Dire qu'on (troisième personne, j'étais avec Cyrille) attendait beaucoup de
AD ASTRA de James Gray est un euphémisme. Même sans être un fan hardcore du réalisateur, son incursion dans le monde de la SF, après son incursion dans le monde du film d'aventures avec
Lost city of Z était des plus intrigantes. Couplé à une bande-annonce promettant du lourd, il n'en fallait pas plus.
Et, de fait, pendant les trois quarts du film, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : de la "vraie SF" comme on en voit peu au cinéma (sans revenir tout le temps à
2001, on peut citer le dernier exemple notable,
Interstellar), des images sublimes réhaussée par une musique qui ne l'est pas moins, un scénario bien agencé qui organise chaque séquence de manière à faire avancer l'histoire (on passe de la Terre à la Lune puis à Mars puis aux confins du système solaire les doigts dans le nez). Tout concourt à offrir un spectacle fascinant, à mi-chemin entre le gros blockbuster de SF et le film plus cérébral. Avec un
Brad Pitt encore une fois exceptionnel, après son rôle marquant chez Tarantino.
On tenait bien là un nouveau mètre-étalon du cinéma de science-fiction.
Et c'est donc encore plus rageant de voir le film s'effondrer sur lui-même, dégringoler dans une dernièère partie pathétique, complètement crétine, accumulant les idées débiles les unes après les autres ! Il paraîtrait que la fin ait été modifiée suite au rachat de la Fox par Disney, en pleine postproduction. Mettons... N'empêche, il faut juger par ce qu'on voit à l'écran; et c'est complètement naze. Le surf dans l'espace, l'explosion nucléaire, le retour sur Terre, la femme... mandieu.
Après, on pourrait se dire : ok, la fin est merdique, c'est malheureusement ce qui reste quand on sort de la salle, mais essayons de se raccrocher à tout ce qui était bien avant. Sauf que, du coup, on se met à réinterpréter le film, et on y trouve plein de petits trucs qui clochaient déjà. Sur lesquels on aurait fait l'impasse si la fin était réussie, mais qui sonnent plutôt comme l'annonce du gâchis à venir.
Et quel gâchis !