Rapido films - Ze quick critix 4x4

J'ai enfin vu Bohemian Rhapsody en entier (il m'a fallu deux épisodes). Quelle mauvaises idées de finir sur Live Aid. Mais c'est à l'image du film, qui ne raconte rien...

Bref

Le Live Aid, c'est la goutte d'eau qui rend le film totalement inutile : c'est pas comme si le "vrai" événement n'était pas documenté ! On connait les images originales, à quoi ça sert de les refaire (en moins bien) ???
Dans le genre, la séquence où il apprend qu'il est séropositif, sur la chanson Who wants to live forever ?. Qui sert déjà dans un film précédent, en l'occurrence Highlander, pour la séquence où la femme de Totophe Lambert vieillit et meurt, alors que lui ne bouge pas. Du coup, dans Bohemian, ça tombe complètement à plat alors que ça aurait dû être LA séquence d'émotion du film

Et c'est parti pour.... Qu'est ce qu'on a encore fait au bon dieu !

Si je ne donne pas signe de vie dans 1h30 appelez les pompiers

bon, j'ai survécu en faisant autre chose... C'est du néant absolu

Du néant puant, au moins ?

absolument puant, rien ne nous est épargné

J'ai eu la même (mauvaise) idée hier soir. J'ai pas souvenir que le premier était aussi con.
Même si on met de côté le thème principal du film, rien n'est drôle. Y a pas une vanne sur laquelle on pourrait se dire : "Tiens, je vais la ressortir celle-là". 
Seul intérêt, ça dure moins d'une heure trente

Je crois que même en me forçant, je regarderai jamais ces deux merdes...

On peut toujours creuser plus bas. Le dernier Allen est le pire de sa filmographie. Quant à Chalamet... Mon dieu quelle tanche. Il surjoue le Woody Allen de pacotille, poseur à chaque instant, toujours faux. Un drame

Alors que toute la critique "intello" se paluche dessus... ça me rappelle Blue Jasmine !

Quelle déception de voir Vince Gilligan s'empêtrer avec ce EL CAMINO qui aurait pu être si prometteur sur le papier ... même si Breaking Bad se suffisait à elle-même et n'avait pas nécessairement d'avoir une deuxième fin à part peut-être rendre hommage au personnage campé par Aaron Paul. Le film commence en effet juste après le dernier épisode de la série et montre un Jesse Pinkman redevenu à moitié sauvage tout juste échappé du repère des nazis qui l'avaient capturé.
Il ne faut hélas pas longtemps pour s'ennuyer. Pourtant on connaît l'art de VG à étendre le temps à l'infini et nous scotcher à notre canapé mais là ça ne marche pas. Ce qui fonctionne sur une série d'une dizaine d'épisodes est complètement raté sur un format de 2 heures. Ce n'est pas la première fois que ce changement de format pose problème (je crois que Cyrille nous parlait de Downtown Abbey récemment). 
On pourra toujours apprécié son sens de la mise en scène, ses longs travellings, ses décors qui semblent s'étendre à l'infini ... pour le reste il faudra attendre la prochaine saison de Better Caul Saul.

Pas vu la série, donc pas intéressé par le film à la base, déjà.
Et en plus, t'es pas le premier avis négatif que je vois dessus !

Ken Loach avait déclaré que son précédent film - l'excellent I, Daniel Blake palmé à Cannes - serait son dernier film. Il est finalement revenu sur sa décision (temporairement ou non, on n'en sait rien pour l'instant); et lorsqu'on voit le tétanisant SORRY WE MISSED YOU, on comprend pourquoi. Face à l'emballement de la société, à l'ubérisation du monde et l'ultra-libéralisme triomphant, l'anglais y paraît en effet plus en colèe que jamais (ce qui n'est pas peu dire) ! 
Encore plus sombre, aussi - ce qui n'est pas peu dire non plus. Le cinéma du réalisateur engagé n'a jamais été très joyeux; mais il y avait souvent une petite lueur positive qui sauvait le film, notamment à la fin. Là, rien de tout ça; le constat est sans appel : on ne s'en sortira pas, on va continuer de s'enfoncer dans l'horreur économique, sociale et humaine. Probablement jusqu'à l'explosion sans retour possible. 
On sort du film rincé, désespéré, bouleversé. Et en colère, évidemment. Avec l'envie de buter des gens - chez nous du côté des connards LREM qui prône le monde inhumain décrit dans le film, et qui mène à la catastrophe individuelle et collective. 

Grand film. 
encore un de la part de Loach.

LE TRAITRE de Marco Bellocchio raconte l'histoire vraie de Tommaso Buscetta qui a fait tomber la Cosa Nostra suite à un procès monstre dans les années 80-90. Malgré les deux heures et demi (et un début un peu compliqué le temps de situer tous les personnages), on ne s'ennuie pas grâce à une très belle mise en scène et la performance de Pierfrancesco Favino dans le rôle du repenti, à la fois traître, héros de la nation, gangster, opaque, menteur, .... On est très loin du côté léché de Coppola qui magnifiait la famille Corleone, mais dans une approche plus clinique et radicale bien mise en perspective dans l'histoire de l'Italie du dernier cinquantenaire.

Dans un autre genre mais tout aussi grave, LES CHATOUILLES vu sur Canal+ qui remue bien les tripes.

Le Bellochio me tente bien (il est déjà dans ma wish-list).

Même sans être un passionné de voitures, LE MANS 66 est un grand moment de cinéma "à l'ancienne" comme on les aime. James Mangold déploie des trésors de génie pour mettre en scène cette tranche d'histoire mythique de la course automobile, rejetant au maximum les effets spéciaux pour s'atteler à du réel. Et il suffit de regarder la dernière demi-heure sur le circuit du Mans pour se convaincre de son talent. Mais il sait diriger ses comédiens. Certes il n'a pas devant la caméra des débutants mais il sait les magnifier. Et après le duo Pitt/DiCaprio de Tarantino, je pense qu'on retrouve le même niveau avec Bale et Damon si ce n'est mieux.
Et pour peu qu'on soit un peu passionné de bagnoles (et du travail de Shelby), et bien on tient un des meilleurs films de l'année 2019.

C'était ma soirée Christian Bale, puisque n'ayant pas vu VICE lors de sa sortie cinéma, je me suis rattrapé avec le bluray. Il est stupéfiant dans le costume de Dick Cheney aidé par une superbe réalisation d'Adam McKay et des seconds rôles qui ne sont pas en reste.
Si les biopics politiques sont parfois un tantinet chiant, celui-là est passionnant que ce soit d'un point de vue cinématographique et historique faisant découvrir un personnage finalement peu connu, qui a oeuvré dans l'ombre depuis Nixon et pourtant se révèle terrifiant dans ce qu'il a pu faire faire aux différents présidents qui se sont succédés pendant 4 décennies

J'y connais rien en courses de bagnoles, je m'en fous comme de ma première capote, mais t'es pas le premier à donner un avis positif sur le film. Qui me tente bien, mais j'aurai pas le temps de le voir au ciné (la durée n'aide pas) --> direct dans ma liste des films à guetter.

Liste dont est sorti Vice ils y a plusieurs mois quand je l'ai récupéré... mais toujours pas vu !

Après le ratage de Bohemian Rapsody, je me suis laissé tenté par ROCKETMAN. Plus Queen que Elton John à la base, musicalement c'est parfois lassant ... mais d'un point de vue cinéma c'est largement plus réussi grâce à une mise en scène un peu moins plan plan que BR en jouant sur le côté "comédie musicale", un peu comme on imagine la vie d'Elton John (à sa grande époque), une espèce de grande fête où tout n'est que fantaisie, exubérance et excès. L’interprétation de Taron Egerton joue pour beaucoup dans l'intérêt du film. Et bien qu'Elton John soit producteur du film, c'est moins "respectueux" que BR même il y a encore de la retenue. C'est pas exempt de défauts (qu'on avait déjà vu dans la bio de Queen). Si on échappe au concert de 30 minutes à la fin, on a le droit au clip de I'm still standing rejoué intégralement. Le traitement sur l'homosexualité, les addictions, l'alcoolisme, le manager "pourri" ... est à peu près le même dans les 2 films. Le fait que Dexter Fletcher soit au commande des deux (enfin presque), n'est peut-être pas étranger à tout ça.

J'attendais certainement trop du film de Ladj Ly LES MISERABLES, après son accueil à Cannes, sa réception critique et publique, et le gros buzz qu'il y a autour en ce moment. J'ai donc été relativement déçu à sa vision.

Attention : c'est un bon film, hein ! Bien foutu, efficace, accrocheur. Avec de supers acteurs plus (Damien Bonnard...) ou moins (les gars de la cité) professionnels.

Mais le film se révèle souvent trop démonstratif, trop lourd dans son discours et ses intentions. Ladj Ly et ses compères veulent dire plein de choses sur la banlieue, la cité, la situation en France aujourd'hui - c'est tout à leur honneur, mlais c'est fait de façon trop didactique. Et peut-être que le discours du film fera prendre conscience des choses à Macron et Brigitte; moi j'ai eu l'impression de ne rien apprendre que je ne savais déjà.

Faisons aussiu il'inévitable comparaison avec La Haine - dont il pourrait être une sorte de version réactualisée 25 ans après (pour dire que les choses non seulement n'ont pas changé, mais ont même empiré). Parallèle totalement conscient, et je dirai même recherché et assumé de la part des concepteurs du film - qui vont jusqu'à copier la structure et certains éléments du film de Kassovitz (on connaît les accointances de la bande de Kourtrajmé avec la bande de Kasso).
Eh bien, la comparaison n'est pas à l'avantage de Ly; et ce n'est pas qu'une question de ressenti purement subjhectif, qui pourrait même être due à l'aura culte du Kassovitz (même si ça joue, forcément). Là où La Haine était très fort et allait bien au-delà du film qui marquait par son constat lucide sur un problème de société, c'était surtout qu'il enrobait ses aspects politiques et sociaux sous un vernis de pur cinéma d'exploitation. Le film fonctionnait (et fonctionne toujours) parce que c'est d'abord un formidable film de divertissement, presque une comédie d'action par moments. Là où Les Misérables s'apparente plus à un cinéma "engagé" à la française, sans beaucoup de Cinéma à l'intérieur (mais heureusement il y en a par moments).

Malgré ça, le film est à voir - je répète que c'est bien; juste pas la bombe annoncée.
Rien que la dernière partie du film est redoutable et vaut le coup d'oeil.

Il y a bien longtemps qu'on sait que Roman Polanski est un formidable metteur en scène, ce n'est donc pas une surprise si je dis que son J'ACCUSE est une fois de plus le résultat d'une mise en scène réussie, une superbe reconstitution de l'époque, un casting à a hauteur (Jean Dujardin est très bon).
Si la première partie du film est très sérieuse, méticuleuse, hitchcockienne, la deuxième partie dans le tribunal se transforme en un immense cirque grandguignolesque avec l'armée au premier rang représentée par ses généraux transformés le temps du procès en groupies hystériques. 
Avec ses relents d'antisémitisme et parodie de justice, on trouve beaucoup d'écho avec l'actualité du moment et RP prend clairement parti.

On voit que tu n'as pas vu Et si c'était vrai

Roman Polanski ne prend pas parti, il a monté sur le dos du pauvre Dreyfus une manipulation identificatoire et se sert de la cause de la lutte contre l'antisémitisme pour servir la sienne.

La place des pervers sexuels est en prison, pas dans un fauteuil de directeur de film. (ah, mais j'oublie, BHL nous affirme dans sa chronique du point que pour le viol d'une enfant, il a purgé une peine aux etats unis de... 46 jours)

Cyrille a écrit:On voit que tu n'as pas vu Et si c'était vrai

L'adaptation de Marc Levy ???

Nan, c'était Une Histoire Vraie