Rapido films - Ze quick critix volioume tri

De la manière dont c'est utilisé, c'est kif kif !

Cbyt a écrit:

Cyrille a écrit:Un homme très recherché avec le regretté Philip Seymour Hfmman, est un film très efficace, pas très original, mais c'est bien de voir un bon film une fois de temps en temps !

Encore une très belle performance de PSH tout en retenue et sobriété (si on oublie le penchant du personnage pour la bouteille).
Si j'aime bien le parti pris de ne concentrer l'histoire qu'autour du jeune tchétchène (et donc une fin qui prend un peu au dépourvu), par contre je retrouve les mêmes défauts de "photographe" dans la mise en scène de Corbjin que dans The American : les cadres sont mortels, c'est très "contemplatif" mais du coup, ça traîne un peu en longueur.

Je partage un peu vos deux avis : ça aurait pu être plus nerveux et se complait un peu dans le côté "contemplatif" (c'est clair que ça va devenir une marque de fabrique de Corbijn, même s'il y échappait dans Control). Mais en même temps, c'est du bon film d'espionnage solide, comme on n'en voit peu. Et Hofmann est effectivement très bon; là où c'est très fort c'est que c'est un film choral où chaque personnage principal apparaît finalement autant que les autres, mais lui bouffe complètement l'écran. Ce qui ne veut pas dire que les autres acteurs soient mauvais, au contraire.

Vu le week-end dernier Quand vient la nuit, le deuxième long métrage du belge Michael R. Roskam qui m'avait quelque peu interpellé avec Bullhead. Sans être fondamentalement emballé avec son premier essai, il y avait un truc dans sa mise en scène qui m'avait plu sans trop savoir quoi et qu'on retrouve dans ce nouvel opus : sa façon de filmer la simplicité et la violence, violence qui couve tout le long du film sans jamais être montrée frontalement au spectateur (enfin presque...).
Il faut dire que MRR s'appuie d'abord sur un scénario solide de D. Lehane, qui sort pour l'occasion de Boston pour camper son intrigue dans un bar de Brooklyn, qui sert de relais pour les paris mafieux et ensuite sur un duo Tom Hardy, tout en sobriété et un grand James Gandolfini qui ferme définitivement la boutique (à l'instar Philipp Seymour Hoffman qu'on citait juste au-dessus) avec sa dernière apparition sur un grand écran.

Un très bon moment de cinéma.

Dans la liste des films à choper en DVD dès que possible - j'aurai pas le temps d'aller le voir au ciné. Et j'avais pas été assez emballé par Bullhead pour faire l'effort (comme toi, j'avais trouvé ça très bien réalisé, mais c'est tout)

C'est bien mieux que Bullhead (à mon avis bien sûr)

Vu au ciné LA PROCHAINE FOIS JE VISERAI LE COEUR de Cédric Anger, dont on parle beauocup en ce moment. Et c'est plutôt pas mal. Pas génialissime, et handicapé par le fait que ça ne raconte pas grand-chose et que ça tourne en rond : une fois qu'on nous a présenté le personnage et qu'on a pénétré dans sa vie quotidienne et ses meurtres, il y a peu de progression de l'intrigue. Et la fin est interminable; on a du mal à pardonner au réalisateur et au scénariste de ne pas terminer sur une potentielle scène forte qu'on voir venir à 10 minutes de la fin et qui n'arrive jamais. Alors ok, c'est tiré d'une histoire vraie, mais c'est pas un reportage ou le journal - on peut changer la fin histoire de faire un film et pas un doc.

Mais à part ça, ça vaut le coup d'oeil. Parce que Guillaume Canet est énorme dans ce rôle de sociopathe meurtrier la nuit et gendarme le jour (et pour que je dise que Canet est grand, c'est qu'il doit vraiment l'être ! ). Parce que le film prend le parti du récit à la première personne, ne décollant pas des basques de son tueur et nous faisant pénétrer dans sa psyché tordue. Parce qu'il y a des scènes atmosphériques bien malsaines. Parce que les meurtres sont bien mis en scène. Parce que la relation avec le personnage féminin joué par Ana Girardot est intéressante.
Et surtout parce que, même si c'est pas Le Silence des Agneaux, c'est pas tous les jours qu'on voit un film de serial killer français ! Relativement réussi et ne copiant pas les américains (via des éléments typiquement français et une bonne reconstitution de la campagne des années 70).

Ce soir je vais voir le dernier Kassovitz (acteur).

Ouais, il me tente bien... Comme l'autre sorti il y a 2 semaines.
(mais comme je suis pas célibataire à Nantes, ni même à Paris avec femme et enfants envoyés chez belle-maman, ça attendra !)

Quand Matthieu rencontre Mathieu, ça donne UN ILLUSTRE INCONNU, avec Delaporte derrière la caméra qui opère un virage un 180° après sa comédie LE PRENOM, et Kassovitz au premier plan dans une excellente interprétation. Il a beau crier partout qu'il encule le cinéma français et que le métier d'acteur n'est qu'alimentaire, il enchaîne plus de belles performances devant que derrière la caméra et particulièrement dans ce thriller qui n'en est pas un mais si il en possède quasiment tous les codes, dans un rôle de serial killer qui n'en est pas un mais si il en possède quasiment tous les codes. Et c'est sûrement ce qui fait un des points forts du film (après la prestation de Kasso), un scénario intelligent qui pioche dans les codes du romain noir mais pour offrir quelque chose de nouveau. Un illustre inconnu, c'est donc une histoire en deux actes, plutôt bien équilibrée qui s'articule autour d'un twix plutôt inattendu qui va changer totalement la perspective du personnage principal, petit agent immobilier, célibataire, solitaire qui mène une vie chiante à mourir, dont on ne sait finalement pas grand chose, à part qu'il s’épanouit uniquement en empruntant la vie des autres.
Certains reprocheront quelques facilités ou invraisemblances dans l'histoire pour en faire quelque chose de vrai. Certes, sauf que ce n'est ni un biopic, ni une histoire inspirée d'un fait divers réel mais juste du cinéma avec un réel travail de mise en scène et de prise de vue qui personnellement, j'ai trouvé bien inspirées (le split-screen avec les miroirs est juste génial).

Vu en avant-première NIGHT CALL (titre français encore une fois magnifique pour le Nightcrawler original !) de Dan Gilroy... qui est vachement bien ! (il y a des chances qu'on le retrouve dans mon top de l'année).

C'est surtout un OVNI d'une noirceur d'ébène, d'une violence physique et surtout psychologique hallucinantes, comme on n'en voit que très peu dans le cinéma américain de nos jours. Le film suit les aventures d'un sociopathe complètement timbré qui se trimballe la nuit avec sa caméra pour filmer les accidents, violences et agressions dans Los Angeles. Et qui vend ses vidéos à une chaîne d'information avide des scoops les plus trash et des images les plus sanglantes possibles. C'est évidemment une charge contre les médias, d'une virulence incroyable, et aussi une critique acide de la société ultra-libérale moderne. Le film assène son discours avec de gros sabots, lourdement, mais avec une efficacité redoutable. Le résultat est oppressant et agit comme une succession de coups de poing qui font vraiment mal.

Surtout, Night Call est basé sur un script et une réalisation très intelligents. En jouant constamment sur un humour plus noir que noir, tous les excès passent comme une lettre à la poste. On rit beaucoup pendant le film, en fait, d'un rire libérateur, furieux. Autant qu'on frissonne à chaque fois qu'on s'enfonce toujours plus loin dans l'horreur.
Et la satire passe par le portrait d'un personnage complètement allumé, qui est d'autant plus effrayant qu'il concentre toutes les tares de l'américain moyen accro à la télé et recherchant la gloire et l'argent (et par extension de n'importe quel citoyen du monde capitaliste). Dans le rôle, Jake Gyllenhaal est absolument monstrueux, dans tous les sens du terme. Inquiétant, habité, cynique, illuminé, il est de quasiment tous les plans et livre là ce qui restera comme un des meilleures performances de sa carrière (voire "la"). Les autres acteurs sont un peu éclipsés par Jake mais sont très bons aussi - à commencer par Rene Russo qui fait elle aussi froid dans le dos en Anna Cabana/Apolline de Malherbe dans 10 ans, aux dents qui rayent le sol.

Quand on dit en plus que c'est très bien mis en scène, très beau visuellement et avec une bonne musique, il n'y a plus qu'à foncer aller prendre sa claque.

Note = 5/6

Coïncidence troublante : alors qu'on se disait en sortant de la salle avec Cyrille qu'on avait encore quelques années avant que BFM et iTélé atteignent de tels fonds de caniveau, on découvrait qu'avait eu lieu en même temps un braquage avec prise d'otage suivi en direct par tous les médias. Quand la fiction rejoint la réalité...

Phil a écrit:Coïncidence troublante : alors qu'on se disait en sortant de la salle avec Cyrille qu'on avait encore quelques années avant que BFM et iTélé atteignent de tels fonds de caniveau, on découvrait qu'avait eu lieu en même temps un braquage avec prise d'otage suivi en direct par tous les médias. Quand la fiction rejoint la réalité...

'tain, c'était exactement ça (mais sans morts), en plus !
http://www.arretsurimages.net/breves/2014-11-26/BFM-au-paradis-perdu-du-fait-divers-id18248

Ce qui est bien, c'est qu'on voit à quoi ressemblera Anna Cabana dans 20 ans : une vielle peau bottoxée

Ah, et j'ai oublié de parler de la fin du film, délicieusement immorale (ou amorale, plutôt), cynique, et qui nous évite un happy end qui aurait été particulièrement mal venu ! (tout en enfonçant bien le clou dans les travers dénoncés par le film)

M'en souviens déjà plus, de la fin !

Ah si, avec ses nouveaux employés !

Oui, et puis ce qui arrive à l'ancien, et Ana-Cabana-dans-20-ans, et ça se finit pas avec une morale relou après le cynisme de ce qu'on vient de voir.

Que du bonheur !

http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Video/Explosions-robots-et-heros-badass-la-creme-du-cinema-US-des-1980-s-4090165

Phil a écrit:Vu en avant-première NIGHT CALL (titre français encore une fois magnifique pour le Nightcrawler original !) de Dan Gilroy... qui est vachement bien ! (il y a des chances qu'on le retrouve dans mon top de l'année).

C'est surtout un OVNI d'une noirceur d'ébène, d'une violence physique et surtout psychologique hallucinantes, comme on n'en voit que très peu dans le cinéma américain de nos jours. Le film suit les aventures d'un sociopathe complètement timbré qui se trimballe la nuit avec sa caméra pour filmer les accidents, violences et agressions dans Los Angeles. Et qui vend ses vidéos à une chaîne d'information avide des scoops les plus trash et des images les plus sanglantes possibles. C'est évidemment une charge contre les médias, d'une virulence incroyable, et aussi une critique acide de la société ultra-libérale moderne. Le film assène son discours avec de gros sabots, lourdement, mais avec une efficacité redoutable. Le résultat est oppressant et agit comme une succession de coups de poing qui font vraiment mal.

Surtout, Night Call est basé sur un script et une réalisation très intelligents. En jouant constamment sur un humour plus noir que noir, tous les excès passent comme une lettre à la poste. On rit beaucoup pendant le film, en fait, d'un rire libérateur, furieux. Autant qu'on frissonne à chaque fois qu'on s'enfonce toujours plus loin dans l'horreur.
Et la satire passe par le portrait d'un personnage complètement allumé, qui est d'autant plus effrayant qu'il concentre toutes les tares de l'américain moyen accro à la télé et recherchant la gloire et l'argent (et par extension de n'importe quel citoyen du monde capitaliste). Dans le rôle, Jake Gyllenhaal est absolument monstrueux, dans tous les sens du terme. Inquiétant, habité, cynique, illuminé, il est de quasiment tous les plans et livre là ce qui restera comme un des meilleures performances de sa carrière (voire "la"). Les autres acteurs sont un peu éclipsés par Jake mais sont très bons aussi - à commencer par Rene Russo qui fait elle aussi froid dans le dos en Anna Cabana/Apolline de Malherbe dans 10 ans, aux dents qui rayent le sol.

Quand on dit en plus que c'est très bien mis en scène, très beau visuellement et avec une bonne musique, il n'y a plus qu'à foncer aller prendre sa claque.

Note = 5/6

Vu hier soir et tout pareil. Jake Gyllenhaal est terrible (et étrangement avec son cynisme et ses cheveux gras, il m'a fait pensé au personnage de De Caunes, Gérard Langedepute). Le sujet pourtant maintes fois traités au cinéma est abordé très intelligemment et sous un angle encore jamais exploité, ce qui m'a fait également pensé (j'ai beaucoup pensé hier soir ) à Un illustre inconnu, d'une part, par son angle d'approche original sur des sujets qu'on croyait épuisé et sur la mise en avant d'un personnage qui a toutes les caractéristiques et pathologies d'un serial killer mais qui ne franchit jamais le pas ... quoique pour le personnage de Lou, on peut se demander à quel moment il commence à préméditer la mort de son stagiaire-boniche-vice-président !

Vu LA FRENCH de Cédric Jimenez avec le duo de comiques Jean Dujardin et Gilles Lellouche. Et j'ai été agréablement surpris, non pas que je m'attendais à une merde, car je n'aurai même pas pris la peine de mettre les pieds dans le cinéma mais j'étais plutôt perplexe, acteurs bankables, habitués des plateaux télés, avant-première, matraquage marketing, ...  bref un truc à risque.
Et bien c'est bien foutu. Assez librement inspiré de l'affaire de la French Connection, Jimenez plutôt que de reconstituer méticuleusement l'enquête ou faire un film politique, il s'applique à orienter son film autour de l'affrontement entre le juge Michel (Dujardin) et le mafieux Zampa (Lellouche). Difficile de ne pas reconnaître les références à Michael Mann avec Heat et Scorcese avec ses Affranchis ou Casino. Il n'a pas tout le talent de ses aînés mais il s'en sort très bien avec un bon film de gangsters, appuyé sur un scénario solide, aidé par de bons acteurs, le duo Dujardin et Lellouche étant très convaincants à l'écran, les seconds rôles n'étant pas en reste, et surtout une superbe reconstitution des années 70, même si parfois, il a la main un peu lourde sur les références dans certains plans (Casimir, Pif Gadget). Si il y a quelques maladresses de mise en scène (quelques plans trop longs, d'autres carrément inutiles (le truc sur la relation père/enfants vers la fin du film est assez ridicules), mais bon quelques détails et on échappe pour une fois au cabotinage qui devient légion ces derniers temps dans ce genre de film.
Bref, c'est costaud et ça fait largement le boulot !

Ouais, j'irai le voir si j'ai le temps...

Merci mais non.

Vu le dernier Cantet : Retour à Ithaque. Cantet n'est vraiment jamais là où on l'attend. Mine de rien, il n'a jamais un film qui ressemble à l'autre, dans des proportions rares.

Au début, celui là surprend, c'est une sorte de huis clos. L'intensité monte peu à peu, et en 1h30, on comprend l'histoire récente de Cuba. Magnifique.

La famille Bélier, on va en bouffer pendant quelques semaines, vu la promo, mais vaut mieux s'abstenir de le voir... Je déteste quand on me tire les larmes à ce point là ! Et c'est pas très drôle en plus... Et puis Sardou... T'as envie d'être sourd, pour le coup

Ouaip, pour le coup, ça me fait vraiment pas envie. A la base, le film m'intéresse pas du tout; il aurait dû simplement passer complètement inaperçu. Sauf qu'on te le sur-vend partout comme LE film de cette fin d'année, en jouant bien à fond la carte de la "prise d'otage émotionnelle" (en gros, t'as pas le droit de pas aimer, puisqu'on te dit que c'est un film qui rend heureux et que ça va te faire du bien, fonce chialer et rire avec le bon peuple, mécréant !).
M'en foutais déjà, là, je m'en contrebranle à fond.
(ouais, ok, je prends le risque qu'on me ressorte Amélie Poulain, blablabla )

J'étais bien mieux à la maison à mater LA POURSUITE IMPITOYABLE d'Arthur Penn avec Marlon Brando, enregistré sur Arte hier ! Pour le coup, une vision noirissime de l'humanité, certainement bien plus réaliste que les neuneus de la famille de mon signe astrologique.
J'ai continué sur le doc consacré au "meilleur acteur (malgré lui) de l'histoire du cinéma américain" - qui était très intéressant.

Haha, Télérama a lancé un "générateur de pitch improbable et aléatoire comme les scénaristes de La Famille Bélier"