Rapido films - Ze quick critix volioume tri

Ceci dit, t'arait commencé par dire que c'était BFI en expliquant ce qu'était le B, ça changeait tout. Les anglais sont quand même beaucoup moins "mouillés" dans l'industrie cinéma, ce qui leur permet un peu plus de recul

Certes, mais
d'un, faut pas toujours voir le grand Satan partout (en l'occurrence, AFI et BFI sont des équivalents de la Cinémathèque en France, pas des émanations technocratiques d'hégémonie culturelle)
de deux, "on" m'a "accusé" récemment de poster trop vite sur 2-3 sujets, c'est un peu la même chose; rien n'interdit de chercher en 2 clics qu'est-ce que cette liste, ce qu'il y a dedans, etc...

(je méa-culpise sur la confusion amerloques/angliches)

Qui est donc ce "on"

Phil a écrit:Contrairement à Made in France, le premier films du scénariste (de Jacques Audiard, notamment, auquel ce film fait beaucoup penser) Thomas Bidegain LES COWBOYS n'a pas été repoussé suite aux événements récents. Sur le même principe, il aurait pourtant pu : ça raconte en effet l'histoire d'un père et de son fils qui partent à la recherche de leur fille/soeur, partie avec son petit ami arabe, ayant enfilé le voile et s'étant convertie à l'Islam.
Que dire, si ce n'est que c'est très bon ? Bah pas grand-chose. Effectivement, ça fait penser aux bons films d'Audiard (pas le dernier, par exemple, que Bidegain a co-écrit) - le même regard acéré sur les faits et les personnages, la même intelligence dans le propos, la même finesse. François Damiens et le jeune Finnegan Oldfield sont excellents, comme tous les autres acteurs. La musique - pourtant signée du nullos Raphael, ici en mode "copie d'Alexandre Desplat - est superbe (jusqu'à une reprise country de Smalltown Boy sur le générique de fin). Et le sujet, difficile, est très bien traité.
Enfin, le titre du film, qui fait référence à la passion de la famille pour la musique country et le western, est plus qu'un gadget : en reprenant la structure du classique La Prisonnière du Désert de John Ford, le film s'apparente à une quête existentielle, croisant par moments le film d'aventures. A ce titre, Les Cowboys fait parfois montre d'une belle ampleur, d'autant plus étonnante pour un premier film (même si Bidegain n'est pas un nouveau-né au cinéma).

Absolument génial.

J'ai noté un truc qui m'a interpellé. Tu coupes 5 mn de fin, le film est darkissime (le jeune dans sa bagnole, qui reprend la quete incessante de son père)
Avec les 5 mn supplémentaires, un peu de lumière quand même, avec les émotions dans les yeux du frère et de la soeur.

Brillant

C'est vrai.
La fin est une sorte de happy end absolu (tout sauf neuneu et malvenu), qui clot parfaitement le film.

Mon année ciné avec commencé avec un mauvais film simili politique américain(A Most Dangerous Year), elle se termine avec un très bon film politique (pas simili du tout) français : LE GRAND JEU de Nicolas Pariser. A partir de l'affaire de Tarnac, le scénario (super bien écrit) brode une sombre machination politique et y ajoute tout un tas de trucs, de la rivalité Sarko/Villepin à la mort de Robert Boulin. Les acteurs sont impeccables, au premier rang desquel un Melvil Poupaud en état de grâce, et un André Dussolier qu'on n'avait pas vu aussi bon depuis une éternité.
Pas parfait, mais quand on sait que c'est un premier film - à ce point maîtrisé - qui plus est dans un genre pas facile - récemment, je ne vois que L'Exercice de l'état qui puisse s'y comparer - je dis bravo.

Rattrapage aujourd'hui d'un film pas vu l'année-dernière-qui-s'est-terminée-il-y-a-3-jours : Peter Pan Begins. En fait, PAN de Joe Wright, dernière adaptation au cinéma du classique de James Barrie.
Comme l'indique mon petit gag plus haut, il s'agit ici de raconter une sorte de version originale des origines du personnage. Peter est donc un gamain abandonné à sa naissance par sa mère sur le pas de porte d'un orphelinat, qui va se retrouver embarqué au pays imaginaire par le méchant capitaine Barbe Noire. Là, il fait la rencontre de Crochet (pas encore capitaine), Mouche, Lily la Tigresse, la Fée Clochouille... combat le méchant, prend la tête des garçons perdus et devient le personnage mythologique qu'on connaît.

Le film a pas mal partagé, à sa sortie il y a quelques mois. Pour ma part, je me situe du côté des avis positifs. C'est loin d'être un chef d'oeuvre, mais un bon film d'aventures, bien mené, pas trop con (c'est quand même très enfantin), avec quelques bonnes trouvailles. ça joue assez bien sur tous les éléments qu'on connait de l'histoire de Peter Pan, avec plein de clins d'oeil - surtout concentrés sur la relation Pan/Crochet. Qui sont amis tout au long du film; on peut imaginer que les producteurs ont déjà en tête une ou plusieurs suites montrant comment ils vont se tourner l'un contre l'autre et finir par s'affronter.
Sympa, pour un petit moment en famille avec enfants sans se prendre la tête ni demander un chef d'oeuvre du divertissement. Et surtout, c'est 100 fois mieux que Hook (un des plus mauvais Spielberg, et le plus laid) !

Moi; j'ai vu Back Home. On est pas loin du très bon film, mais ça manque d'âme, et au final, c'est plutôt raté. Sans être infamant

Only Lovers Left Alive : du pur Jim Jarmush.
Super image, super musique, supers acteurs... et chiant comme la mort (ça tombe bien, pour une histoire qui parle de vampires). C'est encore un de ces réalisateurs mystérieux, en ce qui me concerne : typiquement le mec qui devrait me toucher, et qui m'emmerde profond. D'autant plus que j'aime généralement ce cinéma d'ambiance; sauf que l'ambiance Jarmuschienne n'a aucune prise sur moi.
Tant pis.

(il va bien falloir 2 ou 3 Big Bang Theory là dessus, histoire de pas avoir perdu notre soirée !)

CREED de Ryan Coogler sort la semaine prochaine sur les écrans, mais je l'avais récupéré en Albanie il y a quelque temps...

Cette fois, Sylvester Stallone n'a cette fois rien à voir avec ce nouveau succédané de Rocky, pourtant le film s'inscrit totalement dans la continuité de la saga entamée il y a 40 ans maintenant. Et dans la suite logique de son Rocky Balboa de 2006. Comme le titre l'indique (enfin, l'indiquera aux adeptes des VHS des années 80 qui en ont un minimum à battre de ces films), l'histoire tourne cette fois autour du fils d'Apollo Creed, ancien adversaire de Rocky, devenu son entraîneur et ami. Le personnage fétiche de Sylvester va se mettre à entraîner le jeune gars fougueux en souvenir du bon vieux temps, lutter parallèlement contre le cancer qui le ronge, et retrouver l'envie de vivre, blablabla.

Ponctuellement, le film fonctionne comme une madeleine, et parvient à toucher directement au coeur tel un uppercut bien asséné. C'est le cas notamment de la dernière partie, qui reprend toutes les constantes de la série et s'avère particulièrement réjouissante. C'était déjà le cas dans le revival de 2006; qui pour le coup marchait mieux, alors qu'il reposait sur un affrontement beaucoup moins crédible qu'ici (peut-être parce qu'il était conçu par Stallone de a à z).

Pour ces moments émouvants de nostalgie, le film vaut le coup d'oeil.
Pour le reste, c'est quand même très convenu, tout est prévisible une heure avant, on a déjà vu ça des centaines de fois. Les premières critiques aperçues ici ou là s'extasient sur le film; il n'y a pas de quoi. C'est un bon petit film très classique, rien de plus (mais c'est déjà pas mal).
Ah, si : Stallone est vraiment impressionnant, et pourrait bien remporter son second Oscar (du meilleur second rôle), 40 ans après celui remporté pour... Rocky !

Note = 4/6

Phil a écrit:Pour le reste, c'est quand même très convenu, tout est prévisible une heure avant, on a déjà vu ça des centaines de fois.

Bah oui, dans les Rocky I, II, III, L, C ...

Ouais, mais pas que !
Dans le récent La Rage au Ventre aussi, notamment. Ou dans à peu près n'importe quel film sur le principe "rise and fall" (8 Mile me vient en tête, là)

Après les papouilles entre filles dans Les Prédateurs lundi, et avant la sortie de Carol au ciné aujourd'hui, on s'est fait un autre "film de lesbiennes" hier : BELLE SAISON, de Catherine Corsini. (et, non, on reverra pas la merde de Kechiche pour continuer le cycle !)
Le film veut brasser trop de sujets (la situation des femmes dans les années 70, le MLF, la légalisation de la contraception et de l'avortement, la condition paysanne...) en plus de son sujet central sur le coming out. Et, à force, finit par juste survoler chacun de ces sujets.
Mais c'est plutôt bien fait, et sympathique, sans être confondant de génie.
Et les deux actrices principales - Cécile de France et Izïa - se donnent à fond dans les scènes de sexe; frontales et osées mais évitant la pornographie soft racoleuse hétéro-fantasmatique d'Adèle. Comme, en plus, elles jouent très bien aussi le reste du temps, c'est le vrai plus du film.

Allez, je profite de la rétrospective 2015 chez UGC pour aller voir Le Fils de Saul, dans la joie et la bonne humeur (en ce blue monday) !

Bon ben c'était sans surprise, exactement ce à quoi je m'attendais.
Je reprends les qualificatifs utilisés par Cyrille plus haut - dur, éprouvant, etc.
Et maintiens que c'est du pur cinéma, avec procédé de mise en scène pour "rendre compte" de la réalité des camps. (la relégation hors champ, haha, c'te blague; ça n'en rend que la représentation encore plus forte)
D'accord pour dire que c'est moins criticable que d'autres sur le "fond", certainement pas sur la forme. Je peux du coup recevoir les arguments de Cyrille (la "dissert de 3ème" de Spielberg), même si je suis pas d'accord; pas ceux de Télérama, Lanzmann et autres (la Shoah n'est pas représentable au cinéma quand c'est un réalisateur américain qui ferait mieux de retourner jouer avec son arche perdue, mais c'est bon quand c'ets un obscur hongrois à qui on n'a rien à reprocher alors qu'il utilise lui aussi des procédés purement cinématographiques).

Le fils de Saul reste à mon avis juste un bon film, en soi. Se résumant uniquement à son procédé et son parti-pris, sans développer grand-chose d'autre (narration, dramaturgie, personnages...). C'est déjà pas mal, d'autant que c'est un premier film et que ça montre déjà une maîtrise impressionnante.

L'éternel débat autour de la sacralisation ...

J'aime beaucoup Catherine Frot.
Mais bon, 2h08 de Marguerite, c'est (beaucoup) trop ! Le problème, c'est pas Catherine, comme toujours (enfin, souvent, disons) très bien. C'est Xavier Gianolli à la réalisation et au scénar. Je me demande pourquoi je continue de regarder les films de ce mec; qui n'a jamais rien à dire et finit toujours pas tourner en rond au bout d'une demi-heure. Une fois ce délai passé, il faut se taper encore 1h30 de radotage et d'académisme pompeux et chiant. Comme dans Les Corps Impatients, Superstar, et ses autres bandes molles.
mouof mouof mouof
(mais Frot est tip top)

Oui, c'est trop long. Mais je suis pas aussi cruel que toi

Me souviens que tu m'en avais dit du bien.
J'ai pas détesté; mais me suis trop emmerdé pour relever ses aspects positifs, après une journée qui avait été longue alors que j'aurais préféré passer une soirée devantun bon film.
(l'ai noté 3/6, moyen, quoi)

Phil a écrit:Après les papouilles entre filles dans Les Prédateurs lundi, et avant la sortie de Carol au ciné aujourd'hui, on s'est fait un autre "film de lesbiennes" hier : BELLE SAISON, de Catherine Corsini.

Ben voilà, pour boucler le cycle, j'ai vu Carol de Todd Haynes au ciné aujourd'hui (pour éviter de me taper un match de marseillois). Avec Cyrille, qui a trouvé ça naze. Cette fois, c'est moi qui serai pas aussi méchant que lui (voir plus haut)... mais j'ai pas trouvé ça terrible quand même !

Alors, oui, c'est bien réalisé, c'est beau, les acteurs et actrices sont excellents - et au premier chef Cate Blanchett et Rooney Mara (qui auraient pu se partager le prix à Cannes... voir le laisser plutôt à Cate). Il y a aussi quelques scènes réussies (notamment la fin. et la scène de cul est bien, aussi). Ce qui fait qu'on ne peut pas parler de daube.

Mais bon, c'est quand même le vide intégral, au delà des apparences. Quel dommage, venant du réalisateur de Loin du Paradis, qui était autrement plus réussi et auquel on est forcé de rattacher ce film ! Parce que dans le "précédent" film de Haynes, il s'emparait de son sujet à bras-le-corps (de ses sujets, même, puisqu'il y avait aussi la question du racisme, au delà de l'histoire homosexuelle dans l'Amérique des années 50). Là, c'est juste une histoire d'amour bateau - le fait que ce soit entre deux femmes ne change finalement pas grand-chose; le film aurait été quasiment le même si Carol avait trompé son mari avec un autre homme. Et le film ne transcende jamais rien du tout - aucune vision intéressante des années 50, des personnages, des thèmes.

Un truc beau mais mou et academico-neuneu... il va remporter plein d'Oscars !

(en fait, le meilleur film du lot, c'est bien le petit français avec Izia et Cécile - pourtant le plus modeste et le plus discret des trois)

C'était ma journée ciné naze, avec Paris Willouby juste avant

Bon, Carol est moins pire, mais tout à fait inutile

THE BIG SHORT est sorti sur nos écrans à la fin de l'année 2015, et fait preuve d'une belle résistance, puisqu'il y est toujours. Pas étonnant au vu de son casting, qui rassemble forcément en salles; un peu plus vu son sujet, et vu le réalisateur Adam McKay - plus habitué aux comédies cartonnant aux states mais ne provoquant que la consternation de notre côté de l'Atlantique.

Venant après des documentaires tels que The Inside Job et des films comme Margin Call, le film s'attaque à son tour à la crise des subprimes. Son avantage sur ses prédécesseurs est de combiner à la fois le côté informatif sur le sujet et ses aspects les plus cinématographiques. D'un côté, c'est une vraie leçon d'économie parvenant à expliquer de façon très clair le cheminement des événements conduisant à la crise économique mondiale. De l'autre, un pur film de cinéma mené sans temps morts comme un vrai thriller financier.

Le résultat est excellent, sous ces deux aspects. On a parfois l'impression de regarder un remake du Loup de Wall Street, en moins hystérique, en plus éducatif, et avec une pléïade de stars remplaçant Léo (Christian Bale, Ryan Gosling, Steve Carrell, Brad Pitt et bien d'autres). La bonne idée du film, c'est aussi de faire passer les aspects les plus ardus de son discours via de petites démonstration amusantes. Par exemple, la séquence où Margot Robbie "nue dans son bain moussant" explique le principe de fonctionnement des subprimes qui, sans ça, serait "ennuyeux et incompréhensible" (dixit la voix off). Ce procédé bascule dans l'humour noir à la fin du film, pour une conclusion amère et effrayante sur les conséquences de la crise (et le fait que la finance n'a rien retenu des leçons de cette période).

à voir, pour s'instruire en s'amusant devant un bon film où les mécanismes de la bourse sont expliqués par un chef étoilé en cuisine plutôt que des graphiques rébarbatifs !

Cyrille a écrit:Bon, le Woody Allen de l'année, l'Homme irrationnell est un très mauvais cru

Du vu et revu, avec un scénario qui prend l'eau de toutes parts.

1h30 qui furent 4 h

Déjà, y'a le gros défaut de Woody depuis quelques années : la voix off qui surligne l'action et explique ce qu'on voit à l'image !
ça nous avait bien fait marrer dans Vicky Crétina Blablabla; là, c'est lourd.

Après, j'ai pas trouvé ça "très mauvais"... mais clairement pas bien, en effet !
J'ai surtout eu l'impression de voir le réalisateur en roue libre, faire un boulot de feignasse, tout le temps rester dans sa zone de confort. Il aurait tort de se gêner, puisque celui là a encore beaucoup plus à la critique en général. Mais on voit clairement les limites toujours plus flagrantes de la formule et du fait de s'astreindre à un film par an, même quand on n'a plus rien à dire.
Du coup, c'est pareil pour le spectateur : on regarde ça sur le même mode automatique. Ni plaisant, ni déplaisant, c'est surtout du grand rien.

A noter quand même que c'est toujours sympa de voir Woody faire son vieux cochon - à voir notamment la manière dont il filme ici Emma Stone avec le regard d'un vieux pervers. Comme d'hab' (il est encore difficile de se remettre de Scarlett dans Scoop, 10 ans après).

Quand on connait son histoire, c'est pas très "sympa" de le voir faire son vieux cochon. Vieux pervers n'est pas un compliment, ni une chose sympathique.

Certes.
C'est "sympa" pour le spectateur, mais en même temps un peu malaisant - j'avais pas envie de m'étendre plus avant sur le film et ai préféré garder le plaisir de voir Emma Stone en short pendant 1h30.

Reste que c'est quand même hallucinant, sa manière de filmer de jeunes actrices bonnasses comme s'il était un ado en rut, depuis une quinzaine d'années (en gros à partir du moment où il a pris Scarlett Johansson dans trois films de suite et a achevé sa transformation en fantasme sexuel mondial) !