J'étais loin d'être fan du premier
Amazing Spider-Man de Marc Webb, qui à mes yeux remporte surtout la palme du film le plus inutile du monde (même pour un reboot) dont le seul avantage était de venir après le piteux
Spider-Man 3 de Sam Raimi. Cce qui ne faisait pas oublier une seconde les deux premiers, largement meilleurs que cette photocopie sans âme.
Je suis quand même allé voir le second, parce qu'on est fan de super-héros Marvel ou on l'est pas - et aussi pour y amener Lilith qui s'est évidemment éclatée devant ses nouveaux exploits du tisseur de toiles. www.malife.com (oui, faut bien actualiser le "36-15 ma life") : y'avait aussi le fiston, qui a bien aimé. Tant mieux pour eux, ils se sont plus éclaté que leur père en tout cas, c'est toujours ça de pris...
Cette fois, au moins, on râlera moins contre l'inutilité du truc puisque ça a le mérite de ne pas nous refaire ce qu'on a déjà vu dans les films précédents. C'est le gros avantage du film, et ça doit bien être le seul, alors autant insister dessus. Parce que pour le reste, le film se traîne deux gros boulets qui ne l'aident pas à être une réussite.
D'abord, comme malheureusement beaucoup de films de super-héros (la plupart, même, à l'exception justement de ceux qui parviennent à s'extraire du lot), cet homme-araignée pas si étonnant que ça souffre d'un trop plein narratif qui finit par peser bien lourd sur l'estomac du spectateur. Quand donc les executives de Marvel, les scénaristes et les réalisateurs comprendront-ils qu'on ne peut pas compenser à chaque fois 50 ans de comics dans un seul film, même de plus de 2 heures ? (quand ils font les
X-Men ou
Avengers, ils en ont conscience, comment font-il pour l'oublier systématiquement les autres fois ?). Nous rebalancer ici le traumatisme initial de Parker, l'histoire de son père, la mort de l'oncle, Norman et Harry Osborne, La mort de Gwen Stacy, la relation compliquée de Parker et Stacy, le méchant de l'histoire avec tout son background, les nouveaux super-vilains, et j'en passe... c'est trop. Chaque arc narratif, pris séparément, est plutôt bien trouvé. Par exemple, le personnage du méchant, très bien joué par
Jamie Foxx, est très intéressant. L'histoire du virus arachnoïde aussi. Le traitement "féministe" de Gwen Stacy itou. Mais ils méritent chacun un film complet; alors que là en empilant les couches, on frise l'overdose.
Ce qui est vraiment dommage, c'est que plus le film avance, plus les enjeux se précisent, et la dernière partie - les 30 dernières minutes, allez, disons 45 - devient vraiment pas mal. En plus de contenir une scène que les fans du comics attendaient (mais que je ne pensais voir que dans l'inévitable troisième épisode), l'affrontement avec le méchant, l'arrivée bien amenée du
Bouffon Vert, les états d'âme de Spider-Man, puis son retour dans une belle dernière scène... Il aurait fallu montrer la même rigueur tout au long du film.
L'autre gros problème du film pourrait se résumer rapidement par l'équation "Marc Webb <> Sam Raimi". C'est juste un peu plus compliqué (mais à peine); c'est la plaie des blockbusters récents, la débauche d'effets qui essaie de pallier à l'absence de mise en scène. Les gros studios américains ont en effet trop tendance à remplacer sur ce genre de gros jouet de divertissement les réalisateurs avec une vision et des connaissances cinématographiques par des techniciens de l'image sans aucun regard et aucune idée. Outre que le film est assez pauvre finalement en scènes d'action, celles-ci sont de toute façon assez mal branlées. Passons sur le montage à la truelle de la scène prégénérique. Le pire vient après dès le premier affrontement entre Spider-Man et le cambrioleur dans les rues de New York : abus de ralentis pourris, images de synthèse moches, plans et mouvements de caméra ridicules - on a l'impression de faire face à une cinématique de jeu vidéo, pas à un film ! Gênant, dans un film dont les bastons entre gars en costumes devraient constituer le plus grand attrait.
On ne redira jamais assez qu'il vaut mieux filer ces films à des auteurs et des réalisateurs qui maîtrisent l'image plutôt qu'à des tâcherons venus de la télé ou du clip (mais redisons le, tiens, puisque visiblement c'est pas évident pour tout le monde !)
Bon, après, c'est pas aussi catastrophique que ça en a l'air, même relativement sympathique sur le moment. Les touches d'humour sont plutôt bienvenues, y'a de bonnes scènes éparses, la musique est bien, le dernière tiers est plus que potable... Et les acteurs sont plutôt bons. Si
Andrew Garfield a toujours une tête de benêt, il s'en sort pas mal. Et c'était toujours une bonne idée de lui avoir associé
Emma Stone, sa copine dans la vraie vie, puisqu'il y a une vraie alchimie opérant dans chacune de leurs scènes à deux.
Ca se laisse voir, mais y'a pas de quoi se la mordre non plus, quoi.
Note = 3/6