On en avait parlé quelques fois, c'est effectivement intéressant de relire le bouquin d'Orson Scott Card 30 ans après sa sortie. Est-ce qu'on va l'aimer autant que la première fois, maintenant qu'on est plus vieux, espérons plus sages, que l'auteur a plongé dans son mormonisme comme Dan Simmons dans l'ultralibéralisme, etc.
Eh ben l'avantage, pour le livre, c'est de le relire après le film. Parce que pour le coup, ça illustre bien le fait que le film est un "Ender pour les Nuls", et que non seulement scénaristes et réalisateur n'ont rien compris au livre, mais même qu'ils font un contresens complet ! On peut mettre de côté tous les trucs mal foutus du film, les aspects du roman mal gérés, les bonnes idées transformées en idées à la con, son problème principal est quand même de transformer un livre humaniste en pamphlet belliciste. C'est fort !
Par rapport à ce que je disais sur le livre :
Phil a écrit:Pas de souvenirs précis du livre non plus, mais je suis à peu près sûr qu'on n'y trouve pas de sentence genre "c'est ce qu'on nous demande : la violence".
Je confirme, et ça résume tout !
Phil a écrit:Au moins, ils ont gardé le twix de la dernière partie (Ender et son équipe ne participaient pas à des simulations mais livraient la vraie guerre à distance et ont détruit la planète des doryphores). Ce qui est assez osé, d'autant plus dans l'optique "totalement guerrière du film".
Sauf que dans le livre, c'est bien amené, au bout de missions successives et après une dernière phase d'entraînement intensif par Mazer Rakham - et quand le twix survient il est complètement logique.
Phil a écrit:Tout la partie après la "révélation", par contre, est complètement con - là aussi faudra vérifier ce qu'il en est dans le bouquin.
Je confirme aussi, ils ont complètement changé la fin, et dans le livre c'est beaucoup mieux, intelligent et logique (quelle surprise !).
Phil a écrit:Et puis ils ont complètement zappé toute la partie "politique" qui se déroule au même moment sur terre avec le frère et la soeur d'Ender.
Qui n'est pas très importante en "volume de pages", mais fondamentale dans l'histoire et surtout dans les thématiques. Bon, on va pas demander à un grand spectacle américain de développer un discours politique solide...
Après, cette relecture m'a (forcément) moins scotché que la première fois, mais ça reste un très bon livre de pure science-fiction - à des années-lumière de la SF sur grand écran (sauf rares exceptions que tout le monde connaît), donc - à défaut d'un "grand" livre de SF (ce qu'il n'a jamais été, même dans mon souvenir). Du très bon space-opera qui fait bien plaisir.