Ma lecture du moment

Au fait, je me posais la question, t'as lu des vieux Irving ?

Oui oui !
Tu m'avais prêté Une Prière pour Owen au début où on s'est connus; et j'en ai lu un autre après (je sais plus lequel, par contre, Hôtel New Hampshire je crois)

Tu as plein de belles choses à découvrir

Ouf, Reves de Gloire fini.

250 pages de trop, des choix de narrations à chier. Sinon, c'est bien.

J'enchaine avec le fix up du même univers (ou le recueil, je sais pas bien) et je passe ensuite à autre chose

Ca, tu devrais le lire en 2 heures !

J'ai fini hier et j'ai déjà oublié pourquoi le disque était "mortel" (au sens que les gens qui le cherchent meurt). Du coup, j'ai relu la fin : c'est pire que Le Passé (sans les emails)

Ah, je t'avais prévenu, sur la fin !
(à mon avis, Wagner s'en fout autant que nous, de l'explication - mais on peut plus lui demander)

Quelle bonheur de lire un vrai livre. J'ai fini Shining hier ! Très intéressant de mettre en parallèle film et livre. Je sais pas pourquoi King s'excite. Mieux vaut une adaptation réussie qui s'éloigne de l'oeuvre, plutôt que copié collé raté

C'est clair !

Maintenant, y'a un article très intéressant dans le Télérama de cette semaine, à propos du documentaire Room 237 (la semaine prochaine sur les écrans; je devrais en reparler bientôt). Qui explique notamment que Shining est un livre très personnel pour King, dans lequel il exorcise entre autres ses problèmes d'alcoolisme. Et vu qu'il s'y est mis à nu, il n'a jamais supporté les transformations amenées par Kubrick. Chose que je peux comprendre, pour le coup : comme tu dis, le film s'éloigne du livre, même si là où il va est aussi intéressant et aussi réussi de là où il part.

(perso, j'adore aussi le livre et le film)

En plus de Bifrost et du dernier Asphalte (dont je parle dans les sujets appropriés), lu pendant les vacances Le Temps du Twist de Joel Houssin. C'était le dernier des livres que j'avais identifiés comme potentiellement intéressants dans le dossier "Rock et SF" de Bifrost (justement)... et il m'a carrément moins emballé que les autres ! L'idée de départ est bonne (un monde futuriste réaliste et bien décrit, des djeun's amateurs de rock qui remontent dans le temps et arrivent dans un monde où Led Zepellin n'existe pas, argh, horreur !) - mais ça devient très vite n'importe quoi, et je me suis désintéressé rapidement des personnages. Houssin, on le sait, est une sorte d'anar à l'écriture violente, un auteur punk qui crache son venin dans ses romans; ce qui est un style en soi et peut se révéler intéressant. Mais ne suffit pas ici à relever la sauce (sans que ça se lise avec déplaisir pour autant).

Lu aussi IL de Derek Van Arman, récemment publié par Sonatine (encore un beau coup éditorial pour cette petite maison) alors que le livre date du début des années 90. Ecrit sous un pseudo, c'est sensé être le premier et unique roman de son auteur (sans que personne ne puisse le prouver) - qui s'est retrouvé inquiété par un FBI se demandant bien où il avait pu se procurer le luxe de détails et d'informations disséminés dans ce pavé (de 760 pages). Il est vrai que cette traque de serial killer(s) s'étendant sur 4 jours clôturant 30 années d'enquête est d'une précision implacable. Le livre est très accrocheur, violent et malsain, et se lit à une vitesse folle... Pour autant, il est loin d'être parfait, plein de petites maladresses dans le récit, la structure et la caractérisation des personnages. Et puis, même en 1992 il était déjà pas mal pompé sur le Dragon Rouge de Thomas Harris, aujourd'hui il paraît venir à la traîne de plein de livres et de films sur un sujet largement rebattu.
(très) Bon "livre de l'été" qui passe tout seul, mais ça va pas chercher plus loin.


En cette semaine de boulot, je me finis la dernière intégrale de Dick - j'en causerai sur le sujet de Phil (l'auteur que j'appelle par son petit nom, pas moi).

Et je m'amènerai pour ma seconde phase de ouacances le Shepard reçu en cadeau du Belial, Louisiana Breakdown; le dernier (dans tous les sens du terme) roman de Richard Matheson D'autres Royaumes; et j'entamerai probablement Alias Caracalla sur liseuse.

Couasi fini Alias Caracalla (encore plus grand que ce à quoi je m'attendais après les dithyrambes de Cyrille - j'en parlerai une fois fini); j'enchaînerai avec La Symphonie des Spectres de John Gardner.
Puis retour à la SF avec Kraken de China Miéville et La Fille Automate de Bacigulpi.

(à moins que d'autres trucs viennent s'insérer dans les plans de Psyman)

Phil a écrit:Couasi fini Alias Caracalla (encore plus grand que ce à quoi je m'attendais après les dithyrambes de Cyrille - j'en parlerai une fois fini

On peut enlever "couasi", je l'ai fini aujourd'hui.

Et je vais pas m'étendre dessus : c'est juste un très grand livre. Ce qui impressionne au premier abord, c'est la précision des souvenirs de Daniel Cordier, et la manière dont il retranscrit dans tous leurs détails ses premières années d'engagement dans le conflit et aux côtés de Jean Moulin. A cette minutie s'ajoute la force de la réflexion, décryptage ahurissant des changements idéologiques conséquents provoqués par l'expérience chez ce jeune de 18 ans qu'il était à l'époque. Les considérations idéologiques, politiques, philosophiques et autres sont d'une finesse exceptionnelles.

Enfin, la Résistance vue de l'intérieur par Cordier offre un visage inédit, à l'opposé des images d'Epinal qu'on peut en avoir (même s'il y a forcément un peu de ça aussi). Deux points parmi tant d'autres : 1/ la description impitoyable des guéguerres internes et des conflits de personnes plus intéressées par leur carrière que par le sauvetage de la France, 2/ l'explication de toutes les méthodes de communication utilisées pour organiser la résistance à l'insu des allemands à une époque où il n'y avait pas d'internet ni de portables (et qu'ils arrivaient à peu près à s'en sortir quand même !).

Indispensable.

Bon, La Symphonie des Spectres, me suis accroché pendant une semaine et un peu plus de la moitié... mais ce matin j'ai jeté l'éponge. C'est ballot, arrivé là - mais je retenterai la suite plus tard. Je sais pas si c'est une question d'état d'esprit, mais j'arrive pas à m'intéresser au livre.
Suite aux conseils de Cyrille et après avoir relu son billet sur le livre, j'avais vraiment pas envie de laisser tomber. D'autant qu'en effet c'est super bien écrit, un vrai plisir au niveau du texte. Et que le regard sur la période est très intéressant. Mais toutes les digressions philosophico-judiciaro-fiscalo-amoureuses du héros me captivent pas.
(pour le coup, par rapport à ton billet, je trouve le titre original bien plus judicieux que le titre français; même si je suis d'accord avec toi sur le côté symphonique).

Faudrait ptet que je lise 2-3 livres vraiment mauvais, histoire d'y revenir avec plaisir ! (ou des Bibliothèque Rose)
Mais vais plutôt attaquer Kraken et le Bacigulpi, peut-être 1 ou 2 autres, et je le finirai après.

Phil a écrit:Puis retour à la SF avec [...]La Fille Automate de Bacigulpi.

Fini ce livre d'un auteur américain bien que son nom ne l'indique pas (quelque chose me dit qu'il a des racines italiennes), prix Locus du premier roman en 2010.
Pas exceptionnel, mais vraiment pas mal. Le livre souffre de ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de pas mal de romans de SF actuel : tout est concentré sur l'univers décrit et les idées, plus que sur les personnages (pas très intéressants) et la narration (sans vrai fil conducteur). Ainsi, on n'est pas captivé apr ce qui arrive aux gens, et même on ne comprend pas toujours les tenants et aboutissants de ce qui mène finalement à un coup d'état politique à la fin - tout le monde se tirant dans les pates et se trahissant à qui mieux mieux. Mais ça se suit très bien malgré ça. Et surtout, le futur décrit par l'auteur est fascinant. Situé en Thaïlande après une série d'épidémies alimentaires, dans un monde soumis à la raréfaction des matières premières et à l'épuisement des énergies fossiles, où les multinationales trafiquent les nourritures génétiquement modifiées et fabriques des êtres artificiels, où les tout-puissants ministères de l'économie et de l'environnement se livre une guerre sans merci - c'est évidemment un livre écologiste alarmiste assez inquiétant. Les aspects politiques sont omniprésents, décrivant comment les structures et les hommes doivent s'adapter à un monde en perdition.

L'auteur, dont c'est donc le premier roman, n'est pas toujours pleinement en possession ds moyens littéraires de ses ambitions - mais on lui pardonne ses maladresses.


a suivre : Danse Noire de Nancy Huston, et Confessions d'un Barjot, roman non-SF de Philip K. Dick.

Phil a écrit:Bon, La Symphonie des Spectres, me suis accroché pendant une semaine et un peu plus de la moitié... mais ce matin j'ai jeté l'éponge. C'est ballot, arrivé là - mais je retenterai la suite plus tard. Je sais pas si c'est une question d'état d'esprit, mais j'arrive pas à m'intéresser au livre.
Suite aux conseils de Cyrille et après avoir relu son billet sur le livre, j'avais vraiment pas envie de laisser tomber. D'autant qu'en effet c'est super bien écrit, un vrai plisir au niveau du texte. Et que le regard sur la période est très intéressant. Mais toutes les digressions philosophico-judiciaro-fiscalo-amoureuses du héros me captivent pas.
(pour le coup, par rapport à ton billet, je trouve le titre original bien plus judicieux que le titre français; même si je suis d'accord avec toi sur le côté symphonique).

Faudrait ptet que je lise 2-3 livres vraiment mauvais, histoire d'y revenir avec plaisir ! (ou des Bibliothèque Rose)
Mais vais plutôt attaquer Kraken et le Bacigulpi, peut-être 1 ou 2 autres, et je le finirai après.

Ah, flute, j'avais pas vu. C'est dommage. C'est justement ce qui m'a captivé

Oui, c'est ce que j'avais vu chez toi...
Je pense que c'est vraiment une question d'état d'esprit, sur ce coup là (je sortais de Caracalla, par exemple; ça fait 2 trucs bien "gros et touffus" de suite, ça a sûrement joué). Je l'ai mis de côté pour plus tard !

Après une petit pause pour digérer le King (nan, c'est surtout que j'ai été pris par d'autres choses ces derniers jours ), 3 livres pris à la bibli m'attendent : Des Larmes sous la pluie - livre de SF d'inspiration Dickienne de Rosa Montero, Rainbow Warriors d'Ayerdhal, et La Maison des Derviches de Ian Mac Donald - dont Cyrille m'a dit le plus grand bien.
J'intercalerai aussi la suite des Odyssées d'Arthur C. Clarke...

Ah, La Maison des Derviches, c'est top

Ce mois ci sort en Lunes d'encre un recueil de nouvelles dans l'univers feu précédent : Le fleuve des Dieux

J'ai repris Drood, que j'avais lâché pour King. Mais je laisse tomber. J'en suis à 250 pages, et rien que de savoir qu'il en reste 600, c'est pas possible ! Je m'en tape un peu des longues digressions sur Dickens. OK, il s'est bien documenté, Simmons (ou plutôt un de ses secrétaires l'a fait) mais je m'en tape

Arf...
Et tu l'as fini le King, alors ? Je peux écrire mon truc dessus ???
(je te rassure, je t'attendais pas spécialement, pas eu le temps jusqu'ici, surtout !)

Oui, bien sûr. Pourquoi essayer de reprendre Drood sinon ?

Lu le dernier Asterix chez les Pictes, le premier sans Uderzo - mais vu les catastrophes qu'étaient les derniers, ça partait pas comme la pire idée du monde. En parcourant (à partir du bas) la liste de tous les albums parus, me disais que le dernier vraiment bien était L'Odyssée d'Asterix - qui date de 1981 quand même (soit 4 ans après la mort de Gosciny, on peut même penser qu'il y avait participé à l'origine) ! Les quelques suivants sont encore potables, mais ça dérive vite vers la daubasse (et le précédent, avec extraterrestre digne de La soupe aux choux était pathétique).

Et donc, cet opus est finalement plutôt bien. Pas du grand Asterix, mais on retrouve l'humour absurde, les jeux de mots débiles, les personnages truculents, qu'on a tant aimés. Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin) s'inscrivent totalement dans les pas de leurs aînés, ne tentent pas de faire les malins, et livrent une aventure qui reste toujours dans le carcan et les règles d'un album d'Asterix - qu'on imagine surveillé de très près par Uderzo et la fille Goscinny. C'est la limite du truc, tellement effrayé du moindre dérapage que ça reste toujours sage et hyper appliqué. Mais ça garantit aussi la réussite de l'ensemble, qui s'avère aussi - et même surtout - bien drôle.

Tu m'étonnes un peu pour la date de l'odyssée. Je pense que c'est plus tard. Goscinny n'y a certainement pas participé : il est mort avant la parution d'Asterix chez les belges, qui était terminé avant son décès cependant.
Le premier sans lui, Le grand fosse, ne lui doit déjà rien. Alors les suivants...
Uderzo, seul, a réussi quelques albums corrects, Le grand fossé et l'Odyssee en effet. Mais juste corrects, sans la finesse de Goscinny. A part ces deux, c'est une longue descente aux enfers, et surtout un gros business.

C'est rigolo, je lisais justement hier un album de Luckyluke, le premier scénarisé par Gerra. J'avais honte pour lui. Vulgaire, lourdaud. Alors que Goscinny a écrit des sommets de finesse et de subtilité pour ce personnage.

Je n'ai rien contre les repreneurs d'Asterix, personnellement. Ils sont sûrement charmants. Mais comme tu dis, avec les statues du commandeur autour, ça ne peut rien donner de bon. Et même s'ils avaient plus de liberté, je vois pas l'intérêt.

Astérix, c'est 24 chef d'œuvre. Et puis c'est tout. Et c'est déjà énorme.

Si Hachette veut faire du fric, je lui conseille de monter un pool de scénariste pour écrire une série Jean Valjean (sur la Lune, en Amérique...) et de reprendre Arsene Lupin, Sherlock Holmes...

Jamais on ne remerciera assez Hergé de nous avoir épargné Tintin au Kosovo.

Tu as raison, c'est bien 81. Le deuxième de la nouvelle série.

Ouais, j'ai vérifié (le choix dans) la date !