pas réaliser ton film et à avoir des acteurs à chier, connard ! Et surtout à faire sponsoriser ton film par Gérard Collomb...

Cyrille a écrit:Les Taxi 1 à 4 devenaient de pus en plus nuls, mais avec de telles énormités qu'on pouvait en rire.

Taxi 5 est différent : il salit le spectateur. Aucune distance, on rit des gros, des nains, du racisme, avec une complaisance affolante.

Je me suis souvent senti différent mais là, à ce point, par rapport aux gens qui riaient ou qui semblaient apprécier que je me dis que la différentiation par mi l'espèce humaine est bien avancée :-)

Je me rappelais plus vos propos à l'époque sur Taxi 5 et en le regardant hier soir je me suis fais à peu près les mêmes réflexions et presque dans les mêmes termes.
C'est affligeant et jamais drôle. Il n'y a qu'une réplique qui m'a tiré un sourire (et je l'ai déjà oublié). Je suis pourtant bon public et prêt à me moquer de tout et de tout le monde, mais là rien n'est drôle, juste con. Et quand c'est pas drôle, c'est juste une mauvaise copie des précédents. Même la réalisation des poursuites en bagnole est fadasse, y a pas d'envie, pas d'imagination. On se fait chier de bout en bout.

On est trop vieux pour ces conneries...

Le pire, c'est que c'est même pas ça, le problème.
Parce que je suis capable de me marrer à des trucs débiles d'ado crétin.
Encore faut-il que ça ne recouvre pas toute les tares de la Terre (racisme, homophobie, grossophobie, j'en passe)

On peut se foutre des nains, des gros, des gays, des noirs, des juifs, ... mais faut du talent.

Après avoir été repoussé suite aux multiples affaires (sexuelles, financières..), le nouveau filmvde Groluc, Anna, sortira finalement le 10 juillet. Ça a l'air trop bien (pas envie de salir le forum avec la ba) !

Ah ben voilà, on s'est forcé (avec Cyrille) à aller voir ANNA - en prenant une place pour un autre film, on va pas filer du fric à GRos Luc non plus, faut pas déconner ! C'était éprouvant, c'était chiant, ça m'a fait perdre 20 points de QI... mais je regrette pas. Parce que c'était aussi marrant, totalement nanardesque, et un sommet de grand n'importe quoi cinématographique. 

Plusieurs sources - dont l'inénarrable article du magazine UGC, à mourir de rire - parlent de "film-somme de Luc Besson". Bah c'est exactement ça : tout ce qu'on peut détester dans le cinéma de Besson y est, au centuple . C'est complètement con, mal écrit, mal branlé, joué par des endives (comme dirait Cyrille : "Helen Mirren, c'est pas son meilleur rôle), avec une musique atroce comme toujours signée Eric Serra (dont une chanson chantée par sa fille, qui aurait été déjà démodé dans un Flashdance quelconque des années 80). Plus que jamais, on dirait un gros fantasme d'adolescent qui aime le cinéma bourrin et veut voir du cul (soft) et de la violence (gratuite) sans se soucier du fait qu'un film doit raconter une histoire cohérente avec des personnages intéressants. Tant que ça fait boum boum et qu'il y a du nichon, c'est que c'est bien ! 
Avec ce film, Besson rêverait d'être un Tarantino (la structure éclatée en flashbacks... à laquelle on ne comprend jamais rien, ou qui est au contraire lourdement explicative pour rien) croisé avec un De Palma (l'obsession du regard, ici utilisé n'importe comment) adaptant John Le Carré (une histoire d'espionnage à la fin de la guerre froide - Besson qui cause politique, ça fait rêver !). Le résultat est plus proche d'un Michael Bay mettant en image un livre de Marc Levy. 

Et évidemment, le pire du pire, c'est que le film est complètement puant. Accentué par l'histoire d'accusations de harcèlement portée par l'actrice principale (mignonne, mais plate comme une planche à repasser et ne sachant pas jouer... une actrice bessonesque, quoi), le climat du film est plus d'une fois dérangeant. Le regard porté par Besson sur ces mannequins qui vivent ensemble entre deux séances de shooting (et qui se gouinent, tant qu'à faire, on n'est plus à ça près) est clairement gerbant. L'image de la femme, la vision des relations sexuelles et amoureuses; j'en parle même pas. Pareil pour la violence, complètement grotesque et malsaine... Et en plus, les scènes d'action sont vraiment mal foutues : quand on a vu John Wick Parabellum il y a trois mois, ça fait gentiment rigoler !

Le comble : alors que je suis jamais le dernier à critiquer le réalisations et productions de mon ami Luc, je lui accorde toujours un sens du visuel rare dans le cinéma français. Avec son chef op' Thierry Arbogast il livre en général des films nazes, mais au moins beaux et plutôt bien réalisés. En général. Parce que là, on ne peut même pas se raccrocher à ça ! L'image est moche (le flashback sur la mort des parents, une horreur !), la réalisation digne d'un Julie Lescaut (les scènes d'interrogatoire), le montage à la ramasse (la fusillade dans le restaurant, dans laquelle on ne sait jamais qui est où et qui tire sur qui). 

Pour achever de rendre le truc pathétique, on passera sur les personnages de russes qui parlent en anglais tout le long du film (sauf à certains moments, va savoir pourquoi ! une habitude chez Besson, depuis le grandiose Michel Vaillant). Pour plutôt s'attarder sur le côté "technologique" du film. Qui se passe principalement en 1990, donc. Epoque à laquelle tout le monde avait des ordinateurs portables, des clés USB, des téléphones Nokia... mais aussi des tatoos (ça, oui !); où les caméras de surveillance étaient partout, où on pouvait envoyer des mails avec des vidéos en HD... Mais si, souvenez-vous (nous, on était nés à ce moment là, contrairement à la majorité du public des films EuropaCorp) ! Non, vraiment ? Heureusement que Luc Besson est là pour nous le rappeler...


Bref, aucune suprise : Anna est bien une grosse bouse, une de plus à l'actif du réalisateur. Et mon troisième film de l'année noté zéro (après Tanguy et Lelouch). Une belle triplettte pour le cinéma français !

En tout cas, au moins, j'ai bien rigolé, alors que Lelouch a perdu cette rigolade touch qu'on aime tant

Il a inventé un truc : les flash backs qui t'expliquent les trucs que t'avait pas compris (parce que c'était incompréhensible) mais qui du coup font que le film nécessite un calepin pour tout noter. 1985, 5 ans plus tard, un an avant, deux mois plus tard, six semaines avant... Bref, on se paume

Et il y a aussi un problème capillaire. Elle change de cheveux tous les deux plans

Cyrille a écrit:Il a inventé un truc : les flash backs qui t'expliquent les trucs que t'avait pas compris (parce que c'était incompréhensible) mais qui du coup font que le film nécessite un calepin pour tout noter. 1985, 5 ans plus tard, un an avant, deux mois plus tard, six semaines avant... Bref, on se paume

Et à côté de ça, il insiste dans certains flashbacks "rapides" sur des trucs que t'avais parfaitement compris (genre la clé USB de 1990) !

ah oui, on l'a eu trois fois celle ci (note qu'on comprend pas bien quelles données de la plus haute importance ils ont copié et qui fait l'objet du deal final)

Attends, des données copiées sur une grosse clé usb, provenant d'un ordi portable russe sous Windows en 1990, c'est forcément de la plus haute importance !

Une sex tape de Gorbatchev

J'étais pas sûr, mais si, après vérification : avant Anna, j'avais pas vu de film réalisé par Besson au ciné depuis Le Cinquième Élément ! Ses prods ou ses scénarios de merde (dont les Taxi, bien sûr), oui. Mais ses réalisations, c'est toujours en DVD ou en téléchargement d'habitude (et j'ai pourtant tout vu)...