4 films français vus au cinéma ce mois-ci, dont 2 avant-premières... et tous bien !
(je croise les doigts pour que la bonne série continue avec
Acide lundi)
UNE ANNEE DIFFICILELe nouveau
Toledano/Nakache s'appuie sur leur recette habituelle : un sujet sérieux (ici, la lutte écologiste contre le dérèglement climatique et la surconsommation) traité de manière légère. Avec la présence de
Jonathan Coen, on imagine bien qu'on plonge souvent dans la franche comédie; et c'est le cas. C'est vraiment marrant,
Pio Marmaï et
Noémie Merlant sont top aussi.
Par contre, on ne sait pas bien comment tout ce monde veut se positionner - on se doute bien qu'ils sont du "bon" côté de leurs personnages, mais le film semble aussi souvent se moquer d'eux. Jusqu'à une fin qui ne sait pas quoi dire.
Le grand film sur la lutte écolo en France reste encore à faire, donc, mais on pourra se contenter de cette bonne comédie en attendant.
LE REGNE ANIMALAprès
Les Combattants, qui avait pas mal impressionné,
Thomas Cailley revient avec un film fantastique ambitieux à plus d'un titre, et étonnant dans le paysage cinématographique français. Evacuons tout de suite le sujet qui fâche : oui, les dialogues sont à chier, ampoulés, mal écrits; personne ne parle comme ça dans la vraie vie, et c'est ridicule.
Vraiment dommage (et crispant), parce que sans ça, le film est impeccable ! Sorte de variation des
X-Men, le film propose une vision originale d'un thème rebattu sur tous les supports culturels. Surtout, le film a une qualité rare : il CROIT en son sujet, ses spectateurs, son univers, son concept. On ne nous prend jamais pour des cons, le fantastique est là, évident, sans avoir besoin de justifications lourdingues. Et ça fait du bien.
LE LIVRE DES SOLUTIONSJe l'ai déjà dit et redit, ici et ailleurs : sur la foi d'un (très grand) film, on a foi en
Michel Gondry, par chez nous. Il se dit même que
Eternal Sunshine... pourrait être le film préféré d'une personne que je connais de très près, et un des meilleurs films des années 2000 pour moi-même.
Alors, évidemment, ce dernier né du bricolo français ne vaut pas son magnum opus. Evidemment, il faut apprécier/supporter
Pierre Niney - ce qui n'est pas le cas de tout le monde - parce que c'est un festival autour de l'acteur (et
Blanche Gardin aussi, ce qui peut être double-peine pour des gens).
Une fois dit ça, il serait dommage de passer à côté. D'un, parce que c'est très drôle. De deux, parce que c'est bien foutu. De trois, parce que, comme tout le film sur le cinéma (et la création en général), ça en dit plus sur ceux qui l'ont fait et sur le médium que n'importe quelle thèse extérieure. Et finalement parce que, même si c'est très drôle (je le redis), c'est aussi très sombre; description grinçante d'un personnage névrosé au possible - qui fait rire autant que froid dans le dos.
UN METIER SERIEUXJ'aime bien les films de
Thomas Lilti, et celui-là ne fait pas exception à la règle. Comme pour le Gondry, on rit pas mal (moins, mais on rit), mais c'est un constat plutôt sombre sur le métier de prof dans un collège. Je ne conseille pas de se faire les 2 films à la suite, en pensant qu'on va bien rigoler pendant 3 heures ! C'est le cas, mais on va aussi se tirer une balle à la fin
.
Là, comme d'hab avec le réalisateur, on suit les personnages divers au gré de petites vignettes étalées sur une année scolaire, en salle de classe et dans leur vie quotidienne, ensemble ou séparément. Le constat sur l'état de l'éducation nationale est accablant, tout en actant l'importance fondamentale du métier d'enseignant. Le casting à rallonge avec les habitués de Lilti (
Vincent Lacoste, François Cluzet, William Leghbil) et les nouveaux (
Adèle Exarchopoulos, Louise Bourgoin...) et impeccable.