Rapido films - Ze quick critix volioume tri

VIE SAUVAGE de Cédric Kahn : pas grand-chose à dire sur le film, c'est pas mal sans être non plus totalement emballant. Il aurait fallu pour être complètement réussi que les enfants jouent tous un peu mieux, que Kahn développe un peu plus les conflits et enjeux posés par le film, et que la fin ne soit pas si abrupte.
Surtout, le film se repose beaucoup trop sur ses deux qualités indéniables : l'histoire fascinante de Xavier Fortin (tous les noms ont été changés pour le film) qui a enlevé ses enfants à leur mère et à la "normalité" pour vivre dans la nature comme des marginaux. Et l'interprétation de Mathieu Kassovitz, une telle évidence dans le rôle principal de rebelle pour celui qui encule le cinéma français qu'on ne voit pas comment n'importe qui d'autre aurait pu être l'erreur de casting du siècle.

ça se regarde bien, mais on peut tout autant s'en passer sans louper quelque-chose de grand.

Très rapidement :

FAVELAS de Stephen Daldry. Entre Slumdog Millionnaire et La Cité de Dieu, un thriller plutôt sympathique même si il n'atteint pas le niveau de ses modèles, emmené par l'énergie débordante qui trois gamins au centre de l'intrigue.

INFERNO de Oxide Pang. Une chinoiserie, très très pâle (et mauvaise) copie de La tour infernale. Ca se regarde, sans plus.

VICE de Brian A. Miller. Mais où est passé l'interprète de John Mc Clane (enfin celui de Mc Tiernan). Bruce Willis n'en finit plus de s'afficher dans des bouses, où seul son nom peut encore attirer le spectateur, le reste étant proche du néant. Dommage car il y a avait une bonne idée de départ dans ce film de SF, mais sabotée par des acteurs mauvais comme des cochons, un scenario bâclé, une mise en scène quelconque. Seul bon point, ça ne dure qu'une heure trente.

ok, trois films dispensables pour lesquels je boulevrserai pas mon planning des prochaines semaines !

Mais Favelas est sorti il y a des mois. Et effectivement, j'en avais dit pareil que C.

Ouais, je me souviens.
Il vient de sortir en DVD, je crois - le prendrai pas à la médiathèque... (ou alors après d'autres)

Marrant de revoir ALL ABOUT EVE, merveille de Mankiewicz datant de 1950, quelques semaines après Birdman. Il n'y a évidemment pas la prouesse visuelle, mais le film aborde les mêmes thèmes... en beaucoup plus intéressant ! Chez Inaritu, on a l'impression qu'il enfonce des portes ouvertes; chez Mankiewicz, c'est (comme toujours avec le "réalisateur le plus fin du cinéma américain") limpide. Et alors qu'on comprend rien à la fin de Birdman - ce qui gâche quand même pas mal toute tentative de discours sur l'art - celle du classique est superbe (la jeune fille qui va vivre dans l'ombre d'Eve pour prendre sa place, comme elle l'a fait auparavant avec une star vieillissante du théâtre).
Grand film (avec de grands acteurs)

Magnifique Voyage en Chine, avec la grande Yolande Moreau

Ah ouais, j'avais vu ton tweet...
Pourrai probablement pas aller le voir, mais je le guetterai en DVD.

ça vaut mieux que 90% des daubes que tu vas voir

Oui, 90% des daubes... mais pas 90% des films !

UN HOMME IDEAL de Yann Gozlan est un film frustrant.
Parce qu'il y a là l'envie et les moyens (artistiques et financiers) de renouer avec la veine du polar ensoleillé à la française, tradition où on a été bons surtout dans les années 60 (Plein Soleil, La Piscine), beaucoup moins depuis. Le film contient tous les ingrédients pour y arriver, parfois même un peu trop dans son côté ultra-référentiel, et y parvient souvent.
Mais à côté de ça, il y a de gros problèmes d'écriture, notamment un scénario truffé d'invraisemblances. A plusieurs moments dans le film, on tique, en se disant que ça ne fonctionne pas, et c'est dommage.

Malgré ça, il faut bien dire que le film marche plutôt bien. Les défauts de l'histoire n'empêchent pas le spectateur d'être bien pris dans le film, et de participer à fond aux scènes de suspense. Il y a un côté "engrenage" un peu à la manière des frères Coen (sans être aussi bon). Voir ce mec s'enfoncer toujours plus dans la merde alors qu'il croit toujours pouvoir s'en sortir est assez jouissif. Et la conclusion amère du film est superbe.
A un ou deux près, les acteurs-trices sont très bons - à commencer par Pierre Niney, presque "trop bon" dans le rôle d'un mec qui se glisse dans la peau d'un autre alors que rien de l'y prédisposait. Et la réalisation nous venge de la tendance française à faire du "téléfilm de luxe".

Même pas complètement réussi, on peut se laisser porter par ce bon suspense qui, s'il ne parvient pas à faire renaître un genre glorieux, n'est fait pas moins passer un bon moment. Et se place dans la bonne moyenne du cinéma de genre français actuel tout en étant beaucoup plus sympathique dans sa modestie que des gros machins boursouflés genre La French

Note = 4/6

Phil a écrit:Oui, 90% des daubes... mais pas 90% des films !

Tu illustres bien mon propos (je voulais dire des films...) avec le post qui a suivi....

Cbyt a écrit:

Cyrille a écrit:Bon, ton avis m'intéresse en tout cas. Pour moi, c'est un film classqiue (avec quand même la Vallée's touch, surtout par rapport à la musique) mais pour ce qui concerne Cuillère (spoon = cuillère), elle est pas du tout dans la performance, je trouve. Contrairement à ce que dit la connasse du Monde, elle est totalement crédible en ancienne Junkie. Non pas parce qu'elle est squelettique ou je ne sais quoi, ce qu'aurait voulu la connasse, mais parce qu'elle joue ces failles, elle les incarne. Maisça, ça dépasse la connasse !

Bon film, belle mise en scène, belle interprétation de Reese Witherspoonn très crédible et excellente bande son, au croisement de Into The Wild et 127 heures. 
Seul problème, j'ai eu beaucoup de mal à trouver de l'empathie pour l'héroïne, autant le personnage de Emile Hirsch dans Into the Wild m'avait scotché de bout en bout, autant là, ça arrive que très tardivement, bon, heureusement que Jean-Marc Vallée passe par là pour sauver le film de ce qui aurait pu être une énième leçon du dépassement de soi.

A mon tour... mais j'ai plus rien à dire - enfin, pareil que vous, quoi !

C'est beau, c'est bien, Cuillère est géniale, y'a de la super musique (quoique, la reprise de Walk Unafraid sur le générique finale ferait se retourner Michael Stipe dans sa tombe s'il était mort), Vallée emballe ça avec sa maîtrise habituelle.
Juste, comme je m'y attendais, ça m'a moins parlé que ses films plus personnels. Je préfère C.R.A.Z.Y. à ça, Café de Flore à Dallas Buyers Club... On retrouve bien sa sensibilité dans ces projets qu'on pourrait qualifier de plus "académiques", et c'est évident que le film est plus touchant que s'il avait été fait par n'importe quel yes man des grands studios américains. Mais c'est lui en moins extrême, plus contrôlé, un peu les mains liées, quand même. A part dans le traitement du montage, c'est en effet carrément classique.

M'enfin, si tous les "films à Oscars" avaient cette gueule là...

Et par rapport à la critique pathétique dans Le Cercle, un truc qu'on peut pas nier à Vallée, c'est d'être un super directeur d'acteurs. Entre Witherspoon dans celui-là, Mac Connaughey et Jared Leto dans le précédent, et Vanessa Paradis, Grondin et tous les autres avant; belle collection de grand jeu !

Projet Atticus de Chris Sparling
Faux documentaire (donc en found footage) sur un établissement qui étudie les activités paranormales jusqu'à ce qu'il tombe sur un sujet pour le moins exceptionnel, suffisamment pour que le gouvernement américain s'en mêle.

Rien de franchement novateur avec cette production indé, hormis que c'est vraiment bien foutu (sur côté documentaire) et que ça se laisse regarder tranquillement.

Pour parler de Lost River, premier film réalisé par Ryan Gosling, je reprendrai une phrase de Jérôme Momcilovic dans Le Cercle : "Il n'y a pas un plan dans le film qui soit signé Gosling". Voilà. Pour faire court, c'est une ambiance à la Lynch, des scènes malsaines venant de Cronenberg et le visuel de Refn de Gaspar Noé; sauf qu'à force d'accumuler les références, le réalisateur débutant en oublie de faire son film.
C'est typiquement le film que j'aurais voulu aimer et défendre - et de fait, il y a des tas de choses défendables. Notamment le fait que Gosling ne se vautre pas dans la facilité, essaie de développer un univers et une vision. Le film est visuellement magnifique - la photo est signée de Benoit Debie, chef op' de Noé entre autres - et il y a Christina Hendricks. La musique synthétique fait très Drive-esque. Certaines séquences sont vraiment dérangeantes. De temps en temps, ponctuellement, il y a une fulgurance superbe.

Mais l'ensemble, bien trop décousu, vaut moins que la somme de ses parties.
A la limite, j'ai hâte de voir son second film, maintenant qu'il a payé son tribut à ses maîtres, ça devrait être plus intéressant (et gommer les maladresses vues ici).

Je serai ravi de ne pas aller voir son second film :-)

'71 de Yann Demange (jeune réalisateur français installé en Angleterre) fait forcément penser au grand Bloody Sunday - film devenu LA référence incontournable dès qu'on veut aborder le conflit d'Irlande du Nord au cinéma.

L'intérêt du film - de son réalisateur et du scénariste - c'est qu'il évacue rapidement la comparaison. Si le premier affrontement entre l'armée anglaise et les catholiques irlandais est purement dans la lignée de son prédécesseur, on comprend au bout d'une vingtaine de minutes que le film va prendre un chemin différent. En l'occurrence, celui d'une sorte de survival ou un soldat anglais perdu dans Belfast va devoir survivre aux hommes qui le pourchassent. Et aussi à ceux qui veulent le sauver.
Très violent et très sombre, le film s'apparente alors à un thriller totalement haletant et tendu comme un string. On subit le calvaire de ce pauvre jeune perdu au milieu d'un conflit qui le dépasse, et c'est plutôt éprouvant.

Au final, c'est moins réussi que le chef d'oeuvre de Greengrass, parce que c'est moins intelligent et a plus recours à de grosses ficelles du cinéma d'action.
Mais ça n'en est pas moins une belle claque; 1h40 de plongée en enfer qui laisse des traces.

Pas vu les 70 premiers, j'aime pas prendre les serues en cours (pareil pour Enfant44)

Hahaha, je l'attendais, celle-là !

Enfant 44 de Daniel Espinosa

Une grosse production US (Scott Free à la manoeuvre), un réalisateur Suédois pour une adaptation d'un bouquin anglais traitant une histoire qui se déroule dans l'URSS de Staline au début des années 50.
N'ayant pas lu le bouquin, difficile de dire si c'est mieux, pareil ou moins bien, mais il reste un bon film pas exempt de tout défaut mais très intéressant et qui surtout aborde l'URSS sous un oeil neuf en repositionnant le contexte après la seconde guerre mondiale (loin de l'affrontement USA-URSS des années 80), au sommet de la paranoïa de Staline mais qui après avoir fait exécuté par millions ses compatriotes, est toujours en mode séduction avec comme devise : il n'y a pas de meurtriers au paradis. De là, vont se jouer deux intrigues en parallèle tout le long du film, une première criminelle avec la découverte d'un enfant mort, par accident selon les sources officielles, mais qui s'avère être un meurtre et une deuxième politique illustrant le totalitarisme stalinien et toutes ses dérives.
Entre espionnage, thriller et drame, le duo Tom Hardy et Noomi Rapace s'en sorte à merveille, les seconds rôles n'étant pas en reste. La reconstitution de l'union soviétique des années 50 est remarquable et la mise en scène, plutôt classique est réussie.
Le seul (petit) point qui me gène se situe essentiellement au niveau du scénario et du dénouement de l'intrigue criminelle. On se doute que ce n'est pas le coeur du film mais un prétexte à l'intrigue politique. Il reste que les motivations du tueur restent très obscures et problème d'écriture ou de montage, mais ça fait un peu bâclé.

La bande annonce m’a fait un peur peur - ça a l’ai d’une "finesse colossale" !

Pas vu la BA. J'peux pas dire.

Pas vu les 43 premiers...

Tiens, me rends compte que la fin de mon post a disparu dans les limbes de ma tablette hier... Je disais donc :
Et pis j'en ai marre de ces films où tous les étrangers parlent anglais !
Mais je le note pour la sortie en DVD...

Achètes ton DVD en Russie