Je voulais en avoir le coeur net : notre ami Lelouch a -t-il fait un jour un bon film ? Il a quand même eu la palme d'or à Cannes en 66, je crois, pour Un Homme et une Femme
Grâce à un achat VOD gratos sur SFR (avant de leur dire bye bye), j'ai enfin vu ce chef d'oeuvre.
Une heure quarante de torture pour le spectateur.
Le Lelouch de 2016 a conservé ses deux principales qualités depuis 50 ans : l’inanité des dialogues et des scenarii évoluant dans des milieux qu'il ne maîtrise pas du tout, sans aucune vergogne.
Anouk Aymé et Trintignant parlent de pluie et de beau temps, de sculpture, et de course automobile. Parce que, oui, Trintignant joue le rôle d'un pilote (elle est scripte, une fonction qui a beaucoup manqué au film...). Un pilote qui essaie une voiture en vue du Rallye de Monte Carlo sur un circuit (pour expliquer aux profanes, c'est comme si on s'entrainait au saut à la perche dans une rivière) et qui, une fois le rallye terminé, utilise sa voiture de course pour revenir à Paris... Ça vous rappelle rien ? Si, si, Michel Vaillant, qu'on a tant moqué a un scénario assez similaire.
Lelouch a décidé que les deux personnages sont veufs. Ça sert son histoire. OK... Sauf que, autant la mort du mari d'Aymée est "crédible" (il est cascadeur et se plante dans une cascade), autant celle de la femme de Trintignant est ridicule. Elle se suicide après une crise de nerf déclenchée par un accident grave de Trintignant en course... La scène de la crise de nerf, montrée en flash-back est digne de la mort de Marion dans Batman...
Le film alterne le NB et la couleur. Pourquoi ? Nul ne saura jamais. Au début, je pensais que le présent était en NB et les flash back en couleur, mais j'ai vite été démenti.
La capacité de Lelouch de mettre en scène des enfants est proche du néant. Une scène de repas avec les deux enfants est insupportable. La gamin donne envie de stériliser l'humanité toute entière.
Mais ça ne vaut pas la scène d'amour. Un plan serré où on devine que Trintignant est allongé sur Anouk Aymée. Aucun des deux ne bouge. Ça dure deux plombes, et c'est entrecoupé de souvenirs en couleur d'Anouk Aymée, dans lesquels elle revoit son mari. Puis elle fini par lui dire Non. Lui est resté allongé sur elle pendant 10 mn sans bouger...
Je passe sur les monologues en voix off de Trintignant pendant qu'il conduit sa voiture.
Ah oui, aussi le réalisme de certaines scènes, telles que l'envoi d'un télégramme par Anouk Aymée, qui appelle une opératrice en lui disant "je veux envoyer un télégramme à Montecarlo. le problème c'est que je n'ai pas l’adresse" Et elle glousse comme une bécasse. Mais la poste Monégasque fait des miracles, et le télégramme arrive, pendant la soirée de gala qui suit le Rallye de Monte Carlo.
Des conneries du genre, il y en a des dizaines.
On peut aussi s'interroger sur le fait que systématiquement, dans ces films, les femmes sont des cruchasses indécrottables. Anouk Aymée est absolument substituable à Zylberstein et vice versa.
Et puis il faut se taper Nicole Croisille et la musique insupportable de Francis (p)Lai(e).
Un drame !