Stephen King - Mr Mercedes (trilogie ?) / Revival

Le dernier Stephen King, MR MERCEDES est sorti début juin aux states, pas encore de date prévue pour la France (dans une traduction de notre ami Nadine ?). Il me semble même avoir lu quelque part qu'il n'y avait plus rien de prévu de la part de l'auteur en français pour 2014; on verra bien...

Toujours est-il que King a publié un message indiquant qu'il avait l'intention de développer ce livre sous la forme d'une trilogie :

"Mr. Mercedes is the first volume of a projected trilogy concerning Bill Hodges, his friends…and his enemies. The second volume, Finders Keepers, is finished (in first draft, at least) and will be published in the first half of 2015, perhaps followed by a book of new stories in the fall (or not). Anyway, these three novels seem to revolve around the City Center Massacre that opens Mr. Mercedes. Because of that, I wanted to post a complete list of those killed and injured in Brady Hartsfield’s attack. Some of these unfortunates have other parts to play. As always, I’m glad you’re along for the ride, but be warned: there are some sharp turns ahead, and I’m a really crazy driver.

Stephen King"



En parallèle, il a aussi parlé rapidement de son livre suivant, à paraître en novembre chez les amerloques. REVIVAL est décrit rapidement en une phrase par son auteur comme "un livre dégoutant, sombre, sur lequel [je] ne veux pas revenir" ! Ce qui rappelle le précédent Simetierre... et promet donc beaucoup !  

Mr Mercedes sortira en France le 28 janvier 2015 (traduit par Nadine (omouk) ?)
Et King a annoncé que la suite s'appellera Finders Keepers, et sortira aux states le 5 juin 2015.

Quant à Revival, il est annoncé aux states pour le 11 novembre.

Je devrais lire Mr Mercedes en anglais bientôt. A moins que j'attende l'édition française et que je lise Revival avant; parce que ce dernier m'excite particulièrement. Notamment parce qu'il est annoncé comme "le livre le plus dark écrit pas King". Ce qui n'est pas peu dire.

Je termine Revival demain... et donc j'en parle dès que fini !
(mais y'a pas de raison que la fin ne soit pas à la hauteur de ce qu'il y a avant : donc mortelle)

Phil a écrit:y'a pas de raison que la fin ne soit pas à la hauteur de ce qu'il y a avant : donc mortelle)

Oh putain, comment j'étais en dessous de la réalité... Quelle fin !!!

REVIVAL est donc annoncé par King lui même comme ce qu'il a écrit de plus sombre, morbide, "un livre dégoûtant". Pendant toute la lecture du livre, je me disais qu'il avait un peu exagéré. Certes, c'est bien un livre "de vieil homme", qui s'interroge sur la mort, la maladie, les accidents de la vie (dans la foulée de celui qu'il a subi il y a maintenant 15 ans et qui est l'élément principal de cette dernière partie de son oeuvre). Si on y ajoute certaines des obsessions habituelles de King, notamment le fanatisme (religieux mais pas que), c'est clair qu'on ne nage pas dans la joie et la bonne humeur.
Mais bon, comparé à Simetierre ou Cujo, ça va, quoi...

Et puis arrive la fin du livre, les deux derniers chapitres... Et là, on ne rigole plus, clairement. En deux temps, un climax monstrueux et un dernier chapitre revenant sur les conséquences du concept exposé à la fin, King déroule effectivement les pages les plus désespérées qu'on ait pu lire chez lui. C'est simple : la fin de Revival, c'est The Mist en pire (jusque dans ce qui est raconté, qui prolonge la fin de sa longue nouvelle, à une échelle supérieure) !
Le livre dans son ensemble est plutôt remuant, touche à des sujets durs qui mettent le lecteur mal à l'aise, obligent à faire face à des choses auxquelles on n'a pas envie de se confronter. Et son final devient alors totalement traumatisant.

Globalement, ça roule plutôt sur des rails habituels pour l'auteur. L'histoire est une chronique racontée par le personnage principal qui court sur 50 ans, de son enfance dans les années 60 aux événements finaux situés entre 2014 et 2017. Une vie durant laquelle il sera confronté à la drogue et "sauvé" par le pasteur qu'il a connu dans son enfance et auquel son destin est définitivement lié.
En prologue, King dédie son livre à un tas d'auteurs classiques, et le livre est clairement un hommage à ceux-là, surtout le Frankenstein de Shelley et toute l'oeuvre de Lovecraft (cité texto).

Ca n'en fait pas un des tout meilleurs King sur la majorité du livre... Mais un grand King (grâce à la fin, et parce que le reste est captivant), assurément !

Je le note dans la rubrique livre à acheter

Dans un an traduit par Nadine ?
(à un moment, il emploie le mot "knot", ça m'a fait marrer... au milieu d'une scène dramatique)

J'imagine. "Et alors, il prit le noeud dans sa bouche"

Heu... même en anglais, c'est pas ça la phrase !

Oui, mais Nadine, c'est comme ça qu'elle traduira

Mr Mercedes récupéré ce midi à la Fnac.
En fait, ça sera le premier King traduit par notre copine Nadine que je lirai, depuis 22/11/63 ! (Docteur Sleep et Joyland lus en anglais; et Revival itou, qui est sortie après celui-là)

Les premiers avis sur Mr Mercedes étaient un peu tiède; finalement, c'est plutôt bon. Clairement pas un grand King et ça ne restera pas dans les annales, mais "juste" du divertissement haut de gamme, très efficace et aux personnages attachants.

Alors qu'il a souvent flirté avec le genre policier, l'auteur s'y jette cette fois complètement, en supprimant tout argument fantastique. Le livre est un hommage à James M. Cain et plus généralement au genre du roman noir. Mais ça fait plus penser aux thrillers modernes à la Thomas Harris, SJ Watson et consorts. Notamment parce que c'est très sombre et violent, agressif, présentant un tueur fou complètement barré dont les excès de comportement (notamment incestueux) et de langage n'auraient jamais pu avoir lieu dans les polars classiques. Et c'est complètement intégré aussi dans notre monde contemporain entre crise économique et réseaux sociaux.

Le ligne fonctionne parfaitement surtout (à mon avis) parce que, si le fond est différent, King construit son récit et écrit de la même manière que n'importe quel autre de ses romans. Il a eu l'intelligence notamment de ne pas singer le style de ses inspirateurs, au risque de se louper. Du coup, on a tout le temps l'impression de livre un "King classique" même s'il n'y a pas de phénomènes surnaturels derrière tout ça. La manière de construire le suspense final brique par brique, par exemple (les 40 dernières pages sont haletantes), est typique des livres du King.

Pas indispensable - sauf pour moi qui lit tout ce qu'écrit le maître - mais très plaisant.
(et pas trop mal traduit par Nadine qui a dû être bien secondée par sa collègue... Il faudra quand même que je vérifie le titre de l'album du Boys Band dans la version originale !)

Le sommaire de Bazaar of Bad Dreams - le prochain recueil de nouvelles du King (sortie en novembre aux states) :

Author’s note
Introduction
1. Mile 81 (précédemment en ebook)
2. Premium Harmony (publiée en 2009 dans New Yorker)
3. Batman and Robin Have an Altercation (publiée en 2012 dans Harpers)
4. The Dune (Granta, 2011)
5. Bad Little Kid ("inédite" en version originale)
6. A Death (The New Yorker, 2015)
7. The Bone Church (Playboy, 2009)
8. Morality (Esquire, 2009)
9. Afterlife (Tin House, 2013)
10. Ur (exclusivité Amazon, 2009)
11. Herman Wouk is Still Alive (The Atlantic, 2011)
12. Under the Weather (édition poche de Nuit Noire, Etoiles Mortes)
13. Blockade Billy (exclusivité Scribner)
14. Mister Yummy (inédit)
15. Tommy (Playboy, 2009)
16. The Little Green God of Agony (A Book of Horrors, 2011)
17. That Bus is Another World (Esquire, 2014)
18. Obits (inédit)
19. Drunken Fireworks (audiobooks, juin 2015 : texte inédit)
20. Summer Thunder (Cemetery Dance, 2013)

Lu (en anglais) Finders Keepers, suite de Mr Mercedes - mouof. Largement lisible, mais pas très intéressant. Ce qui relevait un peu la sauce du premier livre (la violence et la noirceur, l'intérêt pour les personnages...) est bien moins présent. Reste, du coup, un simple polar pas désagréable, mais dont on se fout un peu.

M'enfin, comparé à La Fille du Train de Paula Hawkins - qu'on nous vend partout comme ZE thriller de l'été - c'est un chef d'oeuvre.

J'ai Revival en VF.

Comme les trois précédents, notre amie Nadine est aidée de Océane Bies pour la traduction; elle a compris qu'elle n'y arriverait pas toute seule, c'est bien !
Et y'a un extrait de critique US (de Publishers Weekly) en quatrième de couverture : "On est littéralement sonné par la fin, l'une des meilleures de King". Tu m'étonnes !

Avec ou sans Océane, ça fonctionne pas, je pense

L'affiche US de End of Watch, le dernier volume de la trilogie initiée avec Mr Mercedes :



Sortie le 7 juin 2016 là bas.

Pour mes 27 ans

Et le synopsis officiel :
http://stephenkingfrance.fr/2015/10/end-of-watch-le-synopsis-officiel/

(vu comme ça, c'est le plus intéressant des trois !)

Une interview de King récente : https://lareviewofbooks.org/interview/the-blue-collar-king-an-interview-with-stephen-king

Sortie de Finders Keepers sous le titre Carnets Noirs en français : 2 mars
http://livre.fnac.com/a9259375/Stephen-King-Carnets-noirs
Sortie du dernier volet de la trilogie, End of Watch en anglais : 7 juin

END OF WATCH, troisième volet de la trilogie autour de Bill Hodges, est à mon avis le meilleur des trois. C'était pas bien difficile, et ça n'en fait pas un grand King pour autant, mais c'est à noter.

Et beaucoup moins anecdotique que ça n'en a l'air - en tout cas pas juste une lubie de psychopathe genre "classons les livres de chaque série du meilleur au moins bon". Parce que c'est le livre le plus "Kingien" des trois; et même un livre purement fantastique, avec une histoire, des personnages et des thèmes très classiques pour l'auteur. Ainsi, en tournant en grande partie le dos au concept de base et en revenant à ses fondamentaux, King livre un roman beaucoup plus intéressant que les deux premiers. Une manière de dire qu'il a peut-être été dépassé par son concept de base, et n'aura pas réussi à gérer l'expérience d'écrire à la manière des écrivains classiques de polar qu'il vénère. Plus rien ici (ou presque) ne vient de chez Jim Thompson et compagnie; bienvenue dans une histoire de pouvoirs psychiques, de méchant poussant les jeunes au suicide via des tablettes connectées à internet, de possessions corporelles... Au revoir Raymond Chandler, bonjour Stephen King, quoi !

Il semblerait aussi que King lui-même se soit rendu compte que le second volet de la trilogie est vraiment pas bien. Du coup, il ne sert absolument à rien, et n'est jamais rappelé ici; dans un livre qui est en fait une suite direct au premier, zappant complètement Finders Keepers !
Du coup, il aurait certainement été bien mieux de ne faire qu'un seul livre - un de ces pavés dont King a le secret, qui aurait décrit dans sa première moitié les événements de Mr Mercedes (en coupant un pu dans le tas), et enchaîné directement avec ceux de End of Watch.

Sinon, ça se suit gentiment / ça se lit tout seul.
Après avoir exploré à peu près toutes les possibilités de pouvoirs liés à la technologie au cours des années, King s'attaque cette fois à Internet et aux tablettes. Qui, comme le téléphone portable de Cellulaire ne sont que prétextes à raconter son histoire, loin des phobies technologiques de certains. Comme souvent dans ses derniers écrits, il continue de s'interroger sur la vieillesse et la mort. Et il parvient à nous émouvoir à la fin du livre, alors qu'on se fout un peu des personnages jusque là...
C'est pas génial, mais l'auteur a suffisamment de métier pour réussir à toujours intéresser le lecteur à ce qui se passe. Si on compare aux quelques grands (ou au moins très bons) livres qu'il a sortis ces dernières années (Dôme, 22/11/63, Revival...), ça fait doucement rigoler. Mais ça n'a rien de ridicule ou de honteux.

Cela dit, à moins d'être un fan hardcore qui lit absolument tout ce qui sort du traitement de texte  de King (si si, j'vous jure, ça existe, des gens comme ça... j'en connais !), cette trilogie n'est pas une lecture indispensable.
(mais, pour autant, ça vaudra certainement mieux que tous les bouquins de plage qu'on vous conseillera pour cet été !)

Phil a écrit:
Après avoir exploré à peu près toutes les possibilités de pouvoirs liés à la technologie au cours des années, King s'attaque cette fois à Internet et aux tablettes. Qui, comme le téléphone portable de Cellulaire ne sont que prétextes à raconter son histoire, loin des phobies technologiques de certains.

Comme il paraît loin le temps de la machine à traitement de texte ...

Sur laquelle il a écrit une superbe nouvelle à l'époque de Brume !
(Machine divine à traitement de texte)

Et dans son dernier recueil de nouvelles, y'en a aussi une autour d'une liseuse

Brume !! Je cherchais dans quel recueil il avait écrit là-dessus.