Ma lecture du moment

Fini LA MAISON DES DERVICHES de Ian Mac Donald - et je n'ai rien de plus à en dire que Cyrille : ça bute !

(RAINBOW WARRIORS de Ayerdhal)

Le dernier livre en date de Ayerdhal, paru au Diable Vauvert, par d'un pitch rigolo : des militaires retraités et un ancien Secrétaire Général de l'ONU recrutent une armée de LGBT pour aller faire la révolution et prendre le pouvoir dans un petit pays dictatorial d'Afrique qui bafoue leurs droits (et aussi ceux des femmes, des non musulmans, et de n'importe quelle autre minorité).
Ce qui est un peu dommage, c'est que le livre se détourne assez vite du concept de base, pour n'y revenir que de temps en temps. Ainsi, une fois recrutés et entraînés les supers soldats prédés/lesbiennes/trans, on les lâche sur le pays fictif en question - et le livre devient un récit guerrier et politique sans trop de spécificités dues à l'orientation sexuelle de ses personnages.
Ce qui est bien, par contre, c'est que ce récit d'aventures et de guerre se boit comme du petit lait (ça me fait toujours bizarre d'employer cette expression, n'aimant pas le lait, mais bon...). C'est bourré d'action, de retournements de situations, de tension socio/géo-politique, de considérations sur les droits de l'homme et sur le monde tel qu'il va mal, mais aussi d'humour... Plein de personnages attachants, aussi; la fin qui verra pas mal de personnages importants mourir se révèle même émouvante.

Pas un grand livre, mais dans le genre divertissement enlevé et pas con, ça le fait plutôt carrément.

Acheté mais pas lu.

Lu Nuigrave, bouquin d'anticipation français de Lorris Murail conseillé dans le dernier Bifrost. Sur lequel j'ai rien à dire : c'est pas mal sans casser trois pattes à un canard, ça se lit tout seul mais ça révolutionne pas la SF.

J'enchaîne avec le dernier Asphalte sorti, Belem (très bien pour l'instant).
Et ensuite, Le Monde selon Garp de John Irving.

Jamais lu Garp ? Je t'envie !

Moi, j'ai enfin trouvé un truc qui me plait, après avoir lu pas mal de daubes : L'intégrale Lanmeur, de Léourier, fortement conseillé dans le Bifrost qui lui étai consacré, il y a un an ou deux.

Cyrille a écrit:Jamais lu Garp ? Je t'envie !

Nan, j'en ai lu que 2 (dont le dernier) !

Cyrille a écrit:Moi, j'ai enfin trouvé un truc qui me plait, après avoir lu pas mal de daubes : L'intégrale Lanmeur, de Léourier, fortement conseillé dans le Bifrost qui lui étai consacré, il y a un an ou deux.

Ils en parlent aussi dans le dernier numéro, à l'occasion de la nouvelle de l'auteur publiée...

On a beaucoup plus parlé du dernier Anna Gavalda, BILLIE, pour son atroce couverture ou son relatif échec commercial (les deux étant certainement liés), que pour le livre en lui-même.

La couverture, la voilà donc :



En effet, c'est infâme.
Même si l'âne a un rapport avec le bouquin, c'était pas une raison pour nous infliger ça.
En plus, ça pose clairement un problème d'identification : impossible de dire à quel public le livre s'adresse.


Bon.
Reste que j'aime bien l'auteur, qui a toujours su me toucher avec ses livres précédents.
C'est un peu mon "auteur honteu(se)" à moi.
Donc, pour échapper à l'horreur visuelle du bouquin, je l'ai réupéré en numérique.
Du coup, ça permet de s'intéresser au livre en lui-même.
Et sans surprise, ça m'a encore touché, ému, fait rire, et emporté. Evidemment c'est pas de la grande littérature (quoique, il y a bien un "style Gavalda", qu'on retrouve ici accentué du fait que c'est censé être raconté par une jeune fille qui revient sur sa vie de paumée de banlieue); et ça m'a semblé moins bon que Ensemble c'est tout et La Consolante. Mais contrairement à la couv', il n'y a rien de honteux ici, par rapport à l'auteur et aux livres précédents.


Enchaîné avec UNE ANNEE STUDIEUSE d'Anne Wiazemski - récit de la liaison de la petite-fille de François Mauriac avec Jean-Luc Godard à la fin des années 60, des prémisses de Mai 68 à Nanterre, du tournage de La Chinoise - et à travers tout ça portrait d'une jeune fille qui veut s'émanciper des carcans de la petite bourgeoisie pompidolienne, plongée au sein de l'effervescence politique, artistique et intellectuelle de l'époque.
Typiquement le genre de truc qui n'intéresse que moi (parce que c'est quand même surtout concentré sur la relation avec Godard), mais en cela, ça fonctionne très bien.
(et ce sera mon dernier livre de l'année, encore en cours de lecture - je ferai bientôt un post Psymanesque sur mes lectures de 2013).

Année 2014 commencée avec un petit Philip K. Dick dont je parlerai dans son sujet, qui va se poursuivre avec Joyland de Stephen King, en anglais.
Puis, spéciale dédicace, non pas "à mon ami Dieudonné", mais à Cyrillou, avec Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan et Hôtel New Hampshire de John Irving.

Je viens juste de terminer Baltimore de David Simon. J'ai mis pas mal de temps à me mettre dans ce pavé de 930 pages mais une fois installé, après quelques dizaines de pages, il n'aura suffit que de quelques jours pour avaler cette enquête d'un an au sein de la brigade criminelle de Baltimore.
Durant cette année 1988, on vit la vie de cette brigade au travers des yeux d'un quinzaine d'enquêteurs. Car, plutôt que de rédiger son livre comme une enquête d'investigation classique à la troisième personne, Simon a fait le choix d'écrire son témoignage à la manière d'un roman, l'intrigue étant portée au travers les différentes enquêtes et en utilisant une en particulier comme fil conducteur. Ca se lit comme un polar, c'est écrit comme un polar, avec tous les ingrédients d'un polar (meurtre, enquête, suspect, ...) sauf que ce sont des vrais flics, avec des vrais meurtres et des vrais tueurs. Aucun artifice dans le scénario pour ménager le suspens, juste la chronologie des évènements et une écriture intelligente.
C'est aussi haletant que passionnant. Baltimore est le début d'un long processus qui amènera David Simon, journaliste au Baltimore Sun à créer une dizaine d'année plus tard, la meilleure série jamais écrite : The Wire.

Il me tente depuis longtemps, celui-là - mais je pense que je vais surtout me "contenter" de The Wire (qui dort quelque part sur notre disque dur) !

Pourquoi choisir quand on peut faire les deux ?   

Surtout que l'approche est un peu différente entre les deux. Dans le livre, tout se déroule au travers des yeux des flics et Simon fait la critique du système policier (et de la justice) mais toujours au travers des mêmes flics, ce qui explique le "bon accueil" du manuscrit par les autorités.

Dans le cas de la série, la critique est beaucoup plus cinglante (sans jamais être caricaturale) et les autorités de Baltimore avaient vu d'un très mauvais oeil le travail de Simon.

Bon ben le bouquin de Delphine de Vigan est encore meilleur que ce à quoi je m'attendais !

Et vais intercaler Psycho Killer (dont je parle dans un autre sujet) avant le Irving.

On me croit jamais

Mais si, justement : j'ai trouvé ça encore meilleur que ce que tu m'en avais dit !

Phil a écrit:
(RAINBOW WARRIORS de Ayerdhal)

Le dernier livre en date de Ayerdhal, paru au Diable Vauvert, par d'un pitch rigolo : des militaires retraités et un ancien Secrétaire Général de l'ONU recrutent une armée de LGBT pour aller faire la révolution et prendre le pouvoir dans un petit pays dictatorial d'Afrique qui bafoue leurs droits (et aussi ceux des femmes, des non musulmans, et de n'importe quelle autre minorité).
Ce qui est un peu dommage, c'est que le livre se détourne assez vite du concept de base, pour n'y revenir que de temps en temps. Ainsi, une fois recrutés et entraînés les supers soldats prédés/lesbiennes/trans, on les lâche sur le pays fictif en question - et le livre devient un récit guerrier et politique sans trop de spécificités dues à l'orientation sexuelle de ses personnages.
Ce qui est bien, par contre, c'est que ce récit d'aventures et de guerre se boit comme du petit lait (ça me fait toujours bizarre d'employer cette expression, n'aimant pas le lait, mais bon...). C'est bourré d'action, de retournements de situations, de tension socio/géo-politique, de considérations sur les droits de l'homme et sur le monde tel qu'il va mal, mais aussi d'humour... Plein de personnages attachants, aussi; la fin qui verra pas mal de personnages importants mourir se révèle même émouvante.

Pas un grand livre, mais dans le genre divertissement enlevé et pas con, ça le fait plutôt carrément.

Bien aimé ce bouquin même si Ayerdhal en a écrit des meilleurs. Déjà, parce que c'est super bien écrit comme d'habitude, qu'on retrouve des thèmes assez caractéristiques de l'auteur (l'ambiguité sexuelle : Histrion, Sexomorphose, ... - ses super héros féminines (le personnage de Pilar !!) : Re Histrion, Sexomorphose, Cybione, Transparences, ... - sa sagacité et sa plume aiguisé contre les maux de notre société : pratiquement toute son oeuvre), une capacité à aller toujours là où on ne l'attend pas tout en restant bon et puis un pitch de départ plutôt original. Et pour le coup je trouve plutôt bien qu'il en sorte au bout de 150 pages avant de tourner en rond sur le sujet et donner place à une vraie intrigue bourrée de rebondissements et super bien rythmée.
Et dans une actualité récente coincée entre le mariage gay, le Mali et la CentreAfrique, Rainbow Warriors est d'autant plus d'actualité.

Lorsque j'aurais fini Talulla, je m'attaquerais à l'Homme Soleil, de John Gardner, à paraitre le 14 Février, et que je viens de recevoir en SP (big surprise, je m'attendais à recevoir Morwenna, de Jo Walton)

L'Homme Soleil, un gros pavé de 800 pages. J'espère que je vais autant aimé que la Symphonie des Spectres !!
Par ailleurs, j'ai complété en occasion ma collection des livres de Gardner que je n'ai pas lu

Tu les as pas aimés les autres Gardner, si ?

J'ai pas aimé Grendel, j'ai adoré A l'ombre du Mont Nickel

Les autres pas encore lus

Phil a écrit:

Phil a écrit:Le Rabaissement, dernier très court bouquin de Philip Roth

Plutôt une longue nouvelle qui se lit en deux heures, ou un roman à la Amélie Nothomb. Enfin, au niveau du volume, parce que pour la qualité, c'est bien supérieur ici, évidemment !  
Pas ce que Roth a écrit de plus intéressant, mais on y retrouve son style, ses thèmes et sa noirceur (notamment à la fin), et ça fait du bien. En plus, y'a de grosses scènes de cul bien porno carrément bandantes, il s'est fait paisir, le vioque ! (et au lecteur par la même occasion)

Dans le même genre, j'ai lu dans la journée la "novella" TROMPERIE, qui est quand même un classique de l'auteur.
Surtout parce que c'est un livre complètement expérimental, construit uniquement sur des dialogues entre l'auteur-narrateur et diverses femmes non identifiées. C'est assez brillant, Roth y aborde la plupart de ses thèmes habituels (l'écriture, le sexe, l'antisémitisme, l'identité...), et il pratique à merveille l'art de la mise en abyme du travail de l'écrivain. C'est évidemment super bien écrit et intelligent... mais le problème, c'est que ça parait un peu vain, comme souvent dans le cas des exercices de style. Les deux derniers chapitres amènent une "explication" au roman qu'on vient de lire. Mais ça arrive un peu tard pour justifier après coup le procédé.
Malgré ça, c'est à lire quand même, pour le tour de force et parce que c'est du bon Roth. Et ça prend 3 heures, donc ça va, c'est pas comme si c'était un pavé qui bouffait 2 semaines de la vie du lecteur.

Le principal point positif du livre de LES LUMINEUSES est qu’il prouve qu’on peut encore faire du neuf avec du vieux, et livrer quelque chose d’assez original et intriguant dans le domaine pourtant surchargé du thriller fantastique. Je dis pas que Lauren Beukes réinvente l’eau chaude et nous balance un bouquin jamais-vu et révolutionnaire. Mais en mélangeant les thèmes du serial killer, du voyage dans le temps, de la maison hantée, de l’enquête policière ; en recourant au récit éclaté autour de plusieurs personnages et de plusieurs époques ; en portant un regard de biais sur des schémas éculés ; elle offre un superbe roman qui se dévore et file à une vitesse phénoménale. La construction en forme de puzzle (il pourrait être amusant de le relire une seconde fois dans l'ordre chronologique des événements pour en déméler tous les liens et toute la cohérence) fait qu'il est bien difficile de le lâcher une fois entamé. Le parcours de l'auteure, journaliste sud-africaine ancrant son roman à Chicago de la grande dépression aux années 90, féministe touche-à-tout, ajoute aussi à l'intérêt du livre.

Dans le genre thriller ultra-efficace et captivant, un des meilleurs livres que j'aie lus récemment.

Comme pour le premier volet de la saga loup-garoute de Glen Duncan, je vais me référer au billet de blog de Cyrille, qui dit tout ce qu’il y a à dire sur ce superbe TALULLA, que j’ai achevé aujourd’hui.
Je vais juste rajouter que j‘ai préféré ce second volume au premier, en espérant que l’auteur va encore franchir un pas supplémentaire pour terminer sa trilogie avec une bombe nucléaire totale ! J’ai trouvé ici que toute l’attention portée à l’écriture ne venait plus parasiter la conduite du récit, un emballage d’action non stop qui laisse sur le carreau. Mieux encore : la plume de Duncan est non seulement parfaite pour retranscrire les scènes d’action et les séquences gore réjouissantes, ok. Mais j’ai été impressionné par la manière dont cet auteur masculin parvient à raconter à la première personne l’histoire d’une femme (louve-garou, mais femme quand même) pendant 460 pages ; notamment toutes ses pensées par rapport à la maternité, au viol et autres…
Surtout, surtout… le livre nous venge de tous les Toilette et consorts, toute la bit-lit de merde pour ado prépubère, et de quelle façon ! Duncan reprend tous les motifs de cette « littérature » (qui elle-même les a piqué à de glorieux aînés qui n’avaient pas demander à se faire sodomiser de la sorte), mais les ramène à leur nature violente, crade, hyper sexualisée – dans des scènes sauvages où vampires et loups-garous se foutent sur la gueule violemment, où les garous font des festins gore de leurs victimes en baisant en même temps, où sexe et mort sont sans cesse entremêlés… Constamment, Talulla (comme les 2 romans précédents de Duncan) massacre la pudibonderie et la retenue hypocrite des mormones Stephenie Meyer, Charlaine Harris et consorts, et qu’est-ce que ça fait du bien !

(Le seul léger reproche que je pourrais adresser au livre réside dans le caractère un peu systématique des (nombreuses) scènes d’action. En gros, l’héroïne est dans la merde et se retrouve sauvée par miracle au dernier moment – avec tout ce que ça vaut de suspense de fin de chapitres – un peu trop souvent)

Ouais, assez d'accord sur ta remarque

Lu - dans la journée, parce que ça va vite et que je suis en vacances - le dernier Anna Gavalda, LA VIE EN MIEUX.
Sans surprise, c'est toujours un peu la même histoire, en l'occurrence 2 histoires successives qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre : les éternels paumés dans leur petite vie qui découvrent l'amour, reprennent goût à l 'existence (alors qu'ils ne savaient même pas l'avoir perdu), qui ouvrent les yeux sur le monde et gnagnagna machin-bidule. Comme toujours, on pourra trouver ça niais, ou bêtifiant, ou un peu facile... Comme d'hab', ça m'a touché, ému, amusé - j'hallucine toujours avec les romans de l'auteure, que je devrais détester et qui me choppent à tous les coups. J'aimerais trop vivre dans un roman d'Anna Gavalda (en écoutant du Mesh et en matant en boucle Moulin Rouge, pour rester dans mes truc honteux dans chacun de mes domaines de prédilection )

Morwenna de Jo walton me bouleverse. Je ne trouve pas d'autre mot. Il ne me reste que 60 pages et quitter ce livre est déjà un crève cœur.

A ce point là ?
Je lis ça dès ma rentrée !