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Le cinéma est plus harmonieux que la vie, il n'y a pas d'embouteillages dans les films. Les films sont comme des trains qui filent dans la nuit (François Truffaut)


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Cyrille



Oh non, ça va pas recommencer. On est dans un procédé, comme tout film, sauf que dans Le fils de Saul, il y a volonté de rejeter la mise en spectacle. Pas de suspense de douche, pas de héros allemand qui sauve des juifs.

Quand l'un essaie de montrer le bout du bout de l'horreur absurde, l'autre fait une dissertation de 3° sur le bien et le mal.

Tu l'as cherché !

Cyrille



Je ne crie d'ailleurs pas eu génie sur ce film.

Mais enfin, entre un film sur un aspect vraiment obscur de quelque chose qui n'est déjà pas gai, et "Auschwitz pour les Nuls", s'il fait vraiment comparer deux choses qui n'ont pas lieu de l'être, je choisis le premier

Cyrille



Télérama dit les choses mieux que moi

Est-ce à dire que Le Fils de Saul a vaincu l'anathème ? C'est un peu plus compliqué. Le parti pris de Nemes consiste à éviter au film de trébucher sur l'obstacle esthétique d'une mise en scène, de « belles images » qui induisent mensonge et interprétation. Le tout premier plan donne la clé. Une image fixe et floue qui laisse deviner le vert printanier d'une forêt ou d'un champ. En arrière-plan, une silhouette s'approche jusqu'à ce que le point se fasse sur le visage de Saul. Comme si le personnage était entré en fiction en allant chercher le cinéaste et non l'inverse. Pendant près de deux heures, ce visage en gros plan ne quitte plus l'écran. Et c'est dans le hors-champ que l'enfer se déchaîne, évoqué par une bande-son peuplée de voix s'exprimant en différentes langues, de gémissements et de bruits de coups.

En instituant ce procédé, et en s'y tenant scrupuleusement jusqu'aux ultimes secondes, Nemes réalise avant tout un film irréprochable. Une contribution à l'histoire du cinéma qui ne pourra pas être associée aux polémiques virulentes qui ont jailli à propos de tant d'autres, depuis Kapo, de Gillo Pontecorvo, en 1961, première querelle fondatrice de la critique, à la Liste de Schindler, de Steven Spielberg (1993), La vie est belle, de Roberto Benigni (1997) en passant par La Trêve (1997), dernier film de Francesco Rosi d'après le roman de Primo Levi, ou encore La Rafle, de Rose Bosch (2010). C'est à la fois sa prouesse, sa virtuosité, son assurance tout-risque, mais aussi sa limite. Comme le travail d'un élève surdoué qui prend à revers une équation sur laquelle plusieurs générations de cinéastes se sont cassé les dents, sans pour autant la résoudre tout à fait.

Réduire Le Fils de Saul à un exercice de style brillant et habile relève peut-être de l'injustice tant la difficulté semblait insurmontable. Pourtant, dans un paradoxe qu'il contribue à perpétuer, le film renvoie chaque spectateur à ses propres contradictions, à son désir malgré tout de regarder ce qui ne peut sans doute être vu qu'à travers quatre photos floues prises secrètement à Auschwitz-Birkenau en 1944 par un certain Alex, Juif grec enrôlé dans les Sonderkommandos et mort dans le camp, témoignage dérisoire et majeur qui ne montre presque rien et dit absolument tout.

Phil


Admin

Cyrille a écrit:Oh non, ça va pas recommencer

Very Happy

Nan mais y'a juste un truc qui m'énerve concernant ce film, et ça va au delà de la comparaison de fond avec Schindler et d'autres. On le retrouve dans la critique de Télérama ou dans le discours de Lanzmann, par exemple. C'est sur le fait que le parti-pris de mise en scène de Nemes vaudrait mieux que celui de Spielberg et sa réalisation "spectaculaire". Je pense que Némes fait lui aussi du spectacle, avec sa réalisation mise en avant. Les gros plans, le travail sur le son et le hors champs, la caméra qui suit le héros, c'est autant du spectacle que la petite fille en rouge ou le travelling sur Schindler qui marche au milieu des coups de feu.
Le fils de Saul, c'est du cinéma, et même semble-t-il du pur cinéma immersif qui emploie tout u tasde procédés pour immerger le spectateur. Ça devrait gêner autant les tenants de l'impossibilité de représenter la Shoah que La vie est belle (pour prendre un autre exemple, et pour le coup un film que j'aime pas !)

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Phil


Admin

Le tiens, de discours, je l'entends parfaitement. C'est la contradiction qu'il y a chez d'autres qui me gêne plus...

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Cyrille



Il y a une énorme différence, c'est que le parti pris de Nemes intègre cette quasi impossibilité de montrer l'immontrable. D'ailleurs, il n'en montre quasiment rien.
On est loin de l'arrogance d'un Spielberg

Phil


Admin

Elle est où, l'arrogance ? Dans le fait de savoir réaliser comme peu de monde savent le faire et d'utiliser ce sens de la mise en scène ?
A ce moment là, De Vinci est arrogant lorsqu'il peint la Joconde, Michel-Ange avec la Chapelle Sixtine... Laughing
(Picasso avec Guernica, tiens, on va rester dans le "sujet lourd" - quoique, la représentation de Dieu, y'en a qui se tuent pour ça)

Oui, je sais, c'est justement ça le problème...
(et nos positions resteront à jamais irréconciliables sur le sujet Smile)
Et je reste persuadé qu'il y a la même arrogance dans le film de Némès, avec sa mise en scène placée au dessus du reste. N'ayant pas (encore) vu le film, je n'ai pas vérifié - mais je le ferai dès que possible.

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Phil


Admin

Et puis on va pouvoir s'empailler ce soir sur la vision de la guerre froide par Spielberg, cool ! niark niark.

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Cbyt



C'est tendu par ici !!
J'ai pas encore vu Le fils de Saul. Bien ou pas bien, je jugerai sur pièce mais sûrement pas au travers du prisme déformant des critiques qui cherchent systématiquement à idéaliser, opposer ou défoncer untel ou untel, la subtilité étant absolument proscrite. 
Je ne crois pas que ni l'un, ni l'autre pour ce que j'en ai lu, ai affiché dans leurs propos, une quelconque arrogance dans leur manière de vouloir représenter à l'écran ce que leur a inspiré cette période de l'histoire, ou même établit comme dictat que leur vision cinématographique était unique, le reste étant de la merde (c'est également vrai pour les autres réalisateurs que tu cites Phil).

Phil


Admin

Tout à fait.
Je ne veux pas parler à la place de Cyrille, mais on a souvent eu cette discussion, et il me semble savoir que cette arrogance de Spielberg résiderait dans le fait de prétendre pouvoir représenter la Shoah à travers son film. Et détenir une sorte de vérité absolue en voulant faire le film définitif sur le sujet.
Ce qui Spielberg n'a jamais dit ! C'est certains avis sur son film qui disent ça. Lui a "juste" fait de son mieux pour donner sa vision. A mon avis, il a réussi (par l'utilisation de moyens purement cinématographiques, ce qui lui est fortement reproché); d'autres pensent que non.

(mais non, c'est pas tendu, c'est le niveau passionné habituel ! Very Happy)

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Cyrille



Et bien alors, sa vision, elle est pourrie ! Il a compris la Shoah comme u américain de base, ceux qu'ils sait si bien représenter dans ses films, c'est à dire des méchants qui tuent des gentils innocents

Cyrille



Sinon, son dernier film, c'est un bon film de 2h20 (donc déjà, pas un très bon film) qui est fin comme une choucroute en boite !

Phil


Admin

Ouais, c'est pas fin, Le pont des espions, mais bien - dans le genre classique sans surprise...
J'en parle demain sur le sujet consacré à Steven.

Pour le coup, Spielberg n'a rien à voir avec le scénario, qui est écrit par les frères Coen. On les a connus plus inspirés et plus subtils !

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Cbyt



Cyrille a écrit:... c'est un bon film de 2h20 (donc déjà, pas un très bon film) ...
mouarf !!!

Phil


Admin

Contrairement à Made in France, le premier films du scénariste (de Jacques Audiard, notamment, auquel ce film fait beaucoup penser) Thomas Bidegain LES COWBOYS n'a pas été repoussé suite aux événements récents. Sur le même principe, il aurait pourtant pu : ça raconte en effet l'histoire d'un père et de son fils qui partent à la recherche de leur fille/soeur, partie avec son petit ami arabe, ayant enfilé le voile et s'étant convertie à l'Islam.
Que dire, si ce n'est que c'est très bon ? Bah pas grand-chose. Effectivement, ça fait penser aux bons films d'Audiard (pas le dernier, par exemple, que Bidegain a co-écrit) - le même regard acéré sur les faits et les personnages, la même intelligence dans le propos, la même finesse. François Damiens et le jeune Finnegan Oldfield sont excellents, comme tous les autres acteurs. La musique - pourtant signée du nullos Raphael, ici en mode "copie d'Alexandre Desplat - est superbe (jusqu'à une reprise country de Smalltown Boy sur le générique de fin). Et le sujet, difficile, est très bien traité.
Enfin, le titre du film, qui fait référence à la passion de la famille pour la musique country et le western, est plus qu'un gadget : en reprenant la structure du classique La Prisonnière du Désert de John Ford, le film s'apparente à une quête existentielle, croisant par moments le film d'aventures. A ce titre, Les Cowboys fait parfois montre d'une belle ampleur, d'autant plus étonnante pour un premier film (même si Bidegain n'est pas un nouveau-né au cinéma).

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Phil


Admin

2 films pas terribles (même si le premier est très sympa), vraiment rapido.

CUPCAKES est une vraie curiosité, puisqu'il s'agit d'une comédie légère et délirante (et gay) signée par Eytan Fox - réalisateur auparavant du génial Tu Marcheras sur l'eau et du tès bon The Bubble. Des films tout sauf légers, donc. Là, il change complètement de registre en nous balançant un truc coloré, ultra kitsch, extravagant et outré; on pense souvent à une sorte d'Almodovar à la sauce israélienne. C'est assez marrant, plein de référence au concours de l'Eurovision (ce qui rend le film d'autant plus sympa Very Happy), entraînant... mais rien de plus. Et tout autant totalement abracadabrantesque.
Je préfère laaaaaaaaaaaaaargement ses films qui plombent le moral et sont quand même bien mieux foutus. (mais ça reste agréable à voir)

La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil, sous ce titre à rallonge se cache le dernier film en date de Joann Sfar, qui est passé totalement inaperçu à sa sortie en milieu d'année. A raison, à mon avis, tant c'est insignifiant. Remake d'un film des années 70 signé Anatole Litvak, celui-ci essaie sans cesse de copie le cinéma de l'époque (on pense au Point de non retour de Boorman, et c'est totalement au détriment du film de Sfar !), mime les expérimentations sur le montage et le son, éclate le récit et tente de faire planer le mystère sur une histoire d'usurpation d'identité vue 100 fois et qui ne prend jamais. L'héroïne, jouée par FReya Mayor est carrément sesque, mais c'est bien la seule chose à sauver de ce truc.

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Phil


Admin

Et deux autres films pas top.

Strictly Criminal : il me semble que Cyrille en avait parlé rapidement ici, mais apparemment non - ça devait être juste à l'oral. Donc, pareil : Johnny Depp excellent, comme on ne l'avait pas vu depuis des années; les autres acteurs pas en reste, au sein d'une distribution longue comme le bras. Dommage que le film raconte une énième histoire (vraie, comme si on en avait quelque chose à foutre) de mafia, d'enquête du FBI, avec les mêmes scènes de violences que d'habitude, la même progression de l'histoire, les mêmes séquences obligées et les mêmes personnages. C'est bien foutu, dans le genre, mais on s'en bat les flancs.

Goodnight Mommy : une curiosité, un film d'horreur (plutôt un suspense qui vire au film d'horreur dans le dernier tiers) autrichien qui n'est pas sans rappeler le cinéma de Mickael Haneke. Sauf que là, c'est super chiant pendant une heure (certains diront que c'est souvent le cas aussi chez Haneke ! Smile). Et on grille à peu près tout ce qui va se passer, dont l'explication finale, avant que ça n'arrive. Les 2 réalisatrices échouent à créer une atmosphère, un vrai malaise, une ambiance malsaine. Et c'est dommage, parce qu'on passe pas loin du film réussi, et certaines scènes réussissent à provoquer un petit quelque-chose chez le spectateur. Mais c'est malheureusement trop fugace, et noyé dans un ensemble qui ne prend jamais.

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Cbyt



Pour continuer la série, une soirée rattrapage hier soir plutôt galère ... 

Jimi: All Is by My Side : Après avoir pas mal entendu parler de ce biopic sur Hendrix, j'étais surpris de ne pas le voir sortir en salle ... pour la bonne raison qu'il est sorti directement en DVD ! On ne peut pas reprocher à John Ridley (réalisateur et scénariste) d'être tombé dans le pièce du biopic académique. En choisissant, la période anglaise, avec aucun titre original de Hendrix (que des reprises) et focalisant plus sur ses états d'âmes et ses sources d'inspiration, Ridley prend tout le monde à contre-pied avec un André Benjamin assez exceptionnel dans le rôle du Voodoo child. Si on apprend à mieux connaître/comprendre le personnage et ce qu'il est devenu par la suite, on s'emmerde pas mal, car c'est très verbeux, peu musical au final (même si ça reste le sujet de fond). A vouloir faire trop original, Riley nous livre au final un biopic bien ennuyeux. 

Sous X : Depuis La Haine et Ma 6-T va crack-er, les films sur La Cité, sont au mieux anecdotiques sinon chiant, Sous X ne va pas renouveler le genre. Si les intentions de départ sont plutôt bonnes par rapport aux deux références, avec une approche très sobre et orienté sur le réalisme (loin des enquêtes de W9 ou D8), le scénario est assez maladroit et à vouloir traiter trop de sujets en même temps, le film s'embourbe assez rapidement et restera anecdotique surtout et parfois chiant.

Mr Turner : Encore un biopic. J'ai tenu 30 minutes avant de zapper. C'est peut-être bien, mais ça démarre pas. Une autre fois peut-être ...

Et vu il y a quelques jours, Une merveilleuse histoire du temps. Encore (!!) un biopic pépère, bien académique pour le coup, sur la vie de Stephen Hawkins, dont les recherches sont passionnantes ... sauf que ce n'est pas vraiment le coeur du film. On peut s'extasier devant l'interprétation impeccable d'Eddie Redmayne, parce que pour le reste c'est chiant comme la pluie.

Phil


Admin

J'aime pas les biopics (en général) et j'aime beaucoup La Haine (en particulier) - donc vais m'épargner tout ça, hein ! Laughing

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Phil


Admin

A l'école de Lilith, ils ont inauguré cette année un Ciné-Club, où ils diffusent des films extrait de la liste des "50 Films qu'il faut avoir vus à 14 ans" établie par l'American Film Institute.

Aujourd'hui, c'était L'homme qui rétrécit de Jack Arnold (1957), d'après Richard Matheson.
Et non seulement le film est toujours aussi génial, mais c'était vraiment impressionnant de voir une armada de gosses complètement scotchés par un film aux effets spéciaux rudimentaires, réalisé il y a 60 ans. Et bondir pendant les séquences où le minus est attaqué par le chat, et surtout la baston finale avec l'araignée, qui les a séchés sur place.
Dingue.
(mais pas étonnant, c'est toute la force des grands classiques, qui savent raconter une histoire et captiver sans pouvoir se reposer uniquement sur leurs effets)

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Cyrille



J'ai bien lu "établie par l'American Film Institute"

Et à la cantine, c'est McDonalds qui établit les repas ? C'est effrayant

Phil


Admin

C'est le BFI, en fait.
Y'a pas L'homme qui rétrécit dedans (il me semblait l'y avoir vu)
Et ça n'a rien à voir avec un délire totalitaire, mais on y voit ce qu'on veut...

plus d'infos ici :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_du_BFI_des_50_films_%C3%A0_voir_avant_d'avoir_14_ans

(très bon choix, soit dit en passant)

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Cyrille



J'ai pas parlé de totalitarisme, mais je pensais à de l'uniformité culturelle

Phil


Admin

Totalement absente de la liste...

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Cyrille



Peut-être, mais c'est quand même du colonialisme culturel.

On ne peut pas juger qu'aux résultats. Un mec sympa à la tête d'une dictature, il va pas faire de mal, mais le jour où il meurt, le cadre reste.

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