(BLOOD TIES de Guillaume Canet)
Sans même parler du fait que je le hais parce que c'est mon jumeau astral et qu'il fait des films à ma place (ah ben si, tiens, merdum, je l'ai dit !), Guillaume Canet a toujours été un petit con au cul bordé de nouilles, un mec à qui tout sourit dans le cinéma français par pur hasard... et qui n'a jamais su profiter une seconde de ce statut pour faire des bons films ! Des films qui rapportent, ça oui, donc pourquoi se casser le cul à essayer de faire des trucs bien, en même temps...
Ainsi, après le très surestimé N'en parle à personne, il avait eu les coudées franches pour ses Petits Mouchoirs, pour le résultat que l’on sait. Démago, populo, insupportable, puant, le film entrait en résonnance avec l’état d’esprit des français auxquels on pourrait appliquer les mêmes qualificatifs, et devenait un triomphe en salle ; aussi immérité d’un point de vue cinématographique que compréhensible sociologiquement.
Du coup, comment ne pas continuer de s’offrir un nouveau caprice dans la foulée ? Puisqu’il ne trouvera personne pour lui dire non, Canet n’aura eu aucun problème à faire ce qu’il voulait pour son film suivant.
Soit ce BLOOD TIES, donc ; un film américain, avec des stars locales, rendant hommage au cinéma policier des années 70 à la Friedkin ou aux sagas gangsteriennes de Coppola. Sur le papier, un bon concept, et un truc qui peut faire sacrément envie. Sur le papier.
Parce qu’à l’écran, c’est tout de suite autre chose. Comme d’hab’, Canet ne fait à peu près rien de son concept. C’est même pire ici, d’une certaine façon : paralysé le poids des références et du système américain, il livre un film qui ressemble à une visite de musée compassée et lourdingue, ne jouant qu’à reproduire des schémas connus, en moins bien. Les films auxquels il veut rendre hommage, il ne les réinterprète pas mais les recopie, l’âme et le talent en moins. On regarde donc ça d’un œil vaguement intéressé, au mieux en jouant au jeu des références constantes (rien que le rôle de James Caan, c’est à mourir de rire tant on a l’impression de voir un voyant rouge clignotant genre « regardez, j’ai un mec du Parrain dans mon film !). et je passe charitablement sur la reconstitution figée des années 70, totalement inutile si ce n’est, là encore, pour le jeu de refaire un certain style de cinéma.
Mais le pire dans le film, c’est finalement ce côté « milieu du cinéma incestueux » qu’on trouvait déjà dans sa purge précédente, mais qui est encore pire ici. Enfin, voyons : Canet qui part aux states pour refaire un film dans lequel il a joué en France avec son pote François Cluzet (Les liens du sang de Jacques Maillot), qu’il co-écrit (à partir d’une scénario déjà adapté d’un roman – ça commence à faire cher la photocopie) avec James Gray (rien que ça !), qui vient de faire jouer sa femme Maria Coquillette, qui refait en gros son scénario de La Nuit nous appartient (encore du papier pour la photocopieuse)… On part déjà sur de bonnes bases. Ajoutons à ça un casting auquel on échappe à ses potes habituels – la production internationale nous sauve – mais pas à sa meuf, aussi mauvaise que d’habitude dans un rôle de pute camée auquel on croit pas une seconde. Cotillon qui ramène aussi Mathias Schonnaerts qui jouait avec elle dans la film d’Audiard. Le pote Yodélice à la musique (pas mal – mais on entend surtout des standards de l’époque)…
Ca reste regardable malgré tout ; disons que si c’est clairement pas bon, c’est pas mauvais pour autant. Notamment parce qu’il y a le métier des collaborateurs de Canet, qui compensent sa réalisation fonctionnelle ; et la « qualité américaine ». Il y a aussi les acteurs, qui font leur boulot (sauf Marion, évidemment ! ).
Un film de fonctionnaires, quoi, de gens qui font ce pour quoi ils sont payés et basta. Et surtout une nouvelle masturbation cinématographique de Canet… mais qui s’est cette fois soldée par un échec commercial et critique qui rassure un peu ! Et devrait peut-être ramener un minimum le gars sur terre (comme sa femme après sa prestation catastrophique chez Nolan).